11. Allée centrale, section sept

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♫ For me, Lo Nightly

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♫ For me, Lo Nightly

Il me fait signe de le suivre d'un mouvement du menton, et nous montons tous deux à l'étage.

— Je ne regrette pas de ne pas avoir loupé une seule bouffée de cette clope, dans le cas contraire, je t'aurai déjà dans le collimateur depuis notre première rencontre...

Il pousse la porte de ma chambre sans vergogne, et tombe nez à nez avec le bordel monstre qu'elle est devenue : tas de coupures de modes, de tissus et vêtements sur le sol. Près de mon placard trône fièrement le mannequin que m'a offert Helen quelques jours après mon arrivé, vêtu d'une jupe qui fait l'objet d'un projet mineur dans mon semestre. Mon lit, défait, est devenu un étalage de sous-vêtements que je m'empresse de recouvrir, sans manquer de bousculer Orion sur mon passage.

— Ça n'est que notre deuxième fois, ça ne saurait tarder, Eden.

— Surtout si tu entres sans prendre le temps de me prévenir, oui ! Je peux savoir en quoi ça ne saurait tarder, néanmoins ?

Je me laisse tomber sur le bord du lit, le cœur battant à tout rompre.

— On parle tout de même de mon ancienne chambre, là.

— Ton ancienne, oui.

Il soupire, et le dédain dans son souffle ôte tout doute sur le manque d'ironie de sa part. Ringard, ce mec est ringard.

— Tu vois bien que nous ne sommes clairement pas faits pour s'entendre ?

Je fronce les sourcils.

— Je peux savoir d'où tu tires cette conclusion hâtive ? Tu ne me connais même pas. On ne se voit jamais.

— Eden, arrête de jouer à la naïve. Ton caractère, le mien... on n'a rien en commun, et ça risque de finir en cataclysme.

Son ton est virulent, ses paroles cinglantes. Il semble déterminé à maintenir une distance infranchissable entre nous.

— Alors, autant arrêter tout de suite cette mascarade. Pas la peine de jouer à la grande famille. On est mieux séparés, chacun dans notre coin.

Je peux sentir qu'il dissimule quelque chose, que derrière cette carapace se cachent des blessures et des peurs insondables. Ses propos sont idiots, il ignore absolument tout de moi et ne se contente que de peu pour se fonder un avis sur moi. Et ça a commencé dès qu'il a repéré mes cicatrices.

— Tu sais quoi, Orion ? Si c'est ta façon de voir les choses, très bien. Garde tes distances, fais comme bon te semble. Mais tes airs hautains et tes jugements à l'emporte-pièce, je m'en passe volontiers. On n'a peut-être rien en commun, mais si tu pouvais te contenter d'être cordial, ça arrangerait tout le monde.

Je le fusille du regard, mais il s'en moque éperdument. Je peux sentir toute la tension qui s'est accumulée entre nous, comme si l'air s'était chargé d'électricité. Nous sommes deux aimants de même polarité, incapables de nous supporter l'un l'autre, et en ce sens...je comprends ses mots. Et bien que je ne comprenne pas pourquoi, je sais que cette animosité ne fera que grandir.

Sous l'étoffe de nos âmes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant