26. Papillon de nuit 3/3

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♫ Afterlife - XILO

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♫ Afterlife - XILO

Je devais la tester. Je devais en être certain...

À présent, je ne peux plus me mentir : cette fille est aussi barrée que moi.

La dernière fois que j'ai accéléré en voiture comme ça, je me suis fait plantée par Layla, qui n'a pas pu retenir ses larmes en quittant l'habitacle. Elle voyait ça comme une marque de mon égoïsme, de conduire si imprudemment...tandis qu'Eden ne voit pas les choses comme ça. Elle n'a pas peur du risque ; elle n'a pas peur de moi.

C'est dangereux, et elle aime ça.

Elle aussi...

...encore une fois.

— Comment tu fais pour ne pas risquer que quelqu'un avoue être de mèche avec toi dans les coups bas que tu fais ?

Sa curiosité m'amuse autant qu'elle m'irrite. Mais pour ce soir, je m'autorise un peu de liberté. Son ivresse d''aujourd'hui fera de ma sympathie un souvenir demain.

— À vrai dire, personne ne le sait. Ils collaborent tous sans s'en rendre compte. Par exemple, quand on a fait disparaitre son costume, les habilleurs étaient aussi surpris que lui. Ce serait trop risqué de leur demander de le plomber.

Elle hoche la tête, buvant mes paroles. J'ai presque l'impression de lire une certaine déception dans le regard d'Eden lorsque nous arrivons chez ma grand-mère. Cette soirée m'a permis de comprendre une chose, à son sujet : non, cette fille n'est pas irréfléchie. Je me suis trompée là-dessus en la jugeant à tort. Elle est bien plus réfléchie que je ne le serai jamais. Et s'il lui arrive de foncer tête baissée, c'est simplement car elle est ce que je ne suis pas : authentique. Elle est fidèle à ses valeurs, et jamais elle ne changerait pour plaire à quiconque. Si j'ai besoin de briller dans le regard des autres pour me sentir vivant, elle pourrait disparaitre que ça n'y changerait rien. Je me gare dans l'allée et enclenche le frein à main. À cette heure-ci, il n'y a pas le moindre bruit, seules nos respirations font son sonore.

— Bon, et bien merci...

La portière s'ouvre avec un crissement léger. Son regard se pose sur moi, un instant chargé d'une électricité palpable, avant qu'elle ne se penche et dépose un baiser fugace sur ma joue. Un parfum enivrant, mêlant la douceur de sa peau à l'humidité de son corps, imprègne mes narines alors qu'elle s'éloigne en direction du perron, ses hanches dessinant une onde sensuelle sous le tissu humide de sa robe.

Une vague de chaleur inexplicable me parcourt, vite refoulée par une pointe d'agacement. À quoi est-ce qu'elle joue ?

Un juron s'échappe de mes lèvres, à mi-chemin entre le blasphème et l'aveu impuissant. Merde.

Je l'observe disparaître en direction du perron, ses hanches ondulant sous la robe mouillée. Un spectacle qui, en d'autres circonstances... Lâchons ce morceau. Cette femme est un puzzle dont je ne veux pas percer le mystère. Elle m'agace, joue un jeu trouble auquel je refuse de participer. Pourtant, une part de moi est inexplicablement fascinée. Son imprévisibilité, ses sautes d'humeur constantes, me tiennent sur le fil du rasoir...

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant