Il est mannequin. Elle est étudiante en mode.
Le destin s'amuse à bouleverser les plans d'Eden. La voilà contrainte de loger chez une parfaite inconnue qui s'avère être... la grand-mère d'Orion Montgomery, mannequin tourmenté en pleine ascension.
Dè...
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♫ Cold blooded – Chris Grey
Les néons éblouissants du rooftop brûlent ma rétine empourprée par l'alcool. Verre après verre, je me laisse aller à la consommation pour oublier.
Tout oublier.
Oublier ma mère,
Oublier Susan,
Oublier Camille,
Oublier Eden...
Pour autant, dès lors que mes paupières se ferment, je revois tout, absolument tout, et ça m'en tords les entrailles.
Les mains de ma mère sur moi,
Le corps de Susan contre le mien,
Le regard déçu de Camille,
Mes lèvres contre celles d'Eden...
Le bordel qui articule mes journées ne cesse de s'accroitre à mesure que le temps passe. Je me fais abuser par une femme mariée, et j'abuse des sentiments d'une femme qui m'aime plus que je ne l'aimerais jamais...
Pour autant, hier, lorsque mon sexe glissait entre ses chairs, ces mots que je n'aurai jamais cru prononcer ont quittés mes lèvres.
Je te déteste tellement, tellement fort...que je t'aime. Et bordel, je hais ce que tu me fais ressentir.
Saloperie de carapace écorchée. J'avale cul sec le fond de mon verre, et glisse mes mains sur les hanches de la jolie brune qui ondule lascivement sur mon désir renaissant. Elle a tout d'opposé à Eden. Des prunelles aussi bleues que celles d'un husky, une bouche à l'arc de cupidon concupiscent, une peau matte qui sent le soleil...
Rien à voir avec les yeux sombres d'Eden, ses cheveux clairs et sa peau aussi glacée que son regard.
Oublie, putain.
Mais la réalité me rappelle bien vite à l'ordre lorsque Camille et Kira passent la porte du rooftop, d'abord sans remarquer ma présence quelque mètres plus loin. J'hésite un instant à prendre la tangente, mais je suis trop peu déterminé à les fuir pour me lever de la banquette. Alors je presse mon sexe plus fort encore contre la mannequin qui gémit de plaisir, et récupère son verre pour le porter à mes lèvres, les paupières closes.
Oublier, c'est capituler, me souffle ma foutue conscience que je fais taire à grand coup de vodka cerise.
— Après avoir dépouillé mon père, tu comptes me dépouiller moi ?
Je rouvre les paupières brusquement, surpris d'entendre si rapidement cette voix rauque de colère.
— Salut, Camille...souffle la brunette.
Mon regard bascule de lui à elle. Je la pointe d'un doigt nonchalant.
— Merde, tu... ?
— Oui, Orion. Mais tu te fou tellement de tout que je peux t'excuser d'avoir oublié. Tu avais aussi oublié pour Susan, rassure-moi ? Putain, sacré whisky...