10 septembre 2022-Pablo
De Sofia :
Oui, entre. Je suis en haut.
Je souffle légèrement, avant de pousser la porte d'entrée, constatant qu'elle n'était pas fermée à clé. Lorsque Léo m'a envoyé un message, me demandant si je pouvais aller aider Sofia, j'ai d'abord cru que je rêvais. Mais j'ai vite compris que je n'avais pas vraiment le temps de réfléchir, alors j'ai accepté, sans savoir si c'était une bonne idée ou non.
Je monte les escaliers deux par deux, sans vraiment prendre le temps d'admirer la décoration sur les murs. Les quelques cadres que je vois sont des photos d'Hugo, le petit frère de Sofia, et de ses parents. Mais elle n'apparaît sur aucune d'elle.
Je toque doucement à la porte, en prenant soin de ne pas faire tomber les jouets que j'ai pris avant de monter. Je ne sais pas vraiment m'y prendre avec les enfants, mais encore une fois, je n'ai pas le temps de réfléchir. J'ouvre la porte, pour tomber sur une petite chambre. Elle est très simplement, et parfaitement rangée malgré l'état de Sofia.
« Bonjour.»
Elle me salut brièvement, tout en berçant son petit frère qu'elle tient dans ses bras. La douleur se lit sur son visage, mais je pense que pour rien au monde elle ne laisserait Hugo pleurer.
« Je-j'ai pris des jouets.
- Merci, tu me sauves la vie.»
J'hoche la tête, avant de poser les jouets sur son lit. Je ne sais pas vraiment quoi faire, alors je reste simplement debout, juste à côté du lit, à les regarder. Je la regarde attraper un jouet, pour le tendre à son frère. Leur ressemblance est vraiment flagrante.
« Je peux en prendre d'autre, si tu veux.
- Non, ça devrait aller. Merci.»
Une nouvelle fois, j'hoche la tête, et je me triture doucement les doigts. Hugo se redresse doucement, avant de s'asseoir à côté d'elle, sur le lit. Je ne comprends pas pour quelle raison sa mère a jugé qu'il était bon de la laisser seule, plus que blessée, avec son frère en bas-âge. Je crois que je ne comprendrais jamais ce genre de personne.
Mais encore une fois, je crois que Sofia n'est pas si triste que ça. J'ai sincèrement l'impression que pour elle, c'est une véritable habitude. Comme si finalement, l'absence et le manque d'intérêt de ses parents n'étaient plus si terrible que ça à vivre.
« Tu sais changer une couche ?»
J'ouvre grand les yeux, avant de secouer négativement la tête. Je n'étais absolument pas préparé à possiblement devoir faire ce genre de choses. Pour moi, j'allais simplement lui donner quelques jouets, et attendre jusqu'à ce que sa mère rentre. J'étais déjà persuadé que je n'allais pas servir à grand-chose.
« Il faudrait lui changer la couche...
- Je-je peux essayer mais je ne suis pas sûr que ça sera bien fait.
- Il suffit juste de lui en mettre une propre, et de le nettoyer. Sa chambre est là-bas.»
Elle me pointe la porte au fond du couloir, en me tendant son frère. Je le prends doucement, ayant bien trop peur de lui faire mal. Je ne sais vraiment pas faire ça, moi. J'avance doucement, et rapidement -enfin pas trop-, je le pose sur sa table à langer.
Je dois mettre près de dix minutes, mais finalement, je crois que j'ai réussi à changer sa couche. Je n'en suis vraiment pas sûr. Je referme son pyjama, comme me l'a indiqué Sofia, avant de le reprendre dans mes bras. Je le tiens comme je tiendrais de la porcelaine. Je ne sais vraiment pas m'occuper d'un enfant.
« Tu as réussi ?
- Je crois. Mais je pense que je lui ai un peu fait mal.
- Je ne l'ai pas entendu pleurer, alors je ne pense pas. Merci beaucoup, Pablo.»
J'hoche simplement la tête, ne sachant toujours pas quoi répondre. Elle parle un peu avec Hugo, qui semble plus préoccupé par ses jouets. Dire qu'il n'est pas mignon serait un mensonge.
« Pourquoi ta mère te l'a laissé ?»
Je me pince les lèvres, en me maudissant intérieurement. Je ne sais absolument pas pourquoi j'ai posé cette question, ni avec quel courage j'ai pu le faire. Elle me regarde simplement, mais finit par légèrement sourire. Je suis vraiment trop con.
« Tu sais, ma mère n'en a pas grand-chose à faire de moi. Je crois qu'elle ne sait même pas que j'ai eu un accident. Enfin, ce n'est pas grave. Merci d'être venu.»
Je perçois une once de tristesse, dans ses yeux. Mais je ne dis rien. Déjà, parce que je n'ai rien à dire, mais surtout parce que je ne veux pas qu'elle le soit à nouveau.
« Et toi, pourquoi tu as autant bu ce soir-là ?
- Parce que... Dans mon équipe, je suis un peu celui qui est exclu. Je pensais sincèrement que si je buvais comme eux, ils m'accepteraient. J'ai été vraiment con de faire ça... Je suis sincèrement désolé.
- Tu sais, ça ne sert à rien de vouloir ressembler aux autres. Si ils ne t'acceptent pas comme tu es, alors ne change pas. Tu fais du foot ?»
J'hoche la tête, en lui souriant. Bizarrement, elle ne semble pas m'en vouloir le moins du monde. Au contraire, j'ai même l'impression qu'elle comprend. Pourtant, je sais que si je ne change pas -au moins un peu-, ils ne m'accepteront jamais. En réalité, je crois même qu'ils me détestent sincèrement.
« C'est Léo qui t'a demandé de venir ?
- Oui. Il m'a dit qu'il ne voulait pas te laisser seul.»
De ce que j'ai compris, Léo est resté à Barcelone, ayant trouvé une université. Sofia n'a malheureusement pas pu chercher, et je crois que ça l'attriste énormément. Mais comme à chaque fois que je la vois, elle sourit simplement, comme si ce n'était rien d'important.
Pourquoi est-ce qu'elle ne m'en veut pas comme elle le devrait ?
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Bonjour!!!!
Comment vous allez?
Déjà, Sofia n'en veut pas à Pablo...
C'est plutôt bon signe mais...
Retenez bien que Pablo ne sait pas s'y prendre avec un enfant (c'est important pour la suite).
Et aussi que les parents de Soso sont des connards (mais c'est pas compliqué à retenir ça).
Le temps passe vite volontairement, mais vous comprendrez pourquoi (normalement).
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Crash|| P.G
FanfictionLors d'un soir d'hiver, le célèbre footballeur Pablo Gavi va malheureusement percuter Sofia, alors qu'il était en voiture. Cette dernière sombrera donc dans le coma quelques semaines. Pablo restera le plus souvent auprès d'elle durant cette période...