41. Cœur à corps

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♫ Let the world burn – Chris Grey

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♫ Let the world burn – Chris Grey

L'attente interminable avait enfin pris fin. Nous avions été choisies, Zoey et moi, pour représenter notre promotion lors du prestigieux photo-shoot annuel. Un message furtif de mon amie, reçu une heure auparavant, avait suffi à me faire dégringoler du canapé d'Orion, tant l'émotion était vive :

Eden...je viens de consulter les résultats, on est toutes les deux sélectionnées pour le shooting ! – 9 :36

Ces quelques mots résonnaient comme une délivrance. Notre année académique, à l'orée de son terme, était d'ores et déjà validée grâce à ce projet d'envergure, tandis que nos camarades devraient se plier à une autre tâche pour compenser celui-ci.

Lentement, la pleine signification de cette nouvelle s'était immiscée dans mon esprit :

J'avais mon année.

J'avais mon diplôme...

Un soulagement indescriptible m'avait envahi, apaisant mes angoisses étudiantes d'un seul trait.

Cependant, une interrogation pratique ne tarda pas à germer : qui étaient les deux autres élus pour nous accompagner ? La réponse, lapidaire, acheva de me déstabiliser : Abi et Alex.

Abi et Alex... Quelle serait la dynamique de notre quatuor lors de ce shooting mémorable ? L'avenir seul le dirait...

— C'est la seule que j'ai. De base, je ne bois que...

— Des whisky abjects, le coupé-je, moqueuse.

Orion débouche la bouteille de vin qui claque contre ses bagues argentées, les yeux roulant vers le ciel.

— Tu es de mauvais goût.

Il nous sert tous les deux, et en l'honneur de notre projet, nous trinquons.

— À ta réussite, souffle-t-il.

— À notre rédemption...

Et nous portons notre verres à nos lèvres...mais les grimaces qui nous tiraillent le visage ne tardent pas à ôter la portée de nos mots.

— Tu sais ce qui est vraiment de mauvais goût ? Articulé-je en avalant difficilement ma gorgée.

Orion claque son verre contre le comptoir, balayant l'air d'une main.

— Ça sera whisky pour moi. Qu'est-ce que tu veux boire ?

— Ma réussite, ça sera très bien.

Il étouffe un rictus, et tout en se servant un verre, me pointe du menton. Ses mèches brunes glissent, dévoilant l'œil immobile qui me captive toujours.

— Question pratique. Tu te sens prête à poser immergée ?

Je me mords la lèvre inférieure, décontenancée.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant