T2-Onze

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20 décembre 2023-Pablo

Je ne prends pas la peine de lacer mes lacets, puisque j'ai l'habitude de jouer de cette manière. Je monte rapidement les escaliers qui séparer le couloir du terrain, conscient que pour une fois, je suis le dernier à arriver. Je sais que Xavi ne m'en voudra pas, puisque de toute manière, je serais sûrement incapable de faire l'entraînement en entier.

Mais chaque jour qui passe, j'arrive à faire un peu plus d'effort, et peut-être qu'un jour – dans quelques semaines- je retrouverais mon niveau d'avant. Comme je l'ai déjà dis, rien ne redeviendra comme avec, puisque j'ai moi-même changé. Mais le changement ne me fait plus aussi peur qu'avant, et je crois même que je m'y habitues aussi. Avant, je préférais que mon quotidien soit le même chaque jour, plutôt que d'avoir peur de ce qu'il pourrait se passer.

« Pablo ! Tout va bien ?

- Oh, Xavi ! Oui, ça va ! Désolé du retard, je n'avais pas l'heure.

- Ce n'est rien. Si tu veux, tu peux courir avec eux, sinon, prends une balle en attendant.

- Je vais un peu courir.»

Il me sourit, en me rappelant de ne pas forcer inutilement. Je cours bien plus doucement qu'eux, j'en ai conscience, mais je ne suis pas capable de faire mieux que ça. Je sens déjà que mon souffle est un peu plus lourd, mais je n'en prends pas compte, ne voulant pas m'arrêter tout de suite. Je viens juste de commencer.

« Pablo, comment tu vas ?

- Bien, et toi ?

- Tout va bien. Tu veux venir avec nous, samedi ? On va simplement boire un verre, après l'entraînement.»

Je souris poliment à Robert, en lui affirmant que je vais y réfléchir. A présent, ils me demandent constamment de les rejoindre, mais la plupart du temps, je refuse. Je sais parfaitement que si je n'avais pas manqué de mourir, rien n'aurait changé, et je n'ai pas envie de m'habituer à ça pour peut-être être déçu. En plus de ça, je préfère largement passer du temps avec Sofia. Parce que j'ai pris l'habitude d'être constamment avec ma copine.

« Pablo ! Attend moi !»

Je ralentis légèrement, ayant pris conscience que j'avais légèrement accéléré, et j'attends que Pedro me rejoigne. Il me rejoint rapidement, en me souriant de toutes ces dents. Pedro est bien le seul qui, je le sais, ne me décevra pas. Je suis ami avec lui depuis si longtemps, que je le connais parfaitement bien.

« Sofia n'est pas venue ?

- Non, elle est occupée.

- Tu es tristounet ?

- N'importe quoi ! Arrête un peu de dire n'importe quoi ! Je n'ai pas besoin d'être toujours avec elle...»

Il secoue la tête de nombreuses fois, ayant parfaitement conscience que ce n'est pas vrai. Je crois que si ça ne tenait qu'à moi, je resterais constamment avec elle, parce que c'est la seule manière pour moi de m'assurer qu'elle va bien. Je sais qu'elle ne risque rien, puisque nous habitons dans le quartier le plus calme de la ville, mais je m'inquiète tout de même un peu.

Les tours s'enchaînent, mais je ne suis toujours pas fatigué. Du moins, pas vraiment. Je sais que c'est un pas énorme, puisqu'il y a quelques mois, j'aurais déjà été obligé de m'asseoir. Mais aujourd'hui, j'enchaîne les tours comme si c'était la chose la plus normale, sans avoir peur de m'évanouir. Je sais qu'il y a toujours un petit risque, mais je préfère ne pas y penser, parce que je sais que ça m'inquiéterais bien trop. Je ne veux pas avoir à m'inquiéter lorsque je fais ce dont j'ai toujours rêvé.

« Bien, c'est bon les gars ! Venez, j'ai besoin de vous parler.»

Je m'arrête de courir, me dirigeant vers mon coach en marchant. Il me sourit grandement, ayant conscience que les efforts dont je fais preuve chaque jours sont juste énormes. On m'avait prévenu que peu de gens arrivait à s'en remettre complètement, et que ça serait extrêmement dur pour moi de le faire.

On se place tous en face de Xavi, attendant avec impatience qu'il parle. C'est rare qu'il nous parle de manière aussi sérieuse, mais à chaque fois que c'est le cas, il peut être sûr que nous l'écouterons avec attention. Qui ne l'écouterait pas, de toute manière ?

« Je ne peux pas vous donner quelques jours de vacances maintenant, puisque nous avons bientôt un match très important. Mais je vous en donnerais très rapidement. En revanche, j'aimerais déjà vous prévenir qu'il est possible que l'année prochaine, je ne sois plus parmi vous. Rien n'est encore sûr, et vous risquez sûrement de tomber sur les nombreuses rumeurs à mon égard, c'est pourquoi je me dois de vous prévenir. Même si je n'en doute pas, j'aimerais sincèrement que pour le reste de la saison, vous soyez au top de votre niveau. Peut-être même que nous pourrions gagner de nombreux trophées, ensemble. Je ne veux surtout pas que vous vous blessiez bêtement, parce que vous comme moi savons que la blessure est le pire fléau d'un sportif.»

La simple réponse qu'il recevra aujourd'hui sera notre silence qui est très parlant. Aucun de nous est capable de lui répondre, tant nous ne nous y attendions pas. Je pensais sincèrement que Xavi ne partirait jamais, ou alors dans très longtemps. Pour moi, c'est le coach qui a su le mieux me comprendre, et me respecter. Mais surtout, c'est celui qui s'inquiète le plus de la santé de ses joueurs.

Mais je sais que nous ne pouvions pas changer cette décision, qu'il n'a peut-être pas choisi de prendre. Mais est-ce que j'arriverais encore à jouer un match avec lui comme coach? Est-ce que j'arriverais à me remettre de cette blessure avant la fin de la saison ? Et si je n'y arrive pas ?

Je secoue la tête, pour tenter de supprimer toutes ces questions qui seront sans réponse pendant un bon bout de temps de mon esprit.

Je dois y croire. 

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Bonsoiiir. 

Bon, je suis enfin sortie de ma phase de déni... 

Il m'aura fallu du temps mais peut-être que j'accepte enfin que Xavi ne soit plus coach du barça (pas vraiment, j'aime pas l'allemand). 

Je me suis jamais fait transpercer le coeur ou autre, donc je suis incapable de dire si il est possible de reprendre le sport ou autre. 

Mais je me suis dit, why not. 

Peut-être que Pablo va dead à cause de ça, on sait pas. 

A mercrediiiii. 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant