T2-Dix-huit

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25 mars 2024-Sofia

D'un bref geste de la main, j'invite Mikky à s'asseoir sur le canapé, à côté de moi, avant de partir dans la cuisine pour lui faire un café. Miles dort fermement dans ce cosy, ce qui m'annonce que nous ne seront probablement pas dérangées. Je souffle légèrement, en constatant que la cuisine n'est absolument pas rangée, et que je devrais vraiment la ranger avant que Pablo ne rentre.

Je me dépêche de lui faire couler un café, avant d'y rajouter un peu de lait, et de me remplir un verre d'eau. Je frotte doucement mes yeux, ne voulant absolument m'endormir maintenant. J'essaie de sourire poliment à la blonde lorsque je retourne dans le salon, mais je pense que ce sourire s'apparente plus à une grimace qu'autre chose.

« Comment vas-tu ?

- Bien. Et toi ?

- Parfaitement bien.»

Mentir est bien une chose dont j'ai horreur, mais étaler mon malheur et mes problèmes aussi. Je connais parfaitement la raison de sa présence ici, puisque Pablo me l'a annoncé. Pourtant, je ne sais pas si je serais capable d'affirmer tout ce que je ressens, constamment. Je sais que je devrais passer outre, puisque cela ne rimera à rien, mais j'en suis tout simplement incapable.

« Vraiment ?

- Je dirais que oui.

- Tu sais, je comprends parfaitement ce que tu ressens. Ce n'est jamais facile de voir toute sa vie se faire étaler en l'espace de quelques jours, et encore moins de se faire critiquer.»

Il est vrai que j'aurais été prête à m'habituer à tout un tas de chose, mais certainement pas à ça. Mon ordinateur qui repose simplement sur la table, m'annonce que je n'ai même pas pris la peine de l'ouvrir depuis bien trop longtemps, pour écrire comme j'ai l'habitude de le faire. Peut-être que cela pourrait me faire du pied, et que j'arriverais à me libérer l'esprit. Mais finalement, je crois bien que c'est devenu quelque chose de presque impossible.

« Comment tu as fait, toi ?

- Au début, j'étais assez mal. Je n'avais pas prévu de me faire critiquer de cette façon, alors je sortais très peu. Je crois d'ailleurs que j'avais mis mon compte en privé, pour éviter que l'on puisse voir mes posts. Mais tu sais, une fois que quelqu'un a une information, c'est souvent trop tard. Mais j'ai fini par me dire que c'était inutile de me renfermer sur moi, et qu'au contraire, je devais montrer que j'étais fière de sortir avec Frenkie.

- Et maintenant, ça va ?

- Il y a toujours quelques critiques par ci par là, mais je reçois beaucoup de compliments et de courage. Les gens finissent par s'y habituer, et à passer sur un autre sujet qui est devenu plus tendance.»

Je la regarde, avant de doucement hocher la tête. Je me doute bien que pour elle aussi, ça n'a pas du être facile. Mais ils sont ensembles depuis si longtemps, que les gens l'ont connu en même temps qu'ils ont connu Frenkie. Peut-être que je devrais faire comme elle, mais comment ? C'est souvent plus facile à dire, qu'à faire.

« Pablo est jeune, et beau. Comme beaucoup de jeune footballeur, il est connu dans le monde entier. C'est simplement pour cette raison que ça durera un peu plus longtemps que si c'était quelqu'un d'un peu plus vieux. Mais je peux t'assurer que les gens s'habitueront bien assez vite. Et puis, tu es magnifique, et ils vont finir par le comprendre.

- Pourtant, ce n'est pas ce qu'ils me disent.»

Les critiques sont les messages que je reçois le plus, parfois contrasté par quelques compliments. Mais je n'arrive pas à les retenir. Les critiques prennent une place immense dans mon esprit, malgré mes vaines tentatives de les enlever. Et finalement, je me dis qu'elles ont sûrement raison. Pourquoi Pablo me choisirait moi, et pas une autre fille, bien plus belle ?

« Tu sais, les gens te critiqueront toute ta vie. Pour ta façon de t'habiller, d'être ou de penser. Il y aura toujours quelqu'un à qui tu ne plairas pas. Mais ce qu'il faut surtout que tu retiennes, c'est ton avis à toi. Si avant que tout cela ne se passe, tu te trouvais belle, alors ne garde que cet avis là. Peut-être qu'ils ne t'apprécient pas, mais je sais que ce n'est pas le cas pour Pablo. Tu n'es pas moche, bien au contraire. Dit toi simplement qu'elles sont jalouses de ne pas être aussi belles que toi, et que leur seul moyen de penser le contraire, c'est en te critiquant. Et elles sont bien bêtes de le faire.»

Je lui souris doucement, en hochant plusieurs fois la tête. Je me doute qu'elle doit avoir raison, puisque j'ai cru comprendre que c'était souvent le cas. Mais est-ce qu'elle ne me dirait pas simplement ça puisque c'est la raison pour laquelle elle est venue ici ? Pour m'encourager, et me redonner un semblant de joie et d'espoir. J'ai peur que ce ne soit qu'un mensonge, pour ne pas me blesser d'avantage.

« Tu sais quoi ? Tu as juste à couper tes notifications. Fait en sorte qu'elles ne puissent plus t'envoyer de messages. Quand tout cela se sera tassé, tu pourras les réactiver sans crainte. Mais pour le moment, il est inutile que tu te fasses souffrir en lisant ça.

- Merci. Merci beaucoup, Mikky. Je crois que Miles est réveillé.»

Elle me sourit, avant de prendre son fils dans ses bras. J'attrape rapidement mon téléphone, avant de faire exactement ce qu'elle m'a dit. Je supprime la majeur partie des messages que j'ai pu recevoir, prenant soin de garder ceux de mes proches. Peut-être que j'aurais du le faire depuis bien longtemps, mais pour être honnête, je n'y avais absolument pas pensé. Pour moi, ce n'était pas logique. Mais finalement, je crois que si, elle avait raison.

J'envoie rapidement un message à Pablo, pour lui affirmer que tout c'est très bien passé, et que je lui expliquerais ce que j'ai fait lorsqu'il rentrerait.

Finalement, elles n'ont peut-être pas raison. 

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Bonjour!!! 

Comment vous allez? 

Anyway, j'ai toujours dit que je voulais pas trop faire souffrir Sofia (ne me croyez vraiment pas). 

Au moins Mikky aussi est toute chou. 

Mais j'ai toujours pas envie de m'ennuyer moi... 

Donc... 

A vendredi!!

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant