Vingt-six

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02 février 2023-Pablo

Je souris brièvement en fermant la porte des vestiaires derrière moi, étant, comme à chaque fois, seul. Je me change rapidement, conscient que je suis venu un peu plus tard que d'habitude, et que je prends le risque de croiser mes coéquipiers sans la présence de Xavi. Habituellement, j'arrive assez tôt pour ne pas les croiser, et je pars assez tard pour ne pas avoir à leur parler. Et puis, pendant les matchs, ils ignorent presque ma présence, me faisant vivement penser que je suis devenu invisible.

« Salut.»

Je sursaute, avant de poser ma main sur mon coeur, constatant que ce n'est que mon meilleur ami. Je fronce les sourcils, ce qui efface le sourire qui éclairait mon visage, ne comprenant pas pourquoi il est venu aussi tôt. Normalement, il arrive en même temps que les autres, ce qui fait qu'il est aussi obligé de courir des tours de terrain puisqu'il est en retard.

Mais cette fois-ci, il ne semble pas avoir envie de croiser les autres. J'ai bien compris que depuis la dernière fois, ils sont devenus froid avec Pedro, ce qui me laisse penser que mon meilleur ami m'a défendu, alors qu'il n'aurait pas du le faire. Je ne veux pas qu'il se mette ses amis à dos, et qu'il prenne le risque de se retrouver seul. Mais je sais que Pedro est têtu, et que ça ne servirait à rien que je lui dise.

« Comment ça se fait que tu es venu aussi tôt ?

- Je n'ai pas envie de faire des tours de terrain.»

Je sais qu'il est entrain de me mentir lorsque ses joues se teintent légèrement de rouge. Mais je ne lui dis pas, ne voulant pas perdre le seul ami que j'ai encore au club. Finalement, Pedro est le seul qui est resté auprès de moi, pendant que tous les autres m'ignoraient.

« Xavi était déjà entrain de tout mettre en place quand je suis arrivé.

- Oui, il m'a dit qu'il y avait un peu plus de « jeux » aujourd'hui.»

La méthode de travaille de mon coach est assez étonnante, puisqu'elle se compose de nombreux jeux, mais finalement, les résultats que nous obtenons cette saison sont à la hauteur du club. Le but même de ses entraînements est de faire vivre une certaine cohésion d'équipe, sans délaisser personne. Il est inutile de préciser que rien ne m'inclut vraiment.

Je regarde Xavi rentrer dans les vestiaires, un air assez sérieux sur le visage, ce qui me fait froncer les sourcils. Ce n'est pas normal.

« Laporta m'a affirmé que le match de ce week-end serait décaler à je ne sais quand, pour je ne sais quelle raison. Tu pourras informer tes coéquipiers, Pedro ?»

Mon meilleur ami affirme qu'il le fera sans problème, avant de lacer ses crampons. Xavi sait qu'il aurait été inutile de me le demander, puisque je ne l'aurais pas fait. Ils veulent m'ignorer, alors je ne vais pas m'amuser à leur transmettre quelconques informations. Et puis, de toute manière, si ils venaient à l'heure, peut-être qu'ils auraient été au courant.

« Tu n'es pas obligé de leur dire, tu sais.

- Je sais, mais Xavi va s'énerver si ils ne sont pas mis au courant.»

Il pianote rapidement quelque chose sur son téléphone, avant de me rejoindre devant la porte des vestiaires pour que nous puissions sortir. Comme à chaque fois, mes lacets ne sont pas fait, puisque je préfère largement jouer de cette manière. Je sais que cette action fera que mes «coéquipiers» parleront dans mon dos, pensant sûrement qu'ils seront discrets, alors que j'entendrais chaque bribes de conversation. Mais comme à chaque fois, je ferais comme si je n'entendais pas, alors que mon cerveau enregistre chaque parole prononcée.

« Vous pouvez vous échauffer, les garçons. J'ai presque fini.»

Je souris légèrement à mon coach, avant de reculer, pour commencer à m'échauffer avec mon meilleur ami. Parfois, j'ai sincèrement l'impression qu'au club, je passe bien plus de temps avec Xavi, qu'avec n'importe lequel de mes coéquipiers. Pparce que finalement, c'est le cas. Bien souvent, je suis presque obligé de m'entraîner avec lui, puisque mes coéquipiers semblent me détester un peu plus chaque jours.

Je me demande chaque jour ce que j'ai pu leur faire, mais la réponse reste la même : je n'ai strictement rien fait. J'ai toujours fait en sorte d'être le plus gentil possible, j'allais toujours les chercher pour qu'ils ne soient pas en retard, et je leur expliquais les exercices qu'ils pouvaient me pas comprendre. Mais en retour, je n'ai reçu qu'une vague de haine, et d'ignorance.

Je sais parfaitement que je devrais en faire de même, puisque Sofia me l'a bien trop souvent répété, mais j'en suis incapable. Je n'ai pas envie de leur cracher ma haine, parce que je sais qu'en retour, ils m'en cracheront aussi. Et finalement, je crois que ça sera un cercle sans fin.

« Tu as un énorme sourire depuis tout à l'heure, toi. Qu'est-ce qu'il se passe ?»

Je le regarde simplement, alors que des images de la soirée de Léo me revienne en tête. Je ne sais absolument pas ce qu'il m'a pris lorsque j'ai posé mes lèvres sur celles de Sofia, mais ce que j'ai ressenti était nouveau. C'était un mélange entre une joie pure, et une profonde peur.

Après cela, nous n'en avons plus parlé, ce qui me laisse penser qu'elle ne le voulait peut-être pas. Je sais que j'aurais du lui demander si j'en avais la permission avant, mais sur le coup, je n'ai pas pris le temps de réfléchir. J'ai simplement agi comme le voulait mon coeur, et finalement, je crois même que je ne le regrette pas.

Mais je secoue simplement la tête de droite à gauche, ne voulant pas répondre. Je sais que Pedro n'ira rien dire aux autres, mais je sais aussi qu'ils finiront par le savoir, et je ne veux pas que cette action augmente un peu plus la haine qu'ils me portent.

Je veux juste qu'ils me laissent tranquille. 

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Hello!! 

Comment vous allez? 

Pedro a enfin compris qu'il fallait rester avec Pablito... 

Et Xavi est gentil, comme à chaque fois (je le vois tout simplement pas méchant). 

Enfin, on parle on parle, mais je commence vraiment à m'ennuyer là... :)

Un conseil: il faut avoir peur avec moi. 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant