T2-Treize

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23 janvier 2024-Pablo

Je soupire doucement, avant de m'affaler sur mon lit, à côté d'elle. Ma chambre est plongée dans un noir parfait, simplement éclairée par la lune qui se fraie un chemin entre les nuages. J'entends le vent souffler à l'extérieur, et la pluie tomber. Mais je détourne très vite le regard de ma fenêtre, pour le poser sur Sofia, que son téléphone éclaire.

« Elle est belle, cette robe ?»

Je fronce doucement les sourcils, éblouie par la forte lumière, avant de regarder ce qu'elle me montre. L'écran affiche une robe bleue, avec une grande fente sur la jambe droit. Je ne parviens pas à voir le dos, mais je sais qu'elle lui ira à la perfection. Mais en réalité, je me demande ce qui ne lui va pas. Tout semble d'une perfection étonnante lorsque le porte, et je ne parviendrais probablement jamais à la trouver moche.

« Elle est jolie. C'est pour quoi ?

- Le mariage de Léo.»

Mes yeux s'écarquillent follement alors que je la fixe. Elle ne me regarde pas, ne semblant absolument pas étonnée parce qu'elle vient de m'annoncer. Je parle très régulièrement avec Léo, qui s'assure que ma copine ne lui ment pas en lui affirmant qu'elle va bien. Pourtant, il ne m'a jamais dit qu'il contait se marier, et encore moins avec qui. Surtout que nos derniers messages datant d'y l'y à quelques heures à peine.

« Depuis quand il se marie ? Mais tu ne me l'avais pas dit !

- Théoriquement, il ne se marie pas encore. Il est à peine en couple avec cette... Nora, il me semble. Mais moi je vois bien qu'il est terriblement amoureux. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

- Mais pourquoi tu te cherches une robe si rien n'est prévu ?

- Comme ça j'ai de l'avance ! Je ne vais quand même pas faire ça deux pauvres mois avant. Mais cette robe est très belle, il faut que je m'en rappelle. Tu peux t'en rappeler pour moi ?»

Je rigole doucement, avant de lui promettre que j'essaierai. En réalité, je sais parfaitement que quand je me réveillerais demain, j'aurais déjà tout oublié, et que je serais incapable de lui rappeler. Mais finalement, lorsque je suis avec elle, je réagis sans avoir à réfléchir. J'ai l'impression de redevenir un enfant de cinq ans, qui parle sans même réfléchir. Mes questions se posent naturellement, et je n'ai pas de problèmes à lui confier toute ma souffrance et mes craintes. Comme si elle prenait toutes mes peines pour les transformer en une force terrible.

Je sais qu'elle n'est pas forcément arrivée dans ma vie de la meilleure des façons, et que je ne mérite absolument pas tout son amour. Pour être honnête, je m'attendais à ce qu'elle me hurle dessus lorsque je voulais m'excuser, et je pense sincèrement que je n'aurais pas mal réagi. J'avais réfléchi à tout ce qui aurait pu être possible, mais je n'ai pas pensé une minute que nous pourrions, presque deux ans après, sortir ensemble. Je n'aurais jamais pu croire que tout serait aussi simple que ça.

« Tu veux que je te cherche un costard ?

- So'...

- Oui ? Tu veux du bleu ? Comme ça, ça ira avec ma tenue ! Ou du noir ? Je chercherais les deux.

- Attend qu'il se marie, avant ça.»

Elle souffle légèrement, mais pose tout de même sa tête sur mon torse. Son téléphone est toujours allumé, puisque c'est la seule source de lumière de cette pièce. Mais j'entends à sa respiration calme que dans quelques minutes, elle s'endormira sans grand problème.

Je l'admire pour sa facilité à s'endormir. Parce que mes nuits à moi, sont rythmées par tout un tas de questions qui fusent dans mon esprit. Je ressasse ma journée, essayant de savoir si j'ai pu blesser quelqu'un à un moment, ou si je n'ai pas fait quelque chose de bien. Mais malgré tout, lorsqu'elle est là, même dormir est devenu bien plus simple.

Je ne sais pas ce qu'elle a pu me faire pour que tout soit devenu bien plus simple.

« Tu vas t'entraîner, demain ?»

Sa voix ressemble plus à un murmure, alors que j'opine simplement, très calmement. Pour le moment, je suis incapable de faire un quelconque match, parce que je sais que si je fais ça, je mettrais ma vie en danger. Mais je n'ai pas envie d'abandonner Sofia. Parce qu'elle m'a apporté bien trop, pour que je sois capable de faire quelque chose dans ce genre. Cela ferait de moi quelqu'un d'égoïste.

« Je pourrais venir ?

- Tu sais que tu peux venir à chaque fois que tu le veux. Xavi sera le dernier à te mettre dehors.»

Pour une raison que j'ignore complètement, Xavi semble vraiment apprécier ma copine, et demande très régulièrement de ses nouvelles. Il est évident que ça me rassure, et de savoir qu'elle peut venir me voir sans problème me rend bien plus joyeux que ce que j'aurais pu penser.

« Tu penses que l'année prochaine aussi, je pourrais ?

- Je n'en sais rien... Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas. On verra bien.»

Je crois que d'une certaine façon, je n'accepte toujours pas le départ de mon coach. C'est celui qui m'a le plus suivit, et évidement celui qui a tout fait pour que je puisse être au top de mon niveau. Xavi est extrêmement compréhensif, et je ne suis pas sûr que quelqu'un d'autre pourra l'être autant que lui. Je crois que dans l'équipe, personne ne peut se réjouir de son départ. Il est si important pour nous...

« Il reviendra peut-être Pab'.

- J'espère...

- Et puis, tu pourras toujours le revoir autrement. Ne soit pas triste.»

Je lui souris tendrement, comme pour lui faire comprendre que lorsqu'elle est avec moi, je suis tout simplement incapable d'être triste. Comme si à elle seule, elle arrivait à effacer toutes traces de peine. Comme un rayon de soleil efface toutes traces de mauvais temps.

Parce que je crois qu'elle est mon rayon de soleil. 

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Holààààà.

Like always, Pablo est beaucoup trop cute. 

Encore une fois, retenez bien les phrases en italique (juste au cas où). 

Bon, je me répète mais je m'ennuie. 

Au moins Sofia a un peu d'humour (j'espère que vous avez ri parce que moi oui). 

On se retrouve lundi!!! 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant