T2-Douze

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03 janvier 2024-Sofia

Je couvre mon visage de mon écharpe, à cause de la forte brise de vent qui tombe sur Barcelone. Comme l'année dernière, et celle d'avant, cette ville pourtant connue pour sa chaleur est à présent connue pour sa fraîcheur. La neige tombe doucement, couvrant le sol de ce parc que j'aime tant. Pablo est à côté de moi, mais il ne parle pas. Il fixe simplement ce lac, qui est totalement gelé.

Les touristes se font rares, ce qui donne un aspect encore plus calme à cet endroit. Au vu de l'heure tardive, nous sommes simplement éclairés par le lampadaire situé juste à côté de nous. Si en temps normal, j'aurais été morte de peur, cette fois-ci, la présence de Pablo me rassure grandement. En réalité, avec lui, je n'ai peur de rien. Je sais que je peux lui parler de tout, et me cacher dans ses bras si j'ai besoin d'un peu plus de force.

A présent, ce n'est plus simplement nos deux âmes, auparavant tourmentées par nos proches, qui se parlent. Notre corps entier parle à l'autre, et à deux, nous essayons de surmonter tout cela. Il est évident que Pablo m'a rendu bien plus forte qu'avant, et que grâce à lui, j'ai envie eu le courage de quitter mon chez-moi. Je sais parfaitement que cela implique que je ne verrais que très rarement, voire jamais, mon petit frère. Mais finalement, je pense que cette action de ma part était nécessaire pour que je puisse avancer, et que mon esprit puisse accepter.

Peut-être qu'un jour, si ma mère vient de voir, pour s'excuser, et me donner tout un tas d'explication, j'accepterais. Peut-être que je lui conterais à quel point ce n'est rien, et que je ne lui en veux pas. Peut-être que je passerais outre toutes ces années de souffrance, de tristesse, et de solitude, et que j'arriverais à être heureuse, avec elle. Mais je pense que si ce jour arrive, je serais incapable d'oublier. Parce qu'après toutes ces années, cette partie de ma vie est la plus présente, et probablement la plus douloureuse.

Mais Pablo m'a souvent conté que ma douleur faisait ma force, et que sans ça, je ne pourrais jamais être celle que je suis aujourd'hui. Parce qu'il a bien raison : les personnes les plus fortes sont en réalité celles qui souffrent le plus. Si il y a bien un point sur lequel je peux remercier mes parents, c'est celui là.

« Tu as froid ?»

Je relève la tête vers mon copain, qui me sourit tout en me fixant. J'hoche simplement la tête de haut en bas, et le regarde me prendre dans ses bras, pour tenter de me réchauffer. Ses mains effectuent des mouvements rotatifs sur mon dos, ce qui me fait doucement sourire. Je crois que j'ai aussi pris cette habitude.

Peut-être qu'un jour, il finirait par partir, et se lasser. Je me doute bien que ce jour-là, je souffrirais terriblement de son départ. Mais je sais aussi que tous nos souvenirs resteront gravés dans mon esprit au fer rouge. Pablo m'aura appris à aimer, et rien que pour ça, je sais que je lui dois beaucoup. Il m'a fait comprendre que tout ce que je pensais jusqu'au jour où je l'ai rencontré était faux.

« Tu veux rentrer ?

- Non, c'est bon, ne t'inquiète pas.

- Je te ferais un chocolat chaud, si tu veux.

- Je veux bien.»

Pablo est l'opposé de la plupart des hommes, mais surtout des footballeurs. Il prépare souvent le repas, et refuse même que je m'affaire à cette tâche. Il fait le ménage, et j'ai souvent pu constater que sa maison était parfaitement propre. Il est respectueux, aimant, et surtout attentionné. Pour moi, c'est l'homme parfait, et je me vois difficilement sans lui. Pour moi, je ne suis pas capable d'aimer un autre homme que Pablo.

« Tu-tu voudrais qu'on-qu'on parte en vacances, bientôt ? Je ne peux pas encore reprendre les entraînements au complet, et je n'ai pas de match, alors...»

J'hoche vivement la tête, en lui souriant de toutes mes dents. Je vois que les joues de Pablo sont légèrement roses, ce qui m'indique qu'il a été terriblement gêné de me demander ça. Mais comment aurais-je pu refuser ? Je n'ai absolument pas de travail, et je peine à me trouver une université qui me plairait, et qui ne serait pas trop loin. Et puis, je pense sincèrement que je serais incapable de refuser quoi que ce soit à Pablo.

Je pose, comme à chaque fois, ma tête sur l'épaule de Pablo, et je me mets à fixer l'horizon, comme lui. Il est à présent bien trop tard pour que quelqu'un veuille s'aventurer à l'extérieur, et la neige tombe à présent un peu plus. Je sens que mon pantalon, tout comme ma veste et mes cheveux, est complètement trempé, et que je risque d'être malade. Mais je profite simplement du moment présent, oubliant volontairement de me soucier de ce genre de chose.

« Tu aimes le Portugal ?

- Je n'y suis jamais allée. En réalité, je ne suis jamais partie en vacances.

- Tu veux aller là-bas ? C'est très beau, et si on y va cet été, il fait assez chaud.

- Je laisse Monsieur choisir.»

Il me sourit, avant de poser ses lèvres sur mon front. Cette action me donne l'impression d'être encore plus protégée, et qu'avec lui, il ne peut rien m'arriver. Il y a presque un an, j'ai bien vu que Pablo était prêt à mettre sa vie en danger pour protéger la mienne. Je sais que ça lui a coûté la majeure partie de la saison, et que peut-être, il ne pourra jamais retrouver son physique d'avant.

Mais souvent, j'ai l'impression que cela importe peu à Pablo. Je pense sincèrement que pour lui, la simplement idée de me savoir en bonne santé, et heureuse, lui suffit.

Parce que finalement, quelqu'un est capable de m'aimer. 

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Bonjouuuur. 

Comment vous allez? 

Ils sont vraiment trop cute bon sang... 

C'est pas mon couple préféré, mais pas loin quand même. 

Je pense que vous avez compris mon amour pour la neige et ce genre d'ambiance toute cute. 

J'espère que l'histoire vous plaît toujours! 

N'hésitez pas à me donner vos avis et autres! 

A vendrediii. 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant