Vingt-sept

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12 février 2023-Sofia

Mes doigts tapent frénétiquement sur le clavier de mon ordinateur, laissant les minutes s'écouler. Il est peut-être une, ou deux heures du matin. La musique résonne dans mes oreilles, me coupant de toute connexion avec l'extérieur. Je regarde les mots s'ajouter, et de nouvelles pages s'ouvrent.

Mes émotions changent en même temps que celles de mes personnages. Je sais que dans quelques instants, je pleurerais, comme ils le font. Mais cette bulle dans laquelle je me plonge me détend largement. C'est le seul moment où je ne pense à rien d'autre. La lampe qui m'éclaire m'est presque inutile, mais l'envie de l'éteindre n'est pas présente.

Je ne sais pas si mes parents sont rentrés, ni même si ils comptent le faire. Tout ce que je sais, c'est que le baby-phone m'assure que mon petit frère dort profondément depuis quelques temps déjà. Le calme qui berce la maison ne me dérange pas, puisque mon esprit est totalement ailleurs.

Comme bien souvent, j'ai du m'occuper de mon frère. Hugo est adorable, mais le manque de gratitude dont fait preuve ma mère me dérange de plus en plus. Je sais que son comportement n'est pas normal, et qu'une mère ne devrait pas agir comme ça à l'égard de son enfant. Mais je ne dis rien, parce que je sais pertinemment que cela ne servira à rien. Si elle ne veut pas changer, il est évident qu'elle ne changera pas.

Mon téléphone s'illumine de nombreuses fois à côté de moi, me faisant doucement souffler. Je coupe ma musique, prenant le soin de doucement poser mon casque sur mon bureau, avant de le prendre. Un bref sourire me prend en lisant ces quelques mots, alors que je rive mon regard à travers la fenêtre qui est restée ouverte.

De Pablo :

Tu ne dors pas ?

Je peux rentrer ?

Je ne prends pas la peine de répondre, alors je descends simplement les escaliers le plus discrètement possible, ne voulant pas réveiller Hugo. La porte d'entrée s'ouvre à ma demande, laissant apercevoir Pablo, visiblement trempé du à la forte pluie qui tombe à l'extérieur.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je n'arrivais pas à dormir, et j'ai vu que tu étais en ligne.»

J'hoche vivement la tête, avant de l'inciter à monter. Ma chambre n'est que brièvement éclairée, mais ce n'est pas pour autant que je prends la peine d'allumer la lumière. Une serviette propre prend place dans ma main, alors que je la lui tends, pour qu'il puisse se sécher.

Il me sourit simplement, comme il le fait bien souvent, laissant ses yeux se plisser légèrement. Dire qu'il n'est pas beau serait un piètre mensonge, c'est vrai. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais depuis notre baiser totalement inattendu, les sensations que me fait mon frère sont totalement inconnues. Comme si elle avait décidé de subitement apparaître. Mais cela ne me dérange pas, bien au contraire. J'ai l'impression d'être sur mon petit nuage.

« Tu veux un pull ? J'en ai plein qui appartienne à Léo.»

Il hoche la tête positivement, alors que je pars vers mon armoire. Je ne saurais pas non plus dire ce que Pablo et moi sommes. Je sais qu'une partie de moi le considère comme un ami, mais l'autre partie de moi ne sait pas quoi en penser. Avant lui, je n'avais jamais embrasser un homme.

Il a toujours été évident pour moi que je ne sortirais pas avec quelqu'un. Je n'en ai jamais trouvé l'intérêt, et j'ai toujours voulu me concentrer sur mes études, et évident mon travail. Pourtant, avec Pablo, c'est comme si tous mes sens avaient décidé de brutalement changer.

« Tu veux boire quelque chose ? Mon Dieu, tu es trempé. Tu aurais du m'appeler avant.

- En réalité, je t'ai appelé une bonne dizaine de fois...»

Mes sourcils se froncent, alors que j'attrape mon téléphone sur mon bureau. Je constate que tout un tas d'appel, en attente, apparaissent. Je souffle doucement, en souriant à Pablo.

Je ferme mon ordinateur, n'ayant plus du tout envie d'écrire ce soir. Je m'assois doucement sur mon lit, l'incitant doucement à en faire de même. Le seul bruit qui résonne dans la pièce sont les légers ronflements de Hugo, ce qui me signale qu'il n'est pas prêt de se réveiller. Sans savoir pourquoi, je pose ma tête sur l'épaule de Pablo, poussant un léger soupir.

Mes muscles sont crispés de fatigue, pourtant l'envie de dormir n'est absolument pas présente. Pablo ne parle pas, mais finalement, je crois que ce silence ne me dérange absolument pas. J'ai l'impression que comme à chaque fois, nos âmes se parents, et font de leur mieux pour se comprendre, et s'apaiser.

« Tu as fait quoi aujourd'hui ?

- Pas grand-chose, j'ai du m'occuper de Hugo. Et toi ?

- Pas grand-chose non plus.»

Je lui souris légèrement lorsque qu'il dépose ses lèvres sur mon crâne de la façon la plus naturelle possible. A présent, je sens mes yeux se fermer et peiner à s'ouvrir. Je ne sais toujours pas quelle heure il est, mais je sais qu'il est très tard. Je ne sais toujours pas pourquoi Pablo a décidé de venir, mais sa présence est bien loin de me déranger.

C'est comme si avec lui, je me sentais bien plus apaisée. Je n'ai besoin de penser à rien d'autre, qu'à profiter du moment. Il m'apporte de la force et du réconfort, et j'essaie d'en faire de même. Je sais qu'il est terriblement fort, et qu'il essaie de se battre pour avancer. Et rien que pour ça, je ne peux que l'admirer.

« Je suis content d'être avec toi.

- Je suis contente que tu sois venue.»

Je fixe ma fenêtre, qui me laisse apercevoir les fines goûtes qui s'amusent à y faire la course. Les sensations que je ressens n'en rien de désagréable, mais elles me terrifient tout de même. Je ne comprends pas ce que je ressens, ni même pour quelle raison.

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive.
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Bonsoir!!! 

Comment vous allez? 

Moi ça vaaa. 

Désolée, mais ils sont dans le top 3 de mes chouchous (derrière Vava et Pab et Ele et Pab). 

Vous sentez la suite arriver? 

Retenez juste que Sofia aime bien écrire. 

A vendredi!! 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant