18. L'ombre de moi-même

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♫ Seven Devils – Florence + The Machine

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♫ Seven Devils – Florence + The Machine

Eden pose une main sur la rampe pour se soutenir, prête à se redresser, mais avant qu'elle ait le temps de le faire, je m'élance droit vers elle. Sans attendre, je lui saisis fermement le poignet pour la faire se lever de force. Une grimace de douleur traverse son visage alors qu'elle se dégage brusquement de ma prise. Lorsque je récupère ma main, je réalise qu'elle est pleine de sang. Une œillade sur son bras que je maintenais et d'emblée, je comprends. À cet instant précis, je sens la colère croitre en moi, et je suis conscient que je pourrais exprimer la pire facette de ma personnalité sous ses yeux.

— Putain, Eden...tu n'as donc vraiment pas saisi mes avertissements, c'est ça ?

J'incline la tête et la sonde. J'approche d'un pas, elle ne scie pas, ne bouge pas.

— « Pas de ça dans cette maison » ...ça n'était pas assez clair pour toi ? Elle a tenté de monter t'aider, c'est ça ?

Les yeux d'Eden s'emplissent de larmes, alors qu'elle hoche timidement la tête. J'attrape son menton d'une poigne ferme.

— J'espère que la prochaine fois tu baigneras dans ton sang et qu'elle n'aura plus jamais à s'inquiéter de toi.

Je lâche son visage et j'ai à peine le temps de faire un pas en arrière qu'Eden m'assène une claque puissante. Elle me pointe du doigt, et ses prunelles noires deviennent plus intenses, emplies d'une colère que je n'avais jamais vu sur son visage.

— Pour tes mots immondes, Orion, je te souhaite de ressentir ne serait-ce qu'une seconde ce que je ressens...la même envie de te punir, de ne plus ressentir ; je te souhaite de te réveiller chaque matin avec la peur au ventre à l'idée que ton putain de cerveau ne t'offre pas la chance de ressentir autre chose que le néant...je ne peux même pas te demander si tu sais à quel point ça fait mal de sentir ton corps et ton âme se désunir, parce que c'est sans doute déjà le cas pour toi.

Elle rit.

— Je me suis bien plantée, tu avais raison. Il n'y a rien à sauver chez toi : tu n'as même pas le mérite d'avoir une once d'humanité en toi.

Elle marque un arrêt, secoue la tête et passe devant moi en me bousculant. Je virevolte tandis qu'elle se tourne face à moi, avant de hurler à travers la rue :

— Et puis merde, va te faire foutre, Montgomery !

Une lumière s'illumine au-dessus de sa tête, et elle comme moi braquons notre regard sur le voisin d'en face qui ouvre sa fenêtre en furie.

— Vous allez la boucler, tous les deux ?! J'appelle les flics si vous ne cessez pas votre bordel de suite !

Et sans se concerter, Eden et moi hurlons en cœur :

— Oh toi, tu fermes ta gueule !

Le vieillard claque sa fenêtre brutalement tandis qu'Eden marche en furie pour se rendre sur le trottoir d'en face.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant