T2-Six

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30 juillet 2023-Pablo

Mon tee-shirt recouvre, non sans peine, le haut de mon corps, avant que je ne puisse sortir de cette salle de bain. Mes pas sont lourds et fatigués, mais ce n'est pas pour autant que je vais m'asseoir. Peut-être que c'est bien trop précipité, et que cela me portera préjudice, mais j'ai été autorisé à quitter cet hôpital dès aujourd'hui. Mes tests semblent concluants, bien que mon coeur meurtri me fait bien souvent mal. Mais la douleur n'est pas importante, tant que je peux vivre, et que Sofia va bien.

Ce soir là, je ne sais pas pour quelle raison j'ai fais mon possible pour la protéger. Mais mon cerveau m'hurlait que je devais le faire, pour qu'elle n'est pas à subir de conséquences. J'avais besoin de la savoir en bonne santé, quitte à ce que je souffre moi-même. Je ne voulais pas qu'une fois de plus, elle se retrouve dans un état déplorable à cause de ma mauvaise conduite.

Chaque mots qu'elle me prononçait durant mon coma restait fermement ancré dans mon esprit, et j'essayais de me battre pour que je puisse un jour lui répondre. Bien que j'ai dormi pendant bien trop longtemps, à mon réveil, je n'étais absolument pas reposé. L'envie de dormir était encore plus présente qu'en temps normal -ce qui est normal-, mais puisque Sofia m'avait demandé de ne pas m'endormir, je ne l'ai pas fait. J'ai de mon mieux pour que mes yeux ne se ferment pas, et que je puisse la revoir.

Je ne sais pas si les conséquences de cet accident impacteront ma carrière de footballeur, mais ce que je sais, c'est que pour le moment, je ne serai pas capable de courir un pauvre petit mètre. Le court chemin qui sépare ma chambre de l'entrée de l'hôpital semble être une trop grande épreuve pour moi. Ma souffle est lourd, mon coeur est douloureux, et mes poumons se lèvent et se baissent bien trop rapidement.

Pourtant, je souris simplement, pour ne pas qu'elle et Léo s'inquiète. La présence de mon meilleur ami à l'extérieur du bâtiment, vêtu d'une casquette comme à son habitude m'étonne légèrement, mais je lui souris poliment, attendant de sortir pour pouvoir lui parler. D'après ce que m'a dit la brune à mes côtés, beaucoup de choses ont changé durant mon sommeil, mais l'envie de connaître ces changements n'est pas si forte que ça. Je crois que je n'en ai plus rien à faire.

« J'ai signé le papier, on peut y aller.

- Tu veux que je demande à Pedro de ramener la voiture jusqu'ici ? Nous sommes venus avec lui.»

Je secoue négativement la tête, voulant sincèrement faire l'effort de marcher. Je sais que je devrais le faire petit à petit, mais je tiens sincèrement à pouvoir un jour remettre un pied sur le terrain, et faire de mon mieux pour rendre mon coach et mes proches fiers.

« Pablo ! Comment tu vas ?

- Comme quelqu'un qui s'est fait transpercer le coeur.»

Je rigole légèrement, ne voulant pas faire bouger ma poitrine, puisqu'elle est bien trop douloureuse. Je vois bien que Sofia ne rigole absolument pas, et que cette situation doit plus l'inquiéter et l'attrister qu'autre chose. Mais le plus important est qu'elle va bien, et qu'elle n'a pas trop souffert.

« Je voulais t'amener au club aujourd'hui, mais Xavi m'a dit que c'était mieux de le faire demain. Si ça te va.

- Oui, pas de problème. Envoie moi simplement un message.»

Il me sourit, alors que je les suis vers la voiture de mon meilleur ami. J'ai bien compris que la mienne n'était plus utilisable, et donc que je devrais m'en acheter une autre. Mais pour le moment, je n'ai pas envie de le faire, parce que les souvenirs de cette soirée reste bien trop nombreux. Je ne veux pas avoir à me rappeler de cela. Je sais que ça fait à présent parti de la vie, et que cette grande cicatrice en plein milieu de mon torse de partira jamais, mais d'une certaine façon, elle témoigne de ma force. Parce que pour me réveiller, j'ai du me battre, et je ne le regrette pas.

« Je t'assure que les garçons ont changé.

- Si tu le dis...

- Ils se sont beaucoup inquiétés. Je crois d'ailleurs que Sofia a été obligée d'accepter leur numéro.»

Je les écoute rire tous les deux, alors que mes sourcils se froncent. S'inquiéter ? Mais pourquoi donc ? Ils me haïssent tous, alors je ne vois pas pourquoi mon état de ces derniers mois les inquiètent tant. Peut-être que c'est parce que je leur ai fait pitié ? Ou alors peut-être que Sofia leur a parlé. J'ai toujours trouvé qu'elle arrivait facilement à convaincre les gens sans avoir à les forcer, et pour ça, je l'admire énormément.

Il y a encore quelques mois, je n'aurais pensé que je serais prêt à sacrifier ma vie pour une fille. Mais finalement, je crois qu'avec elle, j'ai pu découvrir beaucoup de choses. J'ai réussi à m'affirmer, et à me défendre. Je n'aurais jamais été capable de le faire avant elle, et à l'heure d'aujourd'hui, je serais probablement encore seul. Peut-être que je serais terré dans ma chambre, à attendre que le temps passe, ou que mon téléphone sonne miraculeusement. Alors qu'au fond de moi, je savais qu'il ne s'illuminerait pas.

Finalement, je pense que mon corps attendait simplement qu'elle arrive, pour qu'elle puisse m'aider à avancer. Peut-être qu'il attendait simplement que je le comprenne, et que cette solitude était nécessaire pour que je puisse avancer. J'avais sûrement besoin de toute la force et le courage de cette femme pour pouvoir prendre exemple.

Mais pour ça, il a fallu que je boive bien trop, et qu'à cause de ça, elle se fasse percuter. Il aura aussi fallu que je me retrouve entre la vie et la mort, avec sa voix comme seul chemin.

Il aura fallu que la première page du livre de notre histoire s'écrive. 

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COUCOUUUU.

Je trouve la dernière phrase cute (et importante mais ça c'est qu'un petit détail (retenez-le)).

Je me suis dit que c'était inutile de faire des chapitres où Pablito est à l'hôpital, dooooonc, il n'y en aura pas. 

Mais ça ne veut pas dire que je ne prépare pas autre chose....

Mon sourire de sadique est très présent. 

A vendredi? 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant