25 janvier 2022-Pablo
Je souris fièrement à ma mère, qui me prend dans ses bras sans plus attendre. Il est évident que j'ai préféré rejoindre mes parents, que d'aller dans les vestiaires pour être plus exclu que jamais. Parfois, j'ai même l'impression qu'ils vont en sorte que je ne puisse pas rentrer dans le cercle qu'ils se forment sans grande difficulté.
J'écoute d'une oreille brève la conversation entre ma mère et mon père, comprenant vite que ça ne me concerne pas. Aurora, comme à chaque fois, me sourit simplement, mais ne prononce mot. Je triture simplement le bas de mon short, attendant que la mi-temps passe assez rapidement, pour que je puisse retourner jouer.
« Tu ne vas pas avec les autres ?
- Ils ne font rien de bien intéressant, tu sais...
- Tout de même. Ce sont tes coéquipiers, je pensais que tu voudrais rester avec eux.
- Je suis content de venir avec vous.»
Ma mère me regarde, sûrement pas très sûre de ce que je suis en train d'avancer. Je ne sais pas si ils savent que je suis à l'écart de tous mes coéquipiers, et que mon coach s'intéresse sûrement plus à moi. Mais après tout, je n'ai pas le droit de me plaindre : je l'ai choisi. Il est vrai que quelques fois, je devrais m'imposer, mais j'en suis tout simplement incapable. Et puis, à quoi bon le faire ?
« Pablo ? Viens dans les vestiaires avec les autres !»
Je souffle doucement, avant de me tourner vers Pedro, me forçant à lui sourire. Il essaie tant bien que mal de m'inclure avec eux, mais je pense qu'il sait que c'est probablement peine perdue. Je salue alors rapidement ma famille, avant de suivre mon meilleur ami dans les nombreux couloirs que possèdent le stade.
« Pedro ! Enfin !»
Une part de moi espère toujours recevoir un jour un «Pablo, je suis content de te voir». Mais visiblement, cet excès de joie envers moi ne fait pas parti de leur vocabulaire. Peut-être est-ce parce que je ne suis que l'enfant de l'équipe, qui ne sait toujours pas faire ses lacets et qui a eu son permis avec une chance infinie. Mais j'espère toujours être reçu comme les autres, un jour.
« Du coup, tout est bon pour demain soir ? On se retrouve chez Marc ?
- Je viendrais sûrement avec Ferran, moi.»
J'écoute simplement, conscient qu'ils parlent, sans m'inclure. Peut-être même qu'ils ne m'ont pas vu arriver, ce qui me fait me demander si je ne suis pas légèrement invisible. Peut-être pas aux yeux de tout le monde, mais aux leurs, c'est une certitude. Y a-t-il une potion magique qui m'aiderait ?
« Les garçons, sur le terrain !»
Je me lève en dernier, ayant subitement perdu tout envie de rejoindre leur groupe. Les idées qui se bousculent dans mon cerveau sont toutes différentes. Une part de moi pense continuellement que je devrais tout faire pour rester avec eux, mais l'autre m'affirme que c'est en réalité inutile. J'ai réellement l'impression que la seule compagnie dont je bénéficie est la mienne.
« Tout va bien, Pablo ?
- Oui, bien sûr. Et toi ?
- Nous menons, je suis heureux. J'ai vu qu'Aurora était aussi ici.
- Oui, elle est venue avec eux. Je ne savais pas qu'elle venait, au début.»
Je sais que ma sœur n'aime pas la foule, et que pour elle, venir ici est un effort parfois surhumain. Mais je sais aussi qu'elle essaie le plus possible de me faire plaisir.
« Tu sortiras sûrement un petit peu avant la fin du match.
- Ah, d'accord...
- Tu es sûr que ça va ? Tu as l'air tout triste.
- Non, tout va bien.»
Mon coach hoche simplement la tête, avant d'accélérer le pas, me laissant à présent seul. Le silence qui m'entoure est assez agréable, et il me permet de penser à mes derniers jours. Pourtant, les journées sont les mêmes, et se répètent. Je change régulièrement de ville, pour mes différents matchs, ce qui accentue ma fatigue. Les entraînements me prennent bien trop de temps pour avoir le temps de faire quoi que ce soit d'autre. Mais de toute manière, je ne suis invité nul part.
Je monte lentement les escaliers qui séparent le terrain des couloirs, traînant le pas le plus possible. Lorsque je pose un pied sur la pelouse, tous les regards se posent sur moi, accentuant ma gène. Je sais mes joues brûler, signe qu'elles sont sûrement rouges. Cependant, j'essaie de faire comme si de rien était, et comme si je n'étais toujours pas terriblement gêné de subir ce genre de moment.
« Regarde, ses lacets sont défaits.
- Il est jeune, c'est normal.»
La voix des joueurs adverses résonnent dans mes oreilles, augmentant le serrement qui accapare mon coeur. Je sais pertinemment que cette action de ma part accentue toujours plus les moqueries, et le jugement. C'est sûrement pour cette raison que je ne suis que vu comme un gamin. Pourtant, je préfère largement mon style de jeu de cette manière.
Mais parfois, j'ai l'impression que même m'expliquer, et parler est inutile. C'est comme si d'un coup, plus personne ne s'intéressait à moi. Alors je crois qu'à force, j'ai compris qu'il était plus utile de se taire, que d'essayer de prononcer quelconque mot. De toute manière, je suis bien obligé de subir cette habitude. Peut-être que de cette manière, les gens m'accepteront enfin. J'arriverais peut-être à entrer dans un groupe, et faire parti de nombreuses sorties.
Parce que pour le moment, les seules soirées que je connais sont celles avec mes parents, devant un film que je n'ai souvent pas le droit de choisir. Ce ne sont pas des soirées qui me déplaisent, mais j'aimerais simplement changer, pour enfin être quelqu'un de normal. Pour enfin me faire accepter comme les autres.
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BONSOIR!!!
Comment vous allez?
Pab mon bébé... Il me fait trop de la peine là.
Mais je pense que vous me voyez venir :)
Enfin, il est exclu et j'avoue que c'est très très triste.
Pablo et Sofia se "rencontreront" au chapitre six.
Est-ce une bonne chose?
J'en doute fortement.
Mais encore une fois vous me connaissez.
On se retrouve lundi!!
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Crash|| P.G
FanfictionLors d'un soir d'hiver, le célèbre footballeur Pablo Gavi va malheureusement percuter Sofia, alors qu'il était en voiture. Cette dernière sombrera donc dans le coma quelques semaines. Pablo restera le plus souvent auprès d'elle durant cette période...