Treize

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20 août 2022-Pablo

« Normalement, ils avaient juste quelques derniers tests à lui faire-faire. Mais elle peut sortir aujourd'hui.

- Ses parents viennent la chercher ?

- Tu sais, Pablo, ils s'en foutent presque, d'elle...»

Je souris tristement, ne comprenant pas pourquoi ils tiennent si peu en leur fille. Pas une fois en six mois, ils ont jugé bon de venir la voir, ou même prendre de ses nouvelles. Comme si pour eux, qu'elle s'en sorte ou non ne changeait pas grand-chose au cours de leur vie.

Dix jours sont passés depuis qu'elle s'est réveillée, et les résultats sont plus que concluant. Elle semble bien s'en remettre, et son état est des plus stables. Léo trépigne presque d'impatience à côté de moi, à l'idée que sa meilleure amie sorte enfin. Il fallait juste garder espoir.

« Il y a des bus à cette heure-ci ?

- Je n'en sais rien, pourquoi ?

- Elle n'est pas en capacité de rentrer à pied. Et je n'ai pas le permis...»

Je pourrais leur proposer de les ramener, mais je ne sais pas si ils me font réellement confiance. Je me mords légèrement la lèvre, ayant peur qu'ils n'acceptent pas. Mais elle ne peut pas prendre le bus, et encore moins rentrer à pied.

« Tu peux nous ramener ?»

Je relève la tête vers lui, en fronçant les sourcils. Alors, il me fait confiance ? Mais c'est absurde. Quand on y pense, au début, il ne voulait pas de moi. Pourtant, j'hoche simplement la tête de haut et bas, en lui souriant légèrement.

« Mais elle voudra ?

- Je pense qu'elle ne t'en veut pas vraiment. Sofia n'est pas rancunière, et elle pardonne facilement.»

Bien trop rapidement. J'aimerais lui dire qu'elle devrait m'en vouloir, parce que son handicap partiel est le résultat de mon idiotie. J'ai toujours voulu m'excuser, mais je ne pensais pas que mes excuses soient acceptées.

« Léooooo. Vient prendre mon sac.

- Elle m'énerve déjà...»

Je rigole légèrement, et avance en même temps que Léo. Il semblerait que la joie de Sofia est du à sa permission de sortir. J'ai cru comprendre qu'il y avait de nombreuses choses qu'elle n'aurait pas le droit de faire pendant un moment, et que ses rendez-vous seront réguliers. Mais cette nouvelle ne semble pas l'attrister. Est-ce qu'elle sourit tout le temps ?

« Pablo nous ramène.

- D'accord.»

Elle hausse simplement les épaules, tout en essayant d'avancer avec ses béquilles. Cette fois-ci, et pour la première fois depuis six mois, je prends l'ascenseur. L'odeur des médicaments est toujours aussi présente, mais je crois que j'ai finis par m'y habituer. Mais ça me donne toujours mal à la tête.

« J'aurais besoin de ton adresse...

- Ah oui, bien sûr. Je te la donne dans la voiture.»

Très vite -enfin presque-, nous sommes installés dans la voiture. Elle ne semble pas effrayée à l'idée que je conduise, ce qui me rassure légèrement. Je lui tends mon téléphone, et une fois qu'elle y a inscrit son adresse, je démarre. Ce n'est pas du tout le même endroit que la dernière.

« Ma mère est là ?

- Je ne sais pas.

- Elle n'est pas venue, je me trompe ?»

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant