T2-Quinze

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02 mars 2024-Pablo

Je soupire longuement de soulagement lorsque je m'assois sur un des bancs du vestiaire, puisque je n'attendais que ce moment. L'entraînement d'aujourd'hui n'était pas particulièrement intensif, mais cela ne change en rien la forte fatigue qui m'accapare. Je n'ai qu'une hâte : rentrer chez moi, et pouvoir revoir Sofia.

Je crois qu'aujourd'hui, elle est simplement partie voir Léo, qui n'avait pas cours. Je sais qu'elle fait de nombreux aller-retour, qui lui permettent d'être toujours aussi proche de son meilleur ami. Il est évident que je ne suis absolument pas jaloux, parce que je sais parfaitement à quel point il est important pour elle. Elle m'affirme bien souvent qu'elle le considère plus comme son frère, que comme son meilleur ami.

D'un côté, je me dis souvent que sans Léo, je ne serais probablement pas avec elle. Il a souvent fait en sorte que nous nous voyons, pour diverses raisons, et c'est ce qui a fait que j'ai pu la connaître. Je pense que si il ne m'avait jamais demandé d'aller chez elle, pour l'aider à l'occuper de son petit-frère, je n'aurais jamais plus entendu parler d'elle. Et finalement, quelques mois après, j'ai appris qu'il n'était en réalité pas occupé, mais qu'il voulait simplement que j'aille la voir. Même si au début, j'étais terriblement gêné, et plus qu'embêté de devoir le faire, maintenant je ferais tout pour pouvoir un jour revivre ce moment.

C'est grâce à Sofia que j'ai appris à m'occuper d'un enfant -malgré ma forte difficulté à le faire- et que je n'ai plus autant peur qu'avant à l'idée d'avoir cette responsabilité.

« Je suis épuisé...

- Mohh, Pablito est fatigué. Tu veux que j'appelle Soso ?

- Non, t'inquiète pas. Elle va paniquer inutilement.»

Alejandro hoche simplement la tête, avant de reconcentrer son regard sur son téléphone. Je n'ai vraiment pas envie de me changer, tant je suis fatigué. De toute manière, je sais pertinemment que dès que je rentrerais, je prendrais ma douche, avant de probablement faire à manger. Alors j'attrape simplement mon téléphone, qui était enfuit dans mon sac, afin de répondre aux nombreux messages de ma copine. Comme tous les jours, elle me demande de faire attention, et de ne pas me fatiguer inutilement.

Je sais que même si elle ne me le montre pas, elle n'est jamais sereine à l'idée de me laisser partir, et qu'il m'arrive probablement quelque chose. J'essaie de la rassure du mieux possible, mais je sais que je ne peux absolument rien faire face à cette peur là. Mais je pense sincèrement que si ce que j'ai fait était à refaire, je le referais sans hésité une seule seconde. Je sais que je ne serais pas capable de vivre avec ses nouvelles souffrances sur le dos.

De So' :

Tu n'as toujours pas fini l'entraînement ?

A So' :

Si, à l'instant. Est-ce que tu veux que j'achète des pizzas en rentrant ? Je n'ai pas envie de faire à manger, et il y a une nouvelle pizzeria qui a ouvert (d'après Pedro).

De So' :

Comme tu veux. Envoie-moi un message avant de partir.

Je réponds positivement, avant de ranger mon téléphone, pour tout de même me manger. Je crois que pour une fois, mes coéquipiers n'ont, comme moi, pas envie de se changer. Quant à moi, je me dépêche d'enfiler mon cargo ainsi que mon pull, voulant rentrer chez moi le plus vite possible.

« Euh, Pablo ?

- Oui ?

- Pourquoi est-ce qu'il y a une photo de toi et Sofia partout sur les réseaux ?»

Mes yeux s'ouvrent en gros, alors que je me dépêche de me lever, pour aller voir le téléphone de Robert. J'entrouvre légèrement la bouche, en voyant cette photo. C'était il y a quelques jours, il me semble. Nous allions je ne sais plus où, mais sur la photo, il est très facile de nous reconnaître tous les deux, et de remarquer que ma main est fermement posée sur la cuisse de ma copine. Je relis en boucle la description de cette foutue photo, voulant croire à une blague.

« Le célèbre footballeur Pablo Gavira a été aperçu en ville il y a quelques jours, aux côtés d'une jolie brune. Il semblerait que ce soit sa copine, mais pour le moment, nous ne pouvons pas l'affirmer. Le célèbre espagnole de dix-neuf aura-t-il enfin trouvé chaussure à son pied ?»

« C'est pas possible...

- J'ai regardé sur le profil de Sofia, et elle n'a pas beaucoup d'abonnés. Je pense que tes groupies ne savent pas que c'est elle.»

J'avais pourtant toujours fait en sorte qu'on ne puisse pas nous prendre en photo lorsque nous sommes tous les deux ensemble, pour éviter ce genre de problème. Je sais que ce n'est qu'une question de jours avant de toute sa vie soit déballée, et que mes groupies se fassent un plaisir de la critiquer. C'est absolument tout ce que je voulais éviter, parce qu'elle ne mérite absolument pas toute cette haine, alors qu'elle a toujours été parfaite.

« Tu peux toujours demander à ce média de supprimer la photo. Mais je crois qu'elle a déjà fait le tour de la planète.

- Tu peux porter plainte.

- Mais ça ne servira à rien, si ?

- Pas vraiment. La société devra payer une amende pour droit à l'image, mais je pense que c'est trop tard... Peut-être que tes groupies arriveront à comprendre que Sofia est merveilleuse, avec toi.»

J'hausse simplement les épaules, totalement incapable de répondre. Je n'avais jamais réfléchi à cette possibilité, parce que pour le moment, je n'avais jamais eu besoin de le faire. Je mets toujours des lunettes et une casquette dans les endroits où il y a beaucoup de monde, et je n'ai jamais liké ses photos, par pure mesure de prévention. Alors comment ce genre de chose ont-elles pu arriver ? Comment ? Je n'en sais foutrement rien...

Je ne veux juste pas que Sofia souffre par ma faute. 

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BONJOUUUUUUUUUR.

Comment vous allez? 

Il était évident que je me devais de faire un truc dans le genre à un moment. 

( Je vous rassure, il n'y aura pas de sang qu'il va couler pour le moment)

Mais j'aime bien être sadique en vrai... 

Au moins, les autres sont gentils avec Pablo, et je trouve que c'est très très important. 

Booon, à vendredi? 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant