Crash|| P.G

Huit

08 février 2022-Pablo

Je souffle un grand coup, avant de toquer à la porte, comme si je recevrais subitement une réponse. Mais il n'y a personne d'autre qu'elle, et il est évident qu'elle ne pourra pas m'ouvrir. J'entrouvre donc la porte, puis fini par rentrer.

La pièce est plongé dans un calme presque inquiétant, me faisant de nouveau me mordre la lèvre. Je vais finir par me faire saigner.

« Je-bonjour.»

Je souffle longuement, ne comprenant pas pourquoi je m'obstine à lui parler. Elle ne peut pas me répondre. Parce que je l'ai envoyé dans le coma. Je m'assois doucement sur le fauteuil, ne sachant pas quoi faire d'autre ? Est-ce qu'une personne dans la coma peut entendre ce qu'on lui dit ? Mais qu'est-ce que je pourrais lui dire ?

« Je suis vraiment désolé.»

Une partie de moi espère secrètement qu'à l'entente de mes mots, elle se réveille. Mais je sais que ce n'est pas possible. Pas pour le moment, du moins. Le médecin que j'ai vu avant de venir ici m'a dit que ses blessures étaient assez importantes. Sa jambe serait fracturée, et de nombreuses côtes seraient brisées.

Tout ça parce que je n'ai pas su faire attention. Tout ça parce que j'ai voulu boire, au lieu de rester chez moi, comme je le fais tous les jours. Ma mère m'a toujours dit qu'il ne fallait pas prendre le volant en étant alcoolisé, mais je n'ai pas su l'écouter. Le pire dans tout ça, c'est qu'une partie de moi savait que c'était une mauvaise idée.

« Je ne voulais pas vraiment boire. Enfin, si, mais pas comme ça. Je-je voulais simplement être comme eux. Si j'avais su que tu finirais dans le coma, j'aurais vraiment écouté ma mère.»

Je repense à son regard, lorsque je lui ai annoncé. Elle ne m'a pas repoussé, mais je sais que je l'ai tout de même déçu. Elle m'a toujours conté à quel point je devais faire attention, mais même ça, je n'ai pas su le faire. Je n'avais qu'une seule chose à faire : ne pas boire avant de prendre la route.

« J'espère que tu vas te réveiller... Pour ne pas que ton copain, si c'est le cas, ne soit triste. Ta famille, aussi. Je pense que je m'en voudrais vraiment toute ma vie. Je tiens à m'excuser, quand tu te réveilleras.»

Je baisse les yeux sur le sol, lui aussi blanc, alors que mes yeux s'embuent de larmes. Je ne devrais même pas avoir le droit d'être un tant soit peu triste, parce que c'est de ma faute. J'aurais du freiner. Je n'aurais pas du boire. Je n'aurais jamais du prendre la route. Je n'aurais tout simplement pas du vouloir être comme eux.

« Je-je ne suis pas son copain mais son meilleur ami.»

Je sursaute vivement, avant de poser ma main sur ma poitrine. Je n'avais même pas remarqué que je n'étais pas seul... Je me lève rapidement, me rappelant bien qu'il m'avait déjà dit que je n'avais pas ma place ici. Je remarque que ses cernes sont toujours aussi marquées, mais que cette fois-ci, il porte un sac noir sur le dos. Sont-ils étudiants ? Il est vrai qu'ils ne m'ont pas l'air très vieux.

« Je-désolé, je vais partir.

- Pourquoi tu as autant bu ?

- Je ne voulais vraiment pas... Je-je n'ai jamais fait ça avant, je...»

Je n'arrive pas à prononcer un mot de plus, sachant pertinemment que je pourrais éclater en sanglots. Moi qui aies toujours haïs les personnes qui buvaient bien trop, je suis moi-même devenu ce genre de personnes. Et mon acte des plus stupides a mis la vie d'une personne en danger.

« Je-je peux te donner mon numéro ? Si elle se réveille, et que tu es là, tu pourrais me prévenir ? Je te préviendrais aussi.»

J'ouvre grand les yeux, et fronce légèrement les sourcils. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me propose ça. Je pensais sincèrement que comme la dernière fois, il allait me demander de sortir, parce que je n'avais pas ma place ici. Mais son regard a l'air des plus sérieux, et j'ai vraiment l'impression qu'il ne se fiche pas de moi.

J'hoche simplement la tête de haut et bas, avant de lui tendre mon portable. Je prends le sien, avant d'y inscrire mon numéro de téléphone. Et si il m'avait reconnu ? Peut-être qu'il en profiterait pour me faire regretter d'avoir autant bu.

Mais j'ai sincèrement envie de pouvoir m'excuser, alors je passe outre cette possibilité. Je veux être sûr que Sofia aille toujours bien, alors j'accepte. Peut-être que je le regretterais, mais je m'en fiche.

« Je vais y aller.

- Tu sais, je suis sûr qu'elle ne t'en voudra pas. Je sais que ce n'était pas totalement de ta faute.

- Si, c'est moi qui conduisais.

- Elle était terriblement fatiguée, et elle ne devait même pas être sur cette route.»

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment où il veut en venir, mais hoche simplement la tête. Je veux simplement qu'elle aille bien, et que je puisse réparer d'une manière ou d'une autre ce que j'ai fais.

« Je paierais ses soins.

- Tu n'es pas obligé...

- Je me dois au moins de faire ça.»

Il hoche simplement la tête, en me souriant légèrement. J'hoche la tête plusieurs fois, avant de partir. Je ne marche pas aussi vite que la dernière fois. Peut-être parce qu'il ne m'a pas forcé à partir, mais parce que je l'ai moi même fait. Peut-être parce qu'il n'y avait plus de haine visible dans ses yeux. Je n'en sais rien.

Mais au moins, maintenant, je sais que je ne veux plus être comme eux. Je n'ai plus vraiment envie de boire. Alors, même si ils m'invitent, je ne boirais pas. Parce que je ne veux pas qu'un autre accident arrive.

L'alcool ne va pas à tout le monde, il faut croire. 

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Bonjour!!!

Comment vous allez? 

J'avoue Pablo est un (beaucoup) chou. 

J'ai lu à plusieurs endroits que les personnes dans le coma entendaient quand on leur parle, alors on va dire que pour cette histoire, ça sera le cas. 

Retenez bien ça juuuuusqu'aux remerciements. 

Vous en aurez besoin. 

N'oubliez jamais que ce qui est en italique peut-être important, donc... 

On se dit à mercredi?