25 septembre 2022-Sofia
« Mais je t'ai dit qu'il était gentil !
- Je n'ai pas dit le contraire. Mais il n'est pas très débrouillard.»
Il me sourit simplement, avant de donner une nouvelle cuillère de compote à Hugo. Une nouvelle fois, ma mère a décidé de me laisser mon frère, pour une durée que je ne connais pas, ne prenant pas en compte ma douleur. J'ai donc appelé mon meilleur ami, ayant clairement besoin d'aide. Et sans savoir pourquoi, le sujet a basculé sur Pablo, et ses faibles qualités en temps que baby-sitter.
« Ouvre la bouche, Gogo.»
Je rigole franchement, devant le surnom plus que stupide que mon meilleur ami donne à mon frère. Mais Hugo ouvre simplement la bouche, avant de recracher toute la compote sur Léo. Un rire franc me prend, alors que je pose ma main sur ma poitrine, essayant de me calmer. C'est vraiment douloureux.
« Purée, c'est vraiment pas cool ça Hugo.
- Tu n'avais qu'à pas l'appeler comme ça.
- Mais regarde à quoi je ressemble... Je suis une compote géante.
- Donne, va te débarbouiller.»
Il me tend la cuillère ainsi que le pot, et se dépêche de monter. Ce genre de moment avec mon petit-frère m'avait vraiment manqué. Je sais que plus rien ne sera jamais comme avant, et qu'évidement, il a bien trop grandit pour que ça soit le cas. Il n'est plus le tout petit bébé plus que sage. Mais il n'empêche que c'est le seul de ma famille à m'accepter.
Quelques minutes plus tard, Léo redescend, en soupirant. Sa fatigue est nettement visible, même si il essaie de me la cacher. Je sais qu'il est terriblement fatigué, en ce moment, sans trop savoir pouvoir. Mais il sourit, parce qu'il sait qu'autrement, ça me touchera bien trop.
« Sofia ? Mais tu es où ?»
Je souffle -presque de désespoir- en entendant la voix criarde de ma mère, qui semble avoir enfin décider de rentrer. Deux heures plus tard. Elle entre dans le salon, un pauvre sac dans la main, avec un visage plus qu'énervé. Qu'est-ce qu'elle a, encore ?
« Tu ne sais pas te débrouiller seule ? Tu es vraiment obligée de faire chier Léo ?
- J'ai juste la jambe cassée.»
Elle souffle bruyamment, avant de m'arracher la compote des mains, comme si je n'étais pas en train de nourrir son fils. Elle me pousse presque de la chaise, me forçant à me lever, ignorant une fois de plus ma douleur. Je me lève douloureusement, en m'appuyant sur mes béquilles, et invite Léo à venir dans ma chambre. De toute manière, je n'ai plus rien à faire ici.
Mais je ne refuserais jamais la garde de Hugo. Même si c'est pour ne recevoir que des critiques, je ne me sens pas capable de refuser. J'aime sincèrement passer ce genre de moment avec lui, et je n'ai pas envie de refuser ce genre de chose.
« Et arrête de faire semblant d'avoir mal. Tu es vraiment pathétique.»
Je me suis faite écraser, mais tu sembles l'ignorer. Je sais que je serais totalement incapable de lui répondre ce genre de choses. Alors je me tais simplement, et continue de monter ses escaliers. Je sais que comme à chaque fois, Léo ne dira rien. Parce qu'il n'y a tout simplement rien à dire.
Ma mère semble me détester, alors que je ne sais pas pourquoi. J'ai toujours tout fait pour être la plus parfaites : j'ai toujours eu de bonnes notes, je ne me suis jamais fait remarquée, et j'ai toujours fait du sport -enfin, en officiellement, officieusement c'est différent-. Mais aucune de mes actions suffit à ma mère, qui est toujours un peu plus détestable.
Lorsque j'ai appris qu'elle était enceinte, il y a plus d'un an maintenant, je ne sais pas quoi en penser. Une partie de moi pensait que peut-être, elle changera drastiquement. Elle serait probablement un peu plus gentille avec moi, et elle comprendrait enfin que moi aussi, je veux être aimée. Mais j'ai bien compris que c'était faux, lorsqu'elle se montrait toujours un peu plus impatiente et indécise. Un coup, elle pouvait se montrer attentionnée, mais la fois d'après, j'étais totalement invisible.
Quant à mon père, lui, n'a pas de réel avis. Il travaille du matin, au soir, et ne prend pas vraiment la peine de s'intéresser à moi. Parfois, je pense même qu'il n'est pas au courant de ma présence. Comme si j'étais un fantôme, et qu'en réalité, je n'existais pas.
Mais Léo a su me faire comprendre que j'avais le droit à une forme d'attention, à l'extérieur de chez moi. Il a su me montrer que malgré tout, je n'étais pas invisible, et qu'on devait aussi faire attention à moi. Mais mes parents s'en foutent.
« Ne l'écoute pas. Tu sais que j'aime bien venir t'aider avec Gogo. Même si il me salit avec de la compote.
- Tu veux à autre tee-shirt ? Je dois en avoir un pour toi.
- T'inquiète pas, ce n'est pas une catastrophe.»
Je lui souris, en hochant la tête plusieurs fois. J'entends mon frère rire, ce qui contraste nettement avec le rire que je n'ai jamais eu. J'espère sincèrement que ma mère ne se lassera pas de Hugo, comme elle a finit par se lasser de moi. Comme un livre inintéressant. Je veux qu'il puisse avoir toute la joie et l'amour du monde. Tout ce que je n'ai pas eu, en résumé.
« Sinon, tu parles quand à Pablo ?
- Mais je ne vais pas parler avec Pablo !
- Pourquoi pas ? Il est vraiment sympa, et il est resté avec toi tout le temps pendant lequel tu étais dans le coma.
- Il s'en voulait simplement.»
Rien ne me dit que c'est réellement une bonne personne. Bien que je ne prenne pas en compte cet accident, je ne le connais absolument pas. Mais je fais confiance à mon meilleur ami, alors peut-être qu'il a raison.
Mais je ne veux pas parler avec Pablo sans raison apparente.
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Coucou!!!
Comment vous allez?
I HATE SOFIA'S MOTHER.
Après est-ce vraiment une surprise?
Elle est détestable mais c'est le but après tout.
Bon, par contre Léo est beaucoup trop chou.
Genre, trouvez moi un ami comme ça?
( Trouvez moi Pablo aussi).
Bon, on se retrouve lundi nous?
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Crash|| P.G
FanfictionLors d'un soir d'hiver, le célèbre footballeur Pablo Gavi va malheureusement percuter Sofia, alors qu'il était en voiture. Cette dernière sombrera donc dans le coma quelques semaines. Pablo restera le plus souvent auprès d'elle durant cette période...