Vingt-quatre

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30 janvier 2023-Pablo

Je souris à Sofia, et commence simplement à manger. Il y a un an, j'ai préféré boire à ne plus savoir ce que je faisais. J'ai préféré mettre la vie de quelqu'un en danger, que de m'affirmer, comme j'aurais du le faire. Mais aujourd'hui, je préfère largement me trouver dans ce restaurant, en sa compagnie.

Je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes rejoins dans ce restaurant, sans but précis. C'est comme si cette habitude, de venir avec elle, ici, était devenue très importante pour moi.

Je ne saurais pas comment l'expliquer, mais Sofia m'aide à me sentir bien. J'ai l'impression qu'il n'y a qu'avec elle que je me sens à ma place, et sincèrement compris. Avec les autres, je ne ressens que de la pitié, ou de la haine. Parfois même les deux. C'est un drôle de sentiment que je haïs du plus profond de mon âme. Avec elle, j'ai l'impression de pouvoir être normal.

« Tu es sûr de venir demain ?

- Bien sûr ! Je n'ai pas répondu à Léo ?

- Si ! Mais franchement, tu ne louperas pas grand-chose.

- Je verrais bien.»

J'hausse brièvement les épaules, tout en lui souriant. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais j'ai l'impression que ma présence est très importante pour Léo. Il m'a demandé la même chose tout un tas de fois, attendant la réponse que je n'avais pas encore. Ce n'est pas que je ne voulais pas venir, mais c'est tout simplement parce que je n'ai jamais pu assister à ce genre de soirée.

Au lycée, mes journées étaient également bercées par un nombre incalculable d'entraînement, en plus des cours. Il est inutile de préciser que mes devoirs étaient très rarement faits, et que mes notes dépassaient rarement les six. En revanche, j'ai tout de même obtenu mon année, sans grande utilité. Alors forcément, ce genre de sentiments sont encore inconnus pour moi. Et finalement, je ne sais pas si je suis pressé de les découvrir.

Malgré tout, j'ai toujours aimé que mes journées se ressemblent. J'ai toujours trouvé que c'était bien plus simple que de subir quelconque changements. Peut-être est-ce parce que je n'ai jamais vraiment pu connaître autre chose que le football, et un semblant de cours.

« Et toi, tu aimes bien ton travail ?

- Franchement, c'est sympa ! Ce n'est pas si fatiguant que ça, et j'ai bien plus de responsabilités à présent !»

Je lui souris grandement, avant de manger quelques pâtes. Nous sommes dans un coin éloigné du restaurant, voulant éviter de nous faire envahir de groupies. Mais de toute manière, à chaque fois que j'y vais, j'ai pu remarquer que ce restaurant était terriblement calme. La nourriture y est excellente, et les serveurs plus que gentils.

« Et tu aimerais aller à l'université, l'année prochaine ?

- Je ne sais pas, sûrement. Mais j'ai regardé, et c'est terriblement cher. Je n'ai pas pu économiser suffisamment.

- Je peux te payer tes études, si tu veux.»

J'écarquille follement les yeux, avant de me pincer les lèvres. Je me maudis intérieurement d'avoir parler, sans prendre la peine de mesurer mes mots. Il est évident que pour moi, l'argent est bien loin d'être un problème. Je peux me payer absolument tout ce que je veux, sans avoir peur de ne pas pouvoir tenir mes fins de mois. Mais j'ai peur de me faire passer pour un fou en poser ce genre de questions. Bien que nous nous connaissons depuis quelques temps déjà, je ne suis toujours pas en capacité de savoir si elle acceptera.

« Oh non, ne t'inquiète pas ! Ce n'est pas à toi de travailler pour me payer des études.

- Tu sais, un footballeur est rarement en manque d'argent. Et ça ne me dérange vraiment pas. Je serais content que tu puisses réussir tes études.»

Elle me sourit rapidement, et me promettant d'y réfléchir. J'ai souvent pu comprendre que ses parents ne dépenserait pas un seul centime pour sa vie. Je pense sincèrement que c'est le cas depuis son plus jeune âge, et cet situation me brise malgré tout le coeur.

« C'est compliqué d'être footballeur ?

- Oui, et non. D'un côté, il nous est possible de faire tout ce que l'on veut, presque toute la semaine, et on gagne très bien nos vies. Mais c'est très stressant, et nous n'avons presque pas de vies. Je ne suis pas chez moi de la journée, et je pars souvent en déplacement.

- Mais tu aimes faire ce métier ?

- Bien sûr ! Plus que tout. J'en rêve depuis tout petit, alors c'est presque une évidence pour moi.»

Et je ne pourrais jamais assez remercier mes parents d'avoir sacrifié une partie de leur vie pour que je puisse faire ce qu'il me plaisait. Ils ont toujours tout fait pour que je ne manque de rien, et leurs encouragements ont finalement porté leur fruit.

Je sais que ma mère est fière de mes performances, bien qu'elle est bien loin de se douter que je ne suis plus aussi heureuse qu'avant.

« Tu aimes lire ?

- Je ne sais pas, ça dépend. Pourquoi ?

- Je-bah-ça te dérangerait de lire ce que j'ai pu écrire ?»

J'entrouvre légèrement les yeux, mais secoue la tête de droite à gauche, pour lui faire comprendre que ça ne me dérange absolument pas. Je ne savais pas qu'elle écrivait, mais finalement, maintenant, ça me paraît plutôt logique. Léo m'a souvent dit qu'elle aimait beaucoup écrire, et qu'elle avait toujours de très bonne note dans ce domaine.

Et puis, si l'avis non connaisseur que je peux lui apporter peut lui être utile, je ne peux pas refuser.

« Je te donnerais ma clé USB demain, alors.»

Je lui souris vivement, avant de dériver la conversation sur un autre sujet. Ce que j'aime avec elle, c'est que je peux parler de tout, et de rien, sans jamais avoir honte de le faire. Et c'est bien la seule avec qui je peux le faire.

Tout semble terriblement simple avec elle. 

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Hello!! 

Pablo et Sofia sont choux (oui, je les trouve déjà choux, et?)

Enfin, là c'est un peu trop ennuyant donc... 

Non, en fait, je ne dirais rien  :) 

Vous verrez ça vendredi!! 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant