Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]

57. Un tout, un nous

♫ O.M.W – Mellina Tey

Nos chaussures couinent sur la moquette de l'hôtel alors qu'Orion et moi nous dirigeons vers notre chambre. Trempés jusqu'aux os, nous traversons les couloirs déserts en riant et nous moquant du bruit que nous faisons, encore électrisés par notre escapade : j'ai les mains qui tremblent, le corps couvert de frissons, et le cœur qui bats la chamade. Je montre mes doigts grelottants à Orion qui les serre dans sa paume.

— C'est le contre coup, ça va passer, mon ange.

Mon ange.

Je ne me lasse pas d'entendre ce surnom sur ses lèvres, mais jusqu'à présent, il ne me l'avait dit que pendant le sexe ou lorsqu'on se chauffait. Je déglutis et lui souris comme si tout allait bien, non sans savourer ces deux mots emplis de tendresse.

— Je peux me doucher en première ? Je ne tiendrai pas une seconde de plus dans cette robe.

Il hoche la tête et déverrouille la porte d'une main agile. Nous entrons, et je récupère le t-shirt large qui me sert de pyjama au bord du lit.

— Orion ?

Le mannequin acquiesce en portant sa cigarette fraichement allumée à ses lèvres.

— Oui ?

— Tu veux bien m'aider à enlever cette robe ?

— Tes désirs sont des ordres...

Un sourire mesquin arque ses lèvres roses, et il m'approche pour se glisser derrière moi. Ses doigts viennent trouver cette fermeture que je ne peux atteindre, et la dézippent lentement. Son souffle s'abats sur ma nuque, et je dois me concentrer pour ne pas tanguer. Quand enfin, la fermeture atteint la chute de mes reins, je sens le col glisser lentement jusqu'à frôler mes tétons. Je rattrape le bustier d'une main pour le plaquer contre mon corps, et le remercie d'un mouvement de tête. Sa silhouette se dessine dans le miroir de la salle de bain que je rejoins et s'efface dès que je ferme la porte.

Je laisse tomber ma création à mes pieds et pousse un soupir de soulagement. Aujourd'hui, j'ai réussi à vaincre mon anxiété de la plus grandiose des façons. Le jet d'eau chaude décontracte mes muscles encore tendus par la pression des instants précédents, et me fait pousser un soupir de contentement. Je ne reste pas bien longtemps sous la douche, juste assez pour enlever toutes traces de chlore sur ma peau claire.

Lorsque je sors de la salle de bain, mon regard se porte immédiatement sur Orion. Il écrase sa cigarette dans le cendrier posé sur la table basse au pied du lit. En se levant, son regard parcourt mon corps, vêtu de mon éternel t-shirt gris, maintes fois cousu et recousu par mes soins.

Alors qu'il se dirige vers la salle de bain, j'attrape mon téléphone et découvre un message de Sam :

Je suis coincée avec un mannequin lourdingue. Il vient de me dire de rester « cool » en attendant d'aller nous chercher un verre. Est-ce que je fuis ? Je ne sais même pas où ont filés Camille et Kira... 22 :06