Il est mannequin. Elle est étudiante en mode.
Le destin s'amuse à bouleverser les plans d'Eden. La voilà contrainte de loger chez une parfaite inconnue qui s'avère être... la grand-mère d'Orion Montgomery, mannequin tourmenté en pleine ascension.
Dè...
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♫ Ultraviolence – Lana del Rey
Mon cœur palpite alors que je jette une fois de plus un coup entre les rideaux de la salle. À mesure que le temps passe, les sièges s'emplissent de monde, discussions et marmonnements s'enchevêtrent sur la musique de fond.
L'excitation qui électrise l'air est pire que palpable : elle brûle ma poitrine, carbonise mes mains trop moites qui tiennent, tremblantes, le discours que je m'apprête à tenir en tant que majeur de ma promotion, avec Zoey, Abi et Alex. Quatre mention très bien, quatre discours, quatre voix sur une année que nous avons tous vécu d'un œil différent.
Les chargés des coulisses nous invitent à rejoindre nos chaises, juste devant le public, pour écouter le discours du proviseur qui – comme à son habitude – porte sur l'excellence et la renommée du PDX Institute.
— Chers diplômés, chers invités, chers collègues, c'est un honneur et un privilège de me tenir devant vous aujourd'hui pour célébrer un moment si important et mémorable dans la vie de nos étudiants. Aujourd'hui marque la fin d'un chapitre et le début d'un nouveau voyage plein de possibilités et d'opportunités.
Les clés que vous avez en main sont d'une richesse hors pair pour votre avenir professionnel...
Sortez la tête haute de cet Institut, fier de votre parcours, fier de ce que vos professeurs vous ont véhiculés...
Cette promotion était, comme les années précédentes, honorable et studieuse...
Nous avons fait notre maximum pour vous élever...
Pourtant, personne n'a été derrière moi quand je sombrais et que je perdais mes ailes sous les yeux de l'enseignement. Non, personne ne m'a relevé, tout le monde me poussait tout droit vers la sortie sans jamais me prendre le bras et m'aider.
Sans Zoey, je ne serai plus au PDX Institute.
Sans Orion...je serai probablement déjà morte.
Ce constat me fouette et me frappe comme une balle de base-ball en plein visage. J'accuse le coup, secouée, et regarde mes bras dénués de cicatrices fraiches.
Pas une seule depuis que je suis chez lui.
Putain, pas une seule.
Pas. Une. Seule.
Et ce goût de vivre que je ressens finement sur mon palais...
Je déglutis et Zoey, qui perçois mon trouble et le confond à tort avec de la nervosité, prends ma main sous la sienne pour me caresser le dessus de la paume.
Le discours du proviseur est succédé par celui de notre professeur principale, Madame Hollister. Je baille dans ma main sans retenue, et j'imagine qu'Orion, s'il était là, ferait de même. Pour autant, mes œillades discrètes dans le public m'ont permis de discerner Camille et Kira, et un troisième siège laissé pour vide...