Cinq

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30 janvier 2022-Sofia

Enfilant ma tenue, le plus péniblement possible, je souris à ma collègue qui vient aussi se changer. Elle me sourit, d'un large sourire, avant de concentrer son regard sur son portable. Je sais que pour elle, venir à une heure aussi tardive est très embêtant. Elle ne voit que très peu ses enfants, et ça la pèse énormément. Mais comme moi, elle n'a pas vraiment le choix.

« Tu vas bien ?

- La journée de cours était fatigante...

- Prends quelques jours de vacances. Tu as le droit, tu sais. Ne t'épuise pas pour rien.»

Je souffle légèrement, en ayant assez marre que tout le monde me dise ce genre de choses. Ma fatigue constante n'a rien d'insurmontable, et je sais que je peux finir l'année scolaire de cette manière. Je veux pouvoir économiser le plus possible, pour enfin pouvoir faire ce que je veux de ma vie.

Je pense que le plus difficile sera toujours de m'éloigner de Léo. Depuis que nous sommes en âge de marcher, nous nous sommes très peu éloignés, ce qui fait que nous sommes aussi proches. A ses côtés, la vie paraît bien simple, sans problème. Je me sens écoutée, et j'ai sincèrement l'impression de conter pour ma mère.

Je souris une nouvelle fois à ma collègue, avant d'attraper le nécessaire de nettoyage dont j'aurais besoin. Cet hôtel n'a rien avoir avec ceux du centre ville, qui sont tout simplement immenses. Pourtant, il y a toujours énormément de chose à faire.

L'hôtel se reparti sur trois étages, que je suis obligée de monter à l'aide des escaliers, n'ayant tout simplement pas confiance en l'ascenseur. Les chambres ne sont pas très grandes, puisqu'elles sont simplement composées d'un pauvre lit, d'une petite armoire, et d'une salle de bain. Les murs sont presque tous tachés, et je n'aimerais pas savoir ce qu'il s'est passé.

Rolling in the deep de Adèle, résonne dans mes oreilles, me poussant légèrement à me motiver. Normalement, je n'ai pas le droit de posséder mon téléphone lorsque je travaille, mais le patron n'est tout simplement jamais présent. Et puis, je me sens tout de même bien plus en sécurité avec cet engin électronique.

Les musiques défilent, rythmant mon rythme de travail. J'essaie d'aller le plus vite, afin de rentrer chez moi un peu plus tôt. Je dois vraiment réviser mon cours de littérature espagnole. Pourtant, la vibration que fait mon téléphone dans ma poche m'informe que je viens de recevoir un message. J'espère que ce n'est pas ma mère.

De Lélé :

Je comprends rien à l'anglais, c'est une horreur ce truc.

Tout va bien?

A Lélé :

Je t'expliquerais, si tu veux. J'ai presque fini, je devrais partir dans une vingtaine de minutes.

Je range rapidement mon téléphone, et continue de laver le sol. Il n'y a presque personne, et cette ambiance me fait sacrement froid dans le dos. Mais je suis habituée à ça, alors finalement, je crois que ça ne me dérange pas plus que ça. Je frotte une fois de plus mes yeux, leur ordonnant presque de rester éveillée. Dans trente minutes, je pourrais retrouver ma chambre et mes cahiers.

De Lélé :

Tu es partie ?

A Lélé :

Je suis en train. Va dormir, toi. Je ne veux pas t'entendre râler toute la journée demain.

De Lélé :

Je ne râle jamais, moi. Bonne nuit, Soso.

A Lélé :

Bonne nuit, Lélé.

Je sais que mon meilleur ami n'est pas serein à l'idée que je me balade seule, en plein milieu de la nuit, dans les rues catalanes. Pourtant, je fais ça depuis des mois, et les seules personnes que j'ai croisé sont des chats. Les rues que j'emprunte son vide, et mon téléphone est toujours fermement visé dans ma main. Qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver.

J'enlève rapidement mes écouteurs de mes oreilles, avant de les ranger dans leur boîte. Ma tenue de ville retrouve très rapidement place sur moi, alors que mes yeux tentent une nouvelle fois de se fermer. J'attrape rapidement mon sac, et me dépêche de sortir. Le froid extérieur me rougit immédiatement les joues, et je regrette rapidement de ne pas avoir pris une veste un peu plus chaude, évitant de favoriser mon look de la journée.

Au vu de l'heure tardive, il est évident que je n'ai pas de bus à disposition, et donc que je suis obligée de marcher une vingtaine de minutes pour arriver chez moi. Il fait vraiment froid, et ma veste en jean ne me réchauffe vraiment pas. Je suis vraiment idiote.

Ma fatigue extrême me brouille presque la vue, me faisant souffler. Je dois vraiment réviser en rentrant. Je frotte mes bras de mes mains, frottant mes yeux de temps à autre. Je crois sentir mon téléphone vibrer, mais je n'y prête pas attention. De la buée s'échappe de ma bouche, me rappelant presque pourquoi je déteste tant l'hiver.

J'essaie de me rappeler de ma leçon, espérant presque arriver à gagner quelques minutes de sommeil en plus, mais il est évident que je ne me rappelle de rien. Mon cerveau peine à travailler lorsqu'il s'agit de cette matière, et je crois que ma fatigue n'aide en rien. J'hésite à appeler Léo, pour lui conter à quel point je suis fatiguée, et que je n'arrive pas à me rappeler de quelque chose. Mais il dort, et je sais que c'est inutile de le déranger pour si peu. Je ne vais pas mourir de fatigue.

Mes yeux arrivent à distinguer le panneau qui m'indique que j'arriverais bientôt. Pourtant, cette fois-ci, j'ai l'impression de distinguer un bruit. Pourtant, il n'y a jamais personne, et c'est ce que j'aime le plus dans mon quartier : le calme. Je secoue vivement la tête, comprenant que c'est sûrement mon imagination qui me joue des tours. J'ai rarement été aussi fatiguée.

J'en viens même à me demander si je serais vraiment en capacité de réviser en rentrant. Mais je dois vraiment avoir une bonne note. Mes yeux brillent vraiment, si bien que je ne suis même pas sûre de toujours marcher droit. Je devrais prendre des vacances. Les panneaux se rapprochent de moi, me signalant que je suis de plus en plus près de chez moi.

Je dois vraiment dormir. 

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BONJOUR!!! 

Comment vous allez? 

Bon, j'ai placé l'histoire (plus ou moins) comme il faut. 

Bien sûr, vous ne savez pas tout parce que sinon ce n'est pas drôle. 

Mais Pablo et Sofia se feront coucou au prochain chapitre (encore une fois, oubliez pas que je suis sadique donc....)

Mais je pense que ce qui va se passer n'est une surprise pour personne (c'est vraiment le titre de l'histoire quoi). 

L'histoire vous plaît? 

Enfin, on se retrouve mercredi!!

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant