T2-Seize

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07 mars 2024-Sofia

Je souris à la mère de Pablo, avant de m'asseoir à côté de ce dernier. Mon regard se perd une fois de plus sur mon téléphone, où une quantité astronomique de messages apparaît. Bien que les groupies de Pablo ont mis du temps -c'est-à-dire deux jours- avant de trouver l'entièreté de mes réseaux sociaux, elles ont rapidement réussi à le faire. Depuis, les messages que je reçois peuvent être comptés par millier.

Bien que certaines personnes semblent très heureuses d'apprendre cette nouvelle, que nous ne voulions pas annoncer de cette façon, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Les insultes, et parfois même les menaces et les critiques sont bien trop nombreuses, et je ne comprends absolument pas cette soudaine haine. Je suis capable de comprendre, et d'accepter, tout un tas de choses, mais cette fois-ci, j'en suis incapable. Cette haine envers moi n'est pas explicable, et j'aimerais sincèrement comprendre ce qui les dérange tant dans notre relation.

« Pose ton téléphone.»

Je regarde Pablo, qui vient de me murmurer cette phrase tout en me souriant. Je soupire doucement, consciente que de lire tout cela ne m'aidera pas, avant de poser mon téléphone sur la table en face de moi. Habituellement, j'aurais probablement pris part à la conversation qui se déroule, donnant de temps à autre mon avis. Mais cette fois-ci, je n'en ai pas envie.

Normalement, lorsque je suis avec Pablo, mon esprit n'est qu'occupé par le moment présent, et la joie qui m'occupe constamment. Mais pour la première fois, réfléchir à tous les messages que je reçois est devenu bien plus important. Je n'arrive pas m'enlever de la tête tous ces mots. Et pourtant, j'essaie sincèrement de passer outre, sachant pertinemment que ça ne servira à rien de s'y intéresser.

« Et toi Sofia ? Que penses-tu de cette situation ?»

Je fronce les sourcils, remarquant que je n'ai pas écouté un seul mot de cette conversation, et que je serais complètement incapable de répondre à la mère de Pablo. Je tente de réfléchir, et par ailleurs, trouver une possible réponse, mais je me rends vite compte que je n'en sais rien. De quelle situation parle-t-elle ? Celle dans laquelle la presse espagnole nous a mise, ou bien autre chose ?

« Elle reçoit beaucoup de messages, mais elle n'y répond pas.

- C'est bien mieux comme ça. Elles finiront par se lasser, et passer à autre chose. Ce genre de chose ne dure jamais bien longtemps.»

Je lui souris poliment, essayant de croire en ces paroles. Je sais que ça ne dure jamais bien longtemps, et que la plupart du temps, ça finit par passer. Mais si ce n'était pas le cas ? Si elles décidaient que c'était bien plus intéressant de m'écrire ? J'aimerais avoir des réponses à toutes mes questions, mais je sais que ça ne sera probablement jamais le cas. Je remercie discrètement Pablo d'avoir répondu à ma place, sachant parfaitement que je n'en aurais pas été capable.

J'ai sincèrement l'impression que maintenant, prononcer une quelconque phrase sans hésiter une seule seconde est devenu bien dur. Mon esprit est bien trop tourmenté par toutes ces questions, et que je n'arrive pas à trouver refuge quelque part. Les bras de Pablo son devenus insuffisants pour m'enlever tous ces mots de la tête, et ses paroles sont bien trop inutiles. J'aimerais sincèrement revenir en arrière, pour que tout cela ne se passe pas. Pour pouvoir dire à Pablo qu'il faut qu'il mette une casquette.

« Ne t'inquiète pas, ce genre de chose ne dure jamais bien longtemps. Ne te tourmente pas pour elles, tu sais, elles sont simplement jalouses.»

Mais jalouse de quoi ? De qui ? De moi ? Pourquoi seraient-t-elles jalouses de moi ? Je n'en absolument rien à jalouser. Mon ventre n'est pas aussi plat que la plupart des personnes, mes cheveux pas assez beaux, ma peau pas assez lisse, et je suis probablement bien trop petite. J'aimerais avoir l'intelligence de me dire que ce n'est rien, et que tout le monde est différent. J'aimerais sincèrement pouvoir me dire ça, parce qu'il ne faut pas que je pense de la sorte, mais plus les jours passent, moins j'y crois. Je n'arrive tout simplement plus croire en ces belles paroles, parce qu'elles sont devenues bien fausses pour moi.

« Sinon Pablo, tu arrives aux entraînements ?»

Je soupire légèrement, en remarquant qu'ils ont rapidement changé de sujet de conversation, qui ne me regarde à présent plus. Je rebaisse la tête sur mon téléphone, en le prenant discrètement. Je ne veux pas que Pablo voit que je suis de plus en plus intéressée par ce qu'il se passe dessus, plutôt que parce qu'il m'entoure.

Il y a quelques temps, j'aurais sûrement trouvé ça complètement insupporte, et même irrespectueux. Je sais pertinemment que la présence de ses parents est importante pour Pablo, tout comme elle l'est pour moi. Ils sont tout simplement adorables, et depuis le début, ils m'ont toujours encouragé. Mais cette fois-ci, leur présence ne m'intéresse vraiment plus comme avant.

« Tout va bien. Je pense que j'arriverais peut-être à reprendre dans quelques temps.

- Ne force surtout pas, Pablo. Il est inutile qu'il t'arrive quelque chose juste parce que tu désires jouer plus que tout.

- Je ne forcerais pas, maman. Je te promets que je me sens prêt, et qu'autrement, je ne l'aurais pas affirmé. Mais ça fait plus d'un an, maman.

- Cela ne veut rien dire. Certaines personnes souffrent à vie. Je sais que tu es fort, mais ton coeur ne l'est peut-être pas autant.»

J'écoute cette conversation d'une oreille, sans vraiment m'en préoccupé. Pablo me l'avait déjà affirmé il y a quelques jours, avant que cette photo ne sorte. J'avais réagi de la même manière que sa mère, mais je sais parfaitement que si il l'affirme, c'est qu'il se sent prêt. Pablo ne mettrait pas sa vie en danger inutilement, pas vrai ?

Mon téléphone vibre dans ma main, encore et encore. De nouveaux messages, encore et encore. Probablement de nouvelles insultes, ou de nouvelles critiques, encore et toujours.

Et je commence à y croire.

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Holà!!

Comment vous allez? 

Elle me fait de la peine... 

J'aimerais simplement dire deux petites choses:

1) Même si je sais que la plupart (voire toutes) mes lectrices sont complètement respectueuses, j'aimerais tout de même vous affirmer qu'insulter la copine ou la femme d'un joueur est complètement inutile. Je pense qu'au contraire, cette nouvelle devrait être merveilleuse, et qu'il faut être le plus heureux possible pour eux. N'oubliez jamais que la plupart du temps, ils ne vous connaissent pas, mais que vos mots peuvent tout de même blesser, et surtout, qu'ils sont complètement inutiles. Vous n'avez le droit de ne pas approuver telle ou telle relation, mais il faut surtout que vous gardiez votre avis, parce que ça peut leur faire beaucoup de mal. 

2) Même si je sais que c'est peut-être dur, il ne faut jamais écouter l'avis des autres. Comme l'a dit Sofia plusieurs fois (et c'était volontaire), il faut croire en soit, parce que personne ne peut mieux le faire que nous-même. Bien que ce n'est vraiment pas normal, les critiques font parties de la vie, mais il faut passer outre, parce que bien souvent ce n'est que des personnes qui sont jalouses. 

J'espère sincèrement que vous saurez retenir tout cela (mais encore une fois, je vous fais confiance). 

Anyways, j'essaie toujours de passer des messages (et j'espère que vous arrivez à les comprendre parce que j'ai des fois du mal à parler français). 

Bon, bon, bon, on se retrouve lundi? 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant