12 janvier 2022-Sofia
Je soupire vivement, tout en souriant à Léo, mon meilleur ami. J'approche légèrement mon oreille de lui, afin de pouvoir entendre ce qu'il me dit, malgré le brouhaha plus que présent. Mes yeux se ferment à de nombreuses reprises, étant évidement épuisée par ma journée de cours. Ma seule envie reste d'enfin pouvoir quitter le lycée, n'ayant néanmoins aucune idée de ce que j'aimerais faire plus tard.
Il est vrai que de nombreux métiers peuvent m'attirer, comme écrivaine, journaliste, ou peut-être médecin. Mais mon envie de voyager, aux Etats-Unis, en Australie, ou bien en Suède est peut-être trop forte. Alors pour le moment, je me contente de travailler dans ce maudit lycée barcelonais, espérant secrètement être enfin libérée de ce calvaire.
La fatigue s'accumule un peu plus tous les jours, favorisant mes révisions à mes heures de sommeil. Mais je n'ai pas vraiment le choix. Je rentre que très tard, à cause du petit travail que j'exerce, pour avoir de l'argent de côté. Les cernes qui colorent le dessous de mes yeux ne font que s'agrandir aux fils des jours, me donnant un air déplorable.
Mais l'idée de savoir que tous les jours, je pourrais voir mon meilleur ami, me rassure grandement. Nous sommes amis depuis la maternelle, et pour rien au monde je me séparerais de lui. Mes parents le considèrent comme leur fils, et il est évident qu'il est comme un frère pour moi. La seule personne vraiment présente pour moi.
« Tu as fait le devoir de physique ?
- Oui, je l'ai fait ce week-end. Je travaille, ce soir.
- Je t'ai déjà dit d'arrêter ce boulot ridicule. Tu gagnes trois fois rien, et tu te tues au travail.»
J'hoche simplement la tête, sachant pertinemment qu'il a raison. C'est un petit boulot de femme de ménage, dans un hôtel miteux de la ville. Le salaire est très minime, pour le travail que je fais, et j'en ai conscience. Mais grâce à ce métier, j'ai pu économiser une somme généreuse d'argent. Je sais que mes parents ne me donneront pas grand-chose une fois que le lycée sera terminé, et que je serais presque livrée à moi même. En réalité, leur avis sur moi change selon les jours.
Hier, ils ont préféré m'ignorer pour je ne sais quelle raison, plutôt que de s'intéresser à ce que j'avais pu faire dans la journée, comme la plupart des parents normaux. Peut-être qu'aujourd'hui, ils essaieront de prendre soin de moi, comme si de rien était. C'est un drôle de comportement.
« Je dois y aller, Lélé. J'ai encore quelques devoirs à faire. Tiens.»
Je lui tends un billet de vingt euros, nécessaire à payer les boissons que nous avons décidé de nous prendre. Il me sourit simplement, avant d'attraper le billet qu'il fourre dans sa poche. Ce n'est pas un des meilleurs cafés de la ville, néanmoins, c'est celui dans lequel nous allons depuis que nous sommes petits.
A force, il est évident que les propriétaires nous connaissent, et que nos boisons sont prêtes avant même que nous les demandions. C'est une des raisons pour laquelle je ne veux pas quitter cette ville : mes habitudes.
Je rabats ma capuche sur ma tête, voulant me protéger de cette pluie qui tombe violemment sur la ville, la rendant morose. Les quelques personnes qui se trouvent dans la ville se dépêchent de trouver un coin pour s'abriter. Il est vrai qu'à Barcelone, ce n'est pas un temps habituel, puisque le soleil est de mise la plupart de l'année.
En revanche, moi, je ne me dépêche pas. Je trouve qu'il y a quelque chose d'apaisant à voir la pluie battre le sol plus ou moins rapidement. L'odeur de la pluie me plaît au plus haut point, et je n'ai aucun problème à rester dehors de nombreuses heures. Pourtant, je me rends vite à l'évidence : je risque d'être en retard.
« Sofia ?
- Oui maman ?
- Ne fais pas de bruit, en rentrant. Je suis épuisée, et ton frère dormira.
- Je sais maman, ne t'inquiète pas pour ça.
- Bien. Ne rentre pas trop tard de chez Léo.»
J'opine simplement, avant de raccrocher. Pour ma mère, la raison de mon absence tous les soirs est simple : je révise chez mon meilleur ami, pour obtenir mon année sans grand problème. Je n'ai pas envie de lui dire que je travaille dans l'un des quartiers les plus délabrés, en tant que femme de ménage. Tout simplement parce que je prévois déjà sa réaction.
Tous les soirs, c'est la même chose : ma mère m'appelle, m'ordonnant de ne pas faire de bruit, pour ne pas réveiller mon frère. Je sais que de s'occuper de Hugo, mon petit frère de quatre mois, n'est pas une chose facile. Mais je ne m'en mêle pas, ne voulant pas créer une dispute des plus ridicules.
J'accélère un peu le pas, ayant conscience qu'il est bientôt dix-neuf heures, l'heure à laquelle je commence. Mon travail durera jusqu'à vingt-deux heures, avant que je doive réviser pour mes examens du lendemain. Tous les jours, c'est la même routine qui se répète, mais je crois que finalement, ça ne me dérange plus. Le peu de sommeil dont je bénéficie s'est habitué à moi.
J'essaie tout de même de me remémorer ma leçon de littérature espagnole, ayant conscience du gros contrôle qui m'attend le lendemain. C'est réellement la matière dont j'ai le plus horreur, et celle dans laquelle j'ai les moins bonnes notes. Mes notes passent rarement la barre des huit*. Cependant, je me rattrape nettement avec l'anglais, où mes notes excelles.
Je salue rapidement un des mes collègues, dont le nom m'échappe toujours, avant de m'enfermer dans les vestiaires. Ce lieu est autant délabré que le reste du bâtiment, mais je ne me plains pas, ayant conscience que je n'en ai pas le droit. C'est ce que j'ai choisi. Parfois, je me dis que je devrais nettement arrêter, mais finalement, je me rends à l'évidence que je ne peux pas.
Demain, cette nouvelle journée recommencera, et ma fatigue ne fera qu'augmenter. Et ce week-end, je ne me reposerais pas, mais j'aiderais ma mère, qui ne me demandera que ça. Comme tous les jours, je ne réviserais et ne ferais mes devoirs que le soir, une fois que toute la maison sera plongée dans un sommeil réparateur. Puis Léo me répétera une nouvelle fois que je devrais sincèrement me reposer, et arrêter de travailler dans ce lieu. Mais je ne l'écouterais pas, et je continuerais, jusqu'à ce que je ne puisse plus.
Je me fatiguerais toujours un peu plus, mais je passerais outre cette fatigue, qui n'est absolument pas importante pour moi. Je peinerais toujours un peu plus à garder les yeux ouverts, mais je prendrais simplement une tasse de café en plus. Et je ne me plaindrais pas, parce que je n'en ai pas le droit.
Mais je souhaite toujours que cette année se termine rapidement.
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Huit*: en Espagne, les notes suivent une échelle entre 0 et 10. 0 est la note la plus basse, 10 la plus haute, et 5 la moyenne. 5 est considéré comme un niveau suffisant, bien que les tests écrits sont favorisés face aux tests oraux.
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BONJOUR!
Comment vous allez?
J'adore déjà Crash guys...
L'univers ne sera peut-être pas des plus gais, but you know me.
Je n'aime pas quand tout est tout beau tout rose, alors encore une fois, ça ne sera pas le cas.
Pablo et Sofia ne se rencontreront pas tout de suite, puisque je veux d'abord prendre le temps de vous présenter leur univers.
Je précise, cette histoire se déroule en 2022 dans un but bien précis, mais l'histoire ne sera pas en rapport avec la réalité (avec la CDM et tout ce qui va avec).
Enfin, cette histoire peut-être lue avec n'importe quelle musique (favorisée les tristes quand même), mais si vous voulez, je peux toujours vous faire ma playlist!! (après mes styles musicaux sont assez bancals.)
Enfin, j'espère que cette histoire vous plaira, et on se retrouve lundi!!

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Crash|| P.G
FanfictionLors d'un soir d'hiver, le célèbre footballeur Pablo Gavi va malheureusement percuter Sofia, alors qu'il était en voiture. Cette dernière sombrera donc dans le coma quelques semaines. Pablo restera le plus souvent auprès d'elle durant cette période...