T2-Huit

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22 octobre 2023-Sofia

« Pablo, ils sont où les yaourts ?

- Dans le frigo, So'»

Je lui souris légèrement, avant d'ouvrir le frigo pour en sortir un de mes yaourts préférés. Mon téléphone retrouve place dans la poche de mon jogging, alors que j'avance vers Pablo pour m'asseoir à côté de lui sur le canapé. Son regard est perdu vers l'extérieur, où la pluie tombe doucement, attristant le paysage. Mais regarder les goûtes de pluie faire la course sur la vitre à quelque chose d'apaisant.

Ma bouche retrouve celle de Pablo, le temps de quelques secondes, avant que je ne pose ma tête sur son épaules. La télé est éteinte, comme bien souvent, ce qui offre un calme parfait à la pièce. Seul le bruit du vent, et probablement celui de la pluie, se laisse percevoir, mais ça ne me dérange absolument pas. Je mange rapidement mon yaourt, ayant conscience que je n'ai pas pris la peine de manger de la journée.

« Tu as été courir ?

- Un petit peu, oui.

- Tu n'as pas forcé, hein ?

- Non, ne t'inquiète pas !»

L'avantage d'avoir une maison aussi grande que celle de Pablo, c'est qu'il y a assez de place pour une salle de sport. Je sais que de toute manière, il n'aurait pas pris la peine de courir sous une telle pluie. Et pour être honnête, je préfère savoir où il est, en cas de problème.

« Mes parents viennent manger, demain.

- Je sais, tu m'as forcé à faire à manger.

- Tu vis sous mon toit, après tout. Et puis c'est ça, ou tout le monde mange des pâtes.

- C'est bon, les pâtes.»

Il souffle légèrement, avant de m'embrasse le haut du crâne. Depuis quelques semaines déjà, Pablo et moi avons pris la décision de nous mettre ensemble. Pour être honnête, encore aujourd'hui, je serais incapable de décrire la sensation que mon ventre a subit à ce moment là. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour, j'aurais été capable d'affirmer que je sors avec un garçon.

J'ai toujours pensé que je me focaliserais sur des études -qui sont pour le moment inexistantes- et que je ne prendrais jamais le risque de souffrir. Mais j'ai la sincère impression qu'avec Pablo, tout est différent. Il ne semble pas comme les autres, et les nombreux points communs que nous possédons font sûrement que nous sommes aussi proches. Comme au début, nos âmes se parlent sans même avoir à prononcer un mot.

Et puis, il faut dire que ma mère m'a mis dehors il y a quelques semaines, décrétant que j'étais assez grande pour me débrouiller seule. Hugo est assez grand pour se faire garder par une nounou sans qu'il y ait de problème, et je me doutais que ma mère ne verrait aucun intérêt à me garder chez elle. Je sais parfaitement qu'elle ne me considère pas comme sa vie, mais plus comme une simple connaissance -et encore-. Je n'ai pas le droit à l'amour, et encore moins à un toit.

Alors, Pablo m'a accueillit chez lui sans grand problème. J'ai d'abord pensé à refuser, ne voulant pas le déranger, mais Léo m'a presque hurlé dessus lorsque je le lui ai affirmé. Pour mon meilleur ami, c'était presque évident que je devais habiter avec mon copain. Mais pour moi, et à ce moment là, ce n'était pas le cas.

Mais aujourd'hui, le nouveau quotidien que je me suis créée avec lui me convient parfaitement. Le foyer que je me suis construit avec lui est bien différent que tout ce dont j'ai pu bénéficier auparavant. C'est quelque chose de simple, et de calme.

« Je vais finir par bloquer Léo.

- Pourquoi ?

- Tu as vu tous les messages qu'il m'envoie ? Je ne sais pas comment il est censé s'habiller pour aller voir sa copine, moi. Et je ne peux pas manger mon yaourt tranquillement.

- D'ailleurs, tu m'en donnes un peu ?

- Mais t'es sérieux ?

- Quoi ? J'ai trop trop faim là. Et sinon je vais me sentir mal après.»

Je rigole en secouant la tête plusieurs fois, avant de lui tendre une cuillère de ma collation. Maintenant, ce genre de choses me paraissent complètement normal, et ça ne me dérange absolument plus. Au début, je ne cache pas que d'entretenir cette relation était quelque chose qui me faisait peur, puisque je ne connaissais absolument pas ce sentiment. Mais aujourd'hui, je suis en capacité de dire que je ne peux plus me passer de ce genre de moment, de cette simplicité et de ce bonheur.

« Ah, mais c'est pas bon !

- Pourquoi ?

- Mais c'est pas sucré du tout ton truc. Tu aimes ça toi ?

- Euh-bah-oui ? Je suis normale, quoi.

- Mais tu sais que je ne suis pas pauvre et que j'ai du sucre dans mes placards ?

- C'est sur que Monsieur ne risque pas d'en manquer puisque tu en as acheté dix kilos la dernière fois.

- Pour ma défense, je n'ai pas fait exprès du tout.»

Je soupire légèrement, en me rappelant parfaitement ce moment. C'était la seule fois que j'avais laissé Pablo commander en ligne, n'ayant pas envie de me déplacer. L'application qui est pourtant si simple à comprendre à visiblement était bien trop dure à comprendre pour mon copain, qui m'a acheté bien trop de sucre. Pourtant, lui comme moi ne mangeons presque pas de choses sucrées, alors depuis près de deux mois, ça colore simplement les placards.

« Je pense que j'irai un peu à l'entraînement demain.

- Tu veux que je t'amène ? Comme ça si tu te sens pas bien, je serais là.

- Non ça ira, ne t'inquiète pas pour moi.»

Je lui souris simplement, avant de reposer ma tête sur son épaule et de river mon regard sur l'extérieur. Il y a un mois, j'ai enfin décidé de passer mon permis, que j'ai obtenu haut la main. Cette petite liberté en plus me convient parfaitement, et je ne peux que me dire que tout ça c'est grâce à Pablo.

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BONJOUUUUUUUUR.

Mais comment vous allez? 

Moi je me prépare à vous faire pleurer. 

MAIS WAR IS OVEEEER.

Ce chapitre était dans ma tête avant même l'écriture du chapitre un, et il rend comme je l'imaginais (théoriquement). 

Mes bébés avanceeeent. 

Mais... 

You know meeeeee. 

Bon, je vous laisserais découvrir bien plus avec les autres chapitres. 

La fin n'est pas si loin, finalement...   

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant