Crash|| P.G

Dix

20 février 2022-Léo

Je pose ma tête entre mes bras, conscient que dans tous les cas, je ne comprendrais pas. J'attends simplement que la sonnerie retentisse, pour que je puisse me rendre à l'hôpital. Ma mère me force à aller en cours, malgré tout. Pourtant, je n'écoute rien, bien trop focalisé par mon portable qui pourrait sonner.

La professeure d'anglais continue de parler, avant que mes yeux se ferment doucement. Je ne dors presque pas de la nuit, ayant bien trop peur que ma meilleure amie ne puisse pas se réveiller. Je sais que Sofia est terriblement forte, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Il faut vraiment qu'elle se réveille.

« Bien, Léo, tu peux répondre à la question ?»

Je me relève doucement, en soufflant. Je n'ai pas écouté un mot de son cours depuis près de deux semaines, alors il est évident que je ne peux pas.

« Vous pouvez répéter, s'il vous plaît ?

- For you, can studying abroad change someone?

(Pour toi, étudier quelqu'un peut changer quelqu'un? ) 

- Yes, I think.»

Ma professeure souffle longuement, sûrement pas satisfaite par ma réponse très peu développer, mais je repose presque instantanément ma tête entre mes bras. De toute manière, je ne comprends rien à ce cours. Je peinais déjà à comprendre lorsque Sofia m'expliquait comme elle le pouvait, alors maintenant, c'est encore pire.

Lorsque la sonnerie sonne, une vingtaine de minutes après, je me dépêche de ranger mes affaires. Je n'ai absolument pas pris de note pour le contrôle qui arrive la semaine prochaine, mais encore une fois, me prendre un zéro m'importe peu. J'enfile rapidement ma veste, et me précipite vers la porte. Mais la voix stridente de ma prof qui m'arrête mais fait une fois de plus souffler.

« Tu ne sais donc pas qu'à ton âge, répondre par un simple «oui, je pense», ne suffit pas ? Tu n'écoutes absolument rien, et tu ne prends pas de note. Tu n'avanceras pas, en faisant ça. Tu ne peux pas toujours conter sur Sofia.

- Je ne comprends pas.

- Tu ne cherches pas à comprendre.

- J'ai mieux à faire.»

Elle souffle longuement, avant de me désigner d'un geste de la main la porte, me faisant comprendre que je peux enfin partir. Je sais que je devrais prendre des notes, pour que Sofia soit la moins perdue possible en revenant. Mais je sais aussi qu'elle arrivera très bien sans mon aide.

Pour moi, Sofia est un peu comme ma sœur. Ma sœur d'une autre mère. Elle a toujours été là pour moi, et a toujours su me conseiller. Avec elle, je n'ai jamais été triste. Elle est un peu comme un petit rayon de soleil.

Comme tous les jours, depuis plus de deux semaines, je prends le chemin de l'hôpital. Je ne prends pas la peine de prendre le bus, sachant pertinemment qu'ils seront bien trop remplis, et que j'irais bien plus vite à pied. Je connais ce chemin à la perfection, à présent.

Je savais que Sofia était bien trop fatiguée, en ce moment. Je savais qu'elle aurait du se reposer, plutôt que d'aller travailler. Mais je sais aussi que j'aurais pu lui dire un nombre incalculable de fois, elle ne m'aurait jamais écouté. Elle aurait préféré aller travailler, et se fatiguer d'avantage, que de prendre quelques jours de vacances.

Lorsque j'ai reçu cet appel de l'hôpital, m'informant qu'elle avait eu un grave accident, j'ai compris. J'ai tout de suite compris. Je savais que c'était de ma faute, et que je n'aurais pas du la laisser partir, ce soir-là. Son air fatigué de la journée m'inquiétait, mais je me suis dit que tout allait bien se passer. Je savais qu'elle se coucherait tard, pour continuer de réviser, voulant un bonne note. Mais je n'aurais jamais pu penser qu'elle serait aussi fatiguée que ça.

Je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir. Parce qu'à chaque fois que je dors paisiblement, ma meilleure amie se tue au travail, pour gagner une somme misérable. Et cette fois-ci, la fatigue a su gagne contre elle.

Je monte rapidement les escaliers de cet hôpital, pour me diriger vers la porte deux-cent-quinze. Je toque doucement, avant de rentrer. Je suis étonné de ne pas y voir Pablo, comme tous les jours. A chaque fois que j'arrive, il se dépêche toujours de partir, mais je sais qu'il aimerait rester un peu plus.

J'ai compris qu'il tenait à tout prix à s'excuser. Alors, je ne peux pas lui refuser ce genre de chose. Non seulement parce que peu de personnes serait prêt à sacrifier une partie de sa journée dans un hôpital. Mais aussi parce que je sais que ma meilleure amie aimerait recevoir ces excuses. Je pense même qu'elle ne lui en voudra pas.

« Eh, coucou.»

Ses yeux restent toujours fermer, mais sa poitrine qui se lève et qui se rabaisse me rassure un peu. La voir continuer de se battre pour respirer me donne toujours un peu plus espoir. Les médecins lui ont trouvé un traumatisme crânien, il y a quelques jours, ce qui explique son coma. Mais une partie de moi sait qu'elle continuera de se battre.

« C'était super long, aujourd'hui. Je ne comprends rien, en anglais. Il faudra vraiment que tu m'expliques, quand tu te réveilleras...»

Un léger rire me prend. En tant normal, elle aura sûrement un peu râler de devoir, une nouvelle fois, m'expliquer, mais le fera avec grand plaisir. J'ai toujours eu l'impression que pour elle, l'anglais était une vraie partie de plaisir. Ses notes stagnent toujours entre neuf et dix, puisqu'elle n'a jamais eu en dessous.

Je sais que plus tard, elle aimerait étudier aux Etats-Unis, et que c'est pour cette raison qu'elle économise autant. Mais je sais aussi qu'elle ne veut pas me laisser seul. Nous n'avons jamais été séparés depuis que nous sommes petits, et j'avoue que je ne suis pas vraiment prêt à vivre ce moment.

Mais avant ça, il faut que tu te réveilles. 

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Hello!!! 

Comment vous allez? 

Léo me fait de la peine, je l'avoue... 

Imaginez que quand il parle anglais, il n'a paaaas du tout l'accent qui va avec. 

Enfin, Soso fait toujours un gros dodo. 

Je vous rassure, elle ne va pas dead (sinon l'histoire est inutile et vous ne souffrez pas assez). 

Oui, je suis sadique mais je ne m'en cache pas. 

A lundi!!!!