Il est mannequin. Elle est étudiante en mode.
Le destin s'amuse à bouleverser les plans d'Eden. La voilà contrainte de loger chez une parfaite inconnue qui s'avère être... la grand-mère d'Orion Montgomery, mannequin tourmenté en pleine ascension.
Dè...
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♫ Desire – Meg Myers
L'appartement de Kira rayonne d'une atmosphère solaire, rehaussée par des touches orangées qui rappellent les rayons du soleil. La décoration sophistiquée certifie le goût raffiné de Kira, et je ne peux m'empêcher de sourire en découvrant son salon. Un jeu subtil de contrastes se dévoile : le blanc dominant est ponctué par une lampe de sol ronde, un tapis coloré et un canapé dépliable aux reliefs élégants.
La porte de la chambre attenante est vitrée, tandis que celle de la salle d'eau est couverte de stickers. Nous entrons tous et tandis que Camille s'étend sur le canapé lit, Orion entre dans la salle de bain. Kira me fait signe de la suivre dans sa chambre. Un petit rideau blanc se tient derrière la porte, pour intimiser l'espace.
— Quand Orion aura fini, tu pourras aller te doucher, si tu veux. Et si tu as besoin...je suis là. Je vais te donner de quoi te changer.
Elle fouille dans son armoire, alors que je m'assois au bord de son lit. Le silence de la pièce me fait du bien.
— Tu pourrais rester avec moi ? C'est un peu bizarre, mais ces moments où je suis seule avec moi-même...c'est comme si le ciel se couvrait de nuages noirs.
— Bien-sûr, je resterai si tu en ressens le besoin. Et je comprends, vraiment.
Elle me tend un t-shirt large noir ainsi qu'un short en satin. Nous quittons la pièce et Kira se dirige droit sur un meuble en rotin qui, derrière sa porte tressée, cache quelques bouteilles d'alcool. Elle sort la vodka et, derrière le comptoir de sa cuisine, commence à préparer un mélange avec du jus de fruit.
— Ça a commencé quand, tout ça ?
Je me laisse tomber sur le canapé pendant que Camille éteint son téléphone portable et pose ses mains sur son ventre pour m'écouter. Je hausse les épaules.
— C'était peu de temps avant la fin du lycée. La pression montait, les cours devenaient une source constante d'angoisse... Je n'ai jamais vraiment apprécié cet environnement, mais là, c'était devenu insupportable. Je rentrais chez moi sans même toucher à mes devoirs, je filais dans ma chambre et...
Je mordille ma lèvre, nerveuse.
— Cela peut sembler absurde, mais je restais là, dans l'obscurité, à attendre que le temps passe avant de manger, puis je retournais me coucher pour dormir. Et le lendemain, je recommençais. C'est là que les choses ont commencé à déraper, je pense. Puis progressivement, cette anxiété s'est généralisée.
— Et c'était trop tard ? demande Camille.
Je hoche la tête en ramenant mes jambes contre ma poitrine.
— Quand tu la laisses entrer dans ta vie, elle ne veut plus la quitter. Un vrai cancer.
— Mais c'est possible. Ça demande du travail, mais tu peux t'en sortir, me sourit Kira.