7. Diablement...beau

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♫ Hopeless, Always Never

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♫ Hopeless, Always Never

Silence. Pendant cinq interminables secondes, mon interlocuteur me toise sans ouvrir les lèvres, les mains enfoncées au plus profond de ses poches. Et puis, il se décide soudainement à se redresser, et à m'approcher. A mesure qu'il s'avance, je distingue peu à peu ses traits : un visage pâle aux pommettes saillantes et à la mâchoire prononcée encadre ses joues creusées, d'où l'on distingue de charmantes fossettes. Ces dernières semblent plus prononcées par son sourire amusé. Son nez, d'apparence droite, arbore une légère bosse qui ajoute une subtile caractéristique à son profil élégant. Cette petite courbure discrète vient ponctuer son pont nasal, sans pour autant altérer sa finesse.

Ses yeux fixés sur les sacs amoncelés à mes pieds, il se penche jusqu'à hauteur de mes hanches et saisit les deux plus lourds. Ses cheveux noirs basculent sur son visage. Lorsqu'il se redresse, deux éléments me perturbent : tout d'abord, son parfum étrangement sucré. Il embaume la cannelle, la menthe et la laque à cheveux. Mais le plus troublant reste son regard... Alors qu'un de ses yeux, sombre comme le pétrole, scrute intensément mon visage, l'autre est inerte, d'un blanc opalescent avec quelques teintes bleutées, telles des échos d'une pupille qui n'est plus.

Il n'est pas fait de dualité, non...il l'incarne.

— Helen, c'est moi-même...je me suis juste un peu emporté au moment de saisir mes caractéristiques physiques. Tu m'en veux, Eden ?

Mon prénom glisse sur sa langue, sa voix résonne profondément à tel point qu'on le croirait murmurer. Il n'attend pas de réponse et amorce la marche en direction de l'entrée. J'attrape mes sacs restant et le suit, les yeux révulsés. Mais très vite, ma surprise se métamorphose. Oh, il veut jouer à ça. Très bien...

— Autant pour moi, Helen. Tu sais quoi ? C'est une belle surprise, et je suis rassurée qu'on se retrouve entre hommes. Est-ce que les modalités pour la pièce à l'étage tiennent toujours, ou tes doigts se sont aussi emballés sur le clavier ? Je ne vois aucun inconvénient à ce qu'on dorme ensemble, pour ma part.

Nous franchissons l'entrée, mais au lieu d'avancer, il tourne la tête, et pose ses yeux sur mon pantalon. Son expression est imperturbable, mais le trouble qui semble le saisir suffit à m'arracher un sourire. Je glisse ma main sur mon entrejambe, et secoue la tête.

— Tu ne risques pas de la voir, je l'ai soigneusement rangée par le dessous.

Son œil valide rencontre le mien, il arque un sourcil, puis lâche mes sacs dans l'entrée. Sans esquisser le moindre sourire, il se fond dans la pièce d'en face. Profitant de ce bref instant, je libère l'air que j'avais retenu dans mes poumons et m'appuie contre le mur. Face à moi, une petite commode en chêne orne le court couloir. Sur son plateau, un panier en osier regorge de clefs et un diffuseur de parfums à bâtonnets baigne dans un liquide. Une fragrance d'agrumes se diffuse délicatement, et répands une sensation agréable.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant