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12 février 2022-Pablo

« Vous pouvez aller boire. Vous avez dix minutes de pause.»

Je souffle doucement de soulagement, conscient que j'avais largement besoin de cette eau. J'attrape une bouteille d'eau, et m'assois sur un des bancs. Je les regarde tous s'asseoir sur le banc à côté de moi, comme si j'avais la peste et qu'il était impossible de s'asseoir avec moi.

Je souffle une nouvelle fois, avant de simplement fixer l'horizon. Il est assez tôt, et le froid hivernale se fait grandement ressentir. J'enfile alors ma doudoune, ne voulant pas être malade. Il ne manquerait plus que ça.

« Vous êtes au courant ?

- De quoi ?»

Je tends légèrement l'oreille, voulant comprendre ce qui les intéresse tant. Mes sourcils se froncent vivement en me rendant compte qu'ils parlent de moi, et de ce que j'ai pu faire il y a près de quinze jours déjà.

Je n'ai pas cherché à le cacher, mais je n'allais pas non plus le crier sur tous les toits. Je savais que tôt ou tard, ils l'apprendraient. C'était même une évidence. Xavi a été le premier à être au courant, et n'a pas particulièrement réagi. Mais je pensais sincèrement qu'ils viendraient m'en parler, plutôt que d'essayer d'en parler discrètement. Ils ont sincèrement cru que je n'entendrais pas ?

« Je savais que c'était une mauvaise qu'il boive.

- Il est vraiment super immature.

- Après les gars, ça peut arriver à tout le monde. On ne connaît pas toute l'histoire...»

Je souffle légèrement, en entendant la voix de Pedro, qui essaie de les résonner. Oui, c'était une mauvaise idée que je boive. C'est pour ça que je ne boirais plus. Pour ne plus que ce genre d'accident arrive. Peut-être que je suis immature, je n'en sais rien. Mais je préférais largement qu'ils me disent ce genre de chose en face, plutôt qu'ils parlent derrière mon dos. Je ne suis pas sourd...

« Vous voulez que je parte pour pouvoir parler de moi ?»

Ils rivent tous leur regard sur moi. Certains froncent les sourcils, d'autres rigolent légèrement, et certains restent sans aucune réaction. Je baisse doucement la tête, alors que le rouge me monte aux joues. Je suis à la fois terriblement en colère, mais aussi terriblement gêné.

« Parce que c'est vrai, en plus ?

- Oui.

- Et tu ne nous en aurais pas parlé ?

- Vous l'avez très bien su sans moi.

- Et pourquoi tu as bu ? Tu es vraiment immature de faire ce genre de chose.»

Puis-je sincèrement leur dire la vérité ? Puis-je sincèrement leur dire que grâce à ça, je pensais pouvoir rejoindre le groupe qu'ils se sont créés sans moi ? Puis-je leur dire que je voulais simplement être comme eux ? Mais que ça a finalement échoué ? Ils trouveraient une raison de plus de se moquer de moi, et je n'en ai pas envie.

« Xavi le sait, au moins ?

- Oui.

- Et il n'a pas viré un danger public comme toi ? Je ne comprends plus rien.»

Je ne sais plus où donner de la tête tant ils parlent tous en même temps. Mais ils semblent tous penser la même chose : je suis un vrai danger ambulant. Je ricane légèrement à cette pensée. Comme si je ne le savais pas. J'aimerais me lever, et partir. Mais je sais que ça ne servirait à rien, parce que l'entraînement n'est pas fini.

« Elle est morte ?

- Non.

- Elle va bien ?

- Non.»

Ils ricanent légèrement, mais je détourne le regard, ne voulant pas y prêter attention. Je savais que quand ils le sauraient, ils ne réagiraient pas bien. Je sais aussi que les chances qu'ils m'intègrent sont encore plus faibles, à présent. Mais je ne peux m'en vouloir qu'à moi seul. Parce que je devais simplement faire attention, et écouter ma mère.

« Les gars ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Pablo est super dangereux ! Déjà qu'il est impulsif sur le terrain.»

Je baisse le regard, ne voulant pas affronter le regard de mon coach. Il est vrai que lorsque je suis sur le terrain, je suis parfois un peu impulsif. C'est ce qui fait que je me prends régulièrement des cartons jaunes. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je suis la même personne sur le terrain.

« Je suis déjà au courant, et cela ne changera rien. Vous le laissez tranquille ! Je pense que Pablo s'en veut déjà bien assez, alors n'en rajoutez pas une couche.

- Mais-

- Il n'y a pas de mais ! Pablo est un bon joueur, ça s'arrête là. En dehors du stade, vous pourrez en parler ici, si vous voulez. Mais c'est hors de question que vous le fassiez ici.»

Je les entends souffler, mais ce n'est pas pour autant que je relève la tête. Je sais que Xavi me défend bien souvent -sûrement trop-, et que cette action les dérange. Après tout, je les comprends. Ils ont raison. Je suis dangereux.

Lorsque je n'entends plus de bruit à côté de moi, je me décide à me lever, en souriant légèrement à mon coach. Il m'affirme que je ferais cet exercice de passe avec lui. De toute manière, nous savons tous les deux que dans tous les cas, je me serais retrouvé seul.

Pedro est le seul à légèrement me sourire, tout en se concentrant sur son exercice. Ils me dévisagent presque tous, mais arrêtent de le faire à chaque fois que Xavi les regarde. Je sais qu'ils ont peur de ce que pourrait faire mon coach. Et pour être honnête, je ne veux pas le savoir non plus.

« Tu sais, ça aurait pu arriver à n'importe qui.»

Pourtant, je sais que c'est faux. Si je n'avais pas bu, rien ne serait arrivé. Sofia vivrait encore sa vie comme si de rien était, et tout irait bien. Mais elle est dans ce lit d'hôpital, alors rien ne va.

Ils ont sûrement raison. 

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Hello! 

I know, les coéquipiers de Pablo sont détestables. (mais vous inquiétez pas, ça changera un jour ou l'autre)

Au moins Xavi est cute (j'adore faire en sorte que Xavi soit cute dans toutes les histoires). 

Le prochain chapitre sera un point de vu de Léo (parce que c'est aussi important d'en avoir un)(vous comprendrez pourquoi avant la fin de l'histoire). 

Donc à vendredi!! 

Crash|| P.GOù les histoires vivent. Découvrez maintenant