29. Un peu de toi

80 11 34
                                    

♫ Slow Down - GRAE

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

♫ Slow Down - GRAE

Incapable de dissimuler ma douleur, mes larmes continuent de couler, ravivant en moi un feu insatiable. Orion resserre son étreinte autour de moi, intensifiant mes sanglots : mon cœur est trop lourd, et sa présence me désarme totalement. En sa compagnie, il semble que je ne puisse plus porter le masque d'indifférence que j'arbore habituellement en société.

J'apprécie sa présence, dénuée de toute obscénité. Mon corps, qu'il soit nu ou vêtu, est celui d'une personne en souffrance... Et il enlace ma souffrance. Non mon corps.

Les minutes s'écoulent, et mes larmes se tarissent, laissant la place à quelques hoquets muets.

Me redressant, je croise mes bras devant ma poitrine, dont les tétons pointent au contact du froid. Ma peau se couvre de frissons qui me font courber l'échine. Le mannequin s'humecte les lèvres, l'avant-bras à cheval sur la baignoire. Ses lèvres sont roses et juteuses comme une fraise, tandis que son nez se dresse délicatement au-dessus d'un arc de cupidon saillant. Quant à ses yeux, ils arborent une étincelle que j'ai trop peu la chance de pouvoir observer dans son regard fermé. Son œil aveugle brille toujours autant, comme une opale délavée.

Je ne peux pas le nier...il est beau. Putain, ce mec est canon, oui ! Si seulement il n'était pas si souvent odieux...peut-être, je dirai bien peut-être...

Non, Eden, calme ta petite culotte me souffle ma conscience...avant de me rappeler que je n'en porte pas.

Orion se lève et s'éclipse un moment dans une autre pièce. Profitant de son absence, je sors du bain pour m'essuyer. Enroulant la serviette autour de ma poitrine, je me penche pour ramasser le couteau qui gît au sol. Il est encore maculé de sang, cette fois-ci, pas le mien. Mon esprit divague vers la main d'Orion et, lorsqu'il revient avec un tas de vêtements sous le bras, je me précipite vers lui.

— Ta paume, Orion.

Il se fige un instant puis me tend la main, que j'attrape. La lame l'a bien entaillée, et au visage que je dois arborer, il doit bien y lire mes pensées.

— Je vais désinfecter ça. Habille-toi, s'il te plaît.

Tandis qu'il attrape du désinfectant, je secoue la tête.

— Il faut aller aux urgences, là. Tu dois te refaire recoudre. C'est foutrement ouvert !

Il rit.

— Je ne vais sûrement pas aller aux urgences pour me faire recoudre, non. Il objecte, minimisant la gravité de sa blessure avec une nonchalance feinte.

Un silence délicat prend la pièce, et pendant qu'il verse de l'alcool sur sa main, je m'éloigne dans ma chambre pour enfiler les vêtements qu'il m'a tendu. À en voir les tiroirs de ma commode encore grands ouverts, il semble avoir pris les premiers vêtements qui lui passaient sous la main.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant