Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]

53. Les lumières de Seattle

♫ bathroom – Montell fish

Le crépuscule enveloppe Seattle d'un voile orangé. Je me tiens dans le hall de l'hôtel, mes doigts jouant nerveusement avec la lanière de mon sac. Orion est à mes côtés, son parfum mentholé flotte dans l'air entre nous. L'anticipation de cette soirée fait battre mon cœur plus vite que d'habitude, mais j'aime ça, assez étonnement.

— Prête ? me demande-t-il.

J'essaie de paraître plus assurée que je ne le suis réellement, forçant un sourire sur mes lèvres.

— Aussi prête qu'on puisse l'être pour une virée avec Camille et Kira.

Comme invoqués par la mention de leurs noms, nos deux amis surgissent de l'ascenseur dans un tourbillon d'énergie et de rires. Camille, flamboyant dans une chemise aux motifs exubérants, lève les bras au ciel dans un geste théâtral.

— Seattle, prépare-toi ! Les mannequins débarquent !

Kira, vêtue d'une robe noire élégante, lève les yeux au ciel, mais son sourire trahit son amusement.

— On y va avant qu'il ne décide de monter la Space Needle ? propose-t-elle, attrapant Camille par le bras.

Nous sortons de l'hôtel, immédiatement enveloppés par l'atmosphère vibrante de la ville. Les rues sont animées, remplies de gens qui profitent de la douceur de la soirée. L'air est chargé d'une énergie particulière, un mélange d'effluves des comptoirs, de l'odeur salée de la mer proche, et de l'excitation palpable des nuits de début d'été.

Camille prend la tête du groupe, et nous guide avec une assurance qui me fait sourire. Il n'a jamais mis les pieds à Seattle auparavant, mais cela ne semble pas l'arrêter pour autant.

— J'ai repéré un bar sympa pas loin, annonce-t-il, son accent hispanique plus prononcé que d'habitude. Apparemment, c'est LE lieu branché du moment.

Nous le suivons, Kira et moi échangeant des regards amusés. Orion marche à mes côtés, sa présence est à la fois rassurante et troublante. Nos mains se frôlent occasionnellement alors que nous naviguons dans les rues.

Lorsque je le regarde, Orion me sourit, un sourire qui semble réservé uniquement à moi, et mon cœur fait un bond dans ma poitrine.

Le bar que Camille a choisi est niché dans une ruelle latérale, son entrée marquée par une enseigne au néon bleu. La musique pulse à travers les murs, et une foule remplit l'espace lorsque nous entrons. J'y reconnais quelques mannequins des agences de Portland. L'intérieur est un mélange éclectique de briques apparentes, de boiseries sombres et d'éclairages tamisés.

Nous trouvons une table dans un coin, nos corps se pressant les uns contre les autres pour nous faire de la place. Bientôt, des cocktails arrivent.

— À la Fashion Week ! lance Kira.