39. Agonie

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♫ Baby Come  Home – The Neighbourhood

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♫ Baby Come
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Ses avances ont commencé de manière insidieuse. D'abord des remarques à peine audibles, des compliments qui sonnaient faux. Puis des gestes, des contacts qui dépassaient les limites du professionnel. Au début, j'ai cru à un style managérial peu orthodoxe. Mais ce chantage immonde dont je ne parviens pas à me défaire a vite pris le dessus...

— Reste un peu plus longtemps ce soir, intime-t-elle d'un ton autoritaire que je ne peux contredire.

Telle une marionnette désarticulée, j'obéis, paralysé par une peur viscérale qui supplante mon courage. Car ses caresses réveillent l'écho cuisant d'un passé où les limites du consentement ont été transgressées. Leur simple frôlement glace mon sang, attise en moi une colère froide et impuissante.

Dans le bureau aux rideaux tirés, l'ambiance est lourde, irréelle, chargée d'une tension palpable. Susan s'avance d'une démarche prédatrice, son regard dévorant, insistant. Chaque pas martèle le silence assourdissant, oppressant davantage ma poitrine. Je recule instinctivement mais la distance se réduit, inexorable.

Je meurs chaque fois un peu plus sous ses doigts.

Ses doigts effleurent ma peau avec une cruauté calculée, arrachant des frissons de dégoût le long de mon échine. Son sourire autrefois séduisant est désormais déformé par une lueur de satisfaction malsaine.

Elle se délecte, un sourire glacial aux lèvres.

— Tu es si... obéissant, susurre-t-elle d'une voix suave mais froide, son souffle âcre et chargé de désir refoulé.

Une nausée noue ma gorge tandis que les mains avides de Susan explorent mon corps, glissent sous mes vêtements pour frôler mon sexe. Un frémissement de répulsion me parcourt à chaque contact, pétrifié, prisonnier de cette scène sordide.

Mais la porte s'ouvre brusquement...

... sur Camille, figé de stupeur dans l'embrasure. Dans ses yeux écarquillés se reflètent l'horreur et la confusion que je ressens.

— Orion...Susan... ? balbutie-t-il, choqué.

Mon cœur manque un battement tandis que je me dégage de l'étreinte de ma patronne, cherchant désespérément à reprendre contenance.

— Camille, je t'en supplie...

Mais la trahison et la déception sont déjà inscrites dans son regard.

— Ne me supplie pas comme tu allais la supplier de te sucer, putain ! vocifère-t-il d'une voix tremblante de colère.

Susan se redresse, essayant de sauver les apparences d'une voix calme et posée.

— C'est une affaire privée, Camille. Tu n'aurais pas dû entrer sans frapper.

Mais Camille ne l'écoute déjà plus, son attention rivée sur moi.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant