Dix-huit

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05 janvier 2023-Pablo

J'enfile mes gants, ne voulant pas prendre froid. Le vent souffle bien trop, et je ne suis absolument pas habitué à ce genre de froid. Barcelone est connue pour sa chaleur -en plus de sa beauté- mais absolument pas pour le froid qu'il peut y faire en plein hiver.

Je salue brièvement Xavi, qui est en train de préparer le matériel. Je constate que comme bien souvent, je suis seul sur le terrain, n'aimant pas rester dans les vestiaires. J'attrape mon téléphone, avant de taper une brève réponse, tout en m'échauffant légèrement. En réalité, c'est simplement pour m'occuper et me réchauffer.

« Mets ta veste, Pablo. Ils vont encore prendre du temps à arriver.»

J'hoche la tête, avant d'enfiler ma doudoune aux couleurs du club catalan. Le ciel est menaçant , et je ne serais pas étonné qu'il neige. Je souris en regardant mon téléphone, mais le range tout de même pour aider Xavi. Je sais parfaitement que je suis le seul à le faire, mais ce n'est pas pour autant que je compte arrêter cette aide.

Si il y bien une chose qui a changé, c'est qu'à présent, je ne vais plus les chercher. Mon coach a décrété que chaque minutes de retard serait serait un tour de terrain supplémentaire. Alors évidement, je ne vais pas faire l'effort de leur diminuer leur punition.

« Sofia va bien ?

- Parfaitement bien ! Elle s'est trouvée un petit boulot dans une librairie, il me semble.

- Tu l'aimes bien ?

- Elle est gentille.»

Après tout, dire le contraire serait un piètre mensonge. Nous nous voyons de temps à autre, principalement lorsqu'elle a besoin de sortir de chez elle. A chaque fois, nous allons dans le même restaurant. Et à chaque fois, elle m'affirme que je ne dois pas me laisser marcher dessus.

Alors, j'ai accepté de le faire, pour lui montrer que moi aussi, je peux avancer. Je ne me préoccupe pas vraiment d'eux, mais je me glisse dans quelques conversations. Leur haine à mon égare diminue peu à peu, puisqu'ils semblent comprendre que j'ai appris de mes erreurs. Mais ils ne sont pas gentils pour autant.

« Les garçons ! Vous me faîtes quinze tous de terrain ?

- Et Pablo ?

- Il était en avance, il me semble. Pourquoi, vous voulez qu'il vous rajoute des tours ?»

Je les regarde tous souffler, avant de commencer à courir, comprenant qu'ils n'ont pas vraiment le choix. Bien souvent, je me demande pour quelle raison Xavi tient tant à me défendre. Rien ne l'oblige, pourtant. Ils ne veulent pas de moi, c'est un fait, mais il n'y est pour rien.

Je pars doucement m'asseoir sur les bancs, avant de reprendre mon téléphone, qui s'allume au même moment. Une fois de plus, j'arbore un énorme sourire, comme si c'était la meilleure chose de ma vie. Peut-être que c'est le cas.

De Sofia :

J'en peux plus. Tu pourras venir après l'entraînement ?

Comme tous les jours, sa relation avec sa mère s'empire, ce qui fait que Sofia refuse presque de rester chez elle. Je sais qu'elle le fait simplement pour que son frère puisse tout de même la voir. Mais si elle le peut, elle sort, pour éviter d'entendre toutes ces remarques inutiles.

Je lui réponds positivement, avant de relever la tête, remarquant que certains de mes coéquipiers se placent devant moi. Ils ont été bien trop vite. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'ils font ici, mais je me contente de poser mon téléphone.

« Tu parles avec Sofia ?

- Oui ?»

Je fronce un peu plus les sourcils, ne comprenant vraiment pas où est le problème. Je sais que c'est peut-être étonnant que malgré tout, elle ne refuse pas de me parler, mais je ne vais pas m'en plaindre. Sa compagnie semble vraiment m'apporter de la joie, et peut-être même un peu de réconfort.

« Il y a un truc, entre vous ?

- On est amis. Il y a un problème avec ça ?

- Tu l'as quand même percuté. Je ne comprends pas pourquoi elle te parle.»

C'était il y a presque un an... Je sais que même si elle y pense probablement tous les jours, elle a réussi à passer à autre chose. Je n'arrive pas à prononcer un mot, ne sachant pas vraiment quoi dire. J'ai peur de leur répondre, ce qui ferait qu'ils me détesteraient toujours un peu plus.

« Elle est passée à autre chose.

- Mais ça n'empêche rien.»

Je souffle simplement, avant de me lever, ne voulant pas continuer cette conversation. Je sais parfaitement qu'elle ne rimera à absolument rien, alors je préfère ne pas m'éterniser. Ils ont des tours de terrain à faire. Je fais attention à ne pas bousculer Alejandro, alors qu'en réalité, je n'en ai pas grand-chose à faire.

Je savais parfaitement qu'ils finiraient par savoir que non, Sofia ne me déteste pas. J'aimerais sincèrement qu'ils arrivent à passer à autre chose, comme nous avons pu le faire. Il est évident que les choses ont changé, et qu'elles ne seront jamais plus comme avant. Pourtant, je crois que d'une certaine manière, tout le monde est fait pour changer. C'est ce qui fait notre force, et notre courage.

Si un jour, quelqu'un m'affirme que lui, il n'a jamais changé, je lui affirmerais que ce n'est pas possible, et je ne le croirais. Certaines personnes changent de la bonne manière, souvent en souffrant. D'autres personnes changent de la mauvaise manière, mais en souffrant également. Il y a des personnes qui arrivent à se servir de cette souffrance pour la transformer en force, d'autres qui la transforme en colère. Mais dans tous les cas, tout le monde finira à changer un jour.

J'ai décidé que moi, j'arriverais à devenir la meilleure version de moi-même, un jour. Peut-être que ça mettra beaucoup de temps, mais un jour je changera comme je l'ai toujours voulu.

Alors vous pouvez me haïr comme vous le voulez, ça ne changera rien. 

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Bonsoir!!! 

Comment vous allez? 

PABLO SE DEFEND UN PEU PLUS (vraiment juste un peu). 

Mais c'est déjà mieux que rien. 

Anyways, Sofia est trop cute. 

Genre VRAIMENT trop cute. 

Les coéquipiers de Pablo <<<<

Mais c'est un peu le but, en fait... 

Sinon on se retrouve vendredi!!

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant