10 septembre 2022-Sofia
Je peine à attraper mon portable sur ma table de chevet, ne pouvant pas vraiment bouger ma jambe. Voilà un mois que je suis réveillée, et un mois que mes parents n'en ont rien à faire. Malgré tout, j'aurais aimé qu'ils prennent de mes nouvelles, lorsque je rentrerais, et qu'ils me montreraient qu'ils étaient malgré tout inquiets. Mais ma mère m'a simplement regardé, avant de se concentre sur mon petit frère qui prenait son goûter.
Je me doutais qu'ils n'étaient pas venus, parce qu'ils s'inquiètent si peu pour moi. Mais une partie de moi espérait tout de même qu'ils avaient changé. Foutaise.
Ma porte s'ouvre violemment, me faisant sursauter. Ma mère apparaît, avec mon frère dans les bras, qui semble vouloir se débattre pour aller par terre. C'est vrai qu'ils commencent à marcher... Ce n'est plus le tout petit bébé que j'ai connu. Il me sourit, ce qui contraste avec le regard que ma mère me lance. Sympa.
« Tu me gardes ton frère deux petites heures. Je dois aller faire des courses.
- Mais-
- Allez, va voir Sofia. Et fait attention à ton frère toi.»
Je souffle lentement en constatant que je n'ai même pas eu mon mot à dire. Comme suis-je censée m'occuper de mon frère dans mon état ? Mon frère me sourit, et essaie tant bien que mal de se lever pour venir vers moi. Parfois, j'ai l'impression que Hugo est le seul qui m'aime un tant soit peu.
J'attrape mon téléphone, avant d'aller sur le contact de mon meilleur ami. C'est une évidence, Hugo ne tiendra pas deux heures cloîtré dans ma chambre à ne rien faire.
A Lélé :
Tu peux venir ? Ma mère m'a demandé de garder Hugo mais je n'ai rien pour l'occuper.
De Lélé :
Je peux pas Soso... Je suis à Girone pour la journée.
Je souffle longuement, consciente que mon seul espoir vient littéralement de s'envoler. Je tourne la tête vers mon frère, qui se tient au pied du lieu. Douloureusement, je le porte, pour le faire s'asseoir sur le lit, à mes côtés.
Le temps passe, et mon frère s'ennuie clairement. Il bouge dans tous les sens, manquant de me donner des coups à chaque fois. J'attends l'arrivée de ma mère avec impatience, mais je constate bien vite qu'elle n'est partie que depuis vingts minutes. C'est vraiment la merde.
« Tu veux faire dodo ?
- Gaga.
- Tu veux faire dodo ?»
Il secoue doucement la tête, me faisant souffler. J'oubliais presque qu'il était bien trop petit pour pouvoir me répondre. Il se jette plusieurs fois sur le lit, n'ayant visiblement pas peur de se faire mal. Je rigole légèrement, mais m'arrête très vite en constatant que cette action me fait d'avantage mal aux côtes.
Je n'ai rien mangé de la journée, bien trop fatiguée pour m'aventurer dans les escaliers. Je n'ai donc pas pu prendre mes médicaments, et ma douleur est en train de m'épuiser. Mais j'essaie de garder le sourire, parce que Hugo n'a pas besoin de mon état plus que déprimant.
« Maman est vraiment insupportable, hein...»
Il me sourit de toutes ses dents, poussant d'avantage sur ses pommettes. Hugo me ressemble énormément, pour le moment. Ses cheveux sont bruns, et légèrement bouclés, comme les miens. Pour le moment, ses yeux sont bleus, mais ils tirent tout de même sur le verre. Il a deux pommettes extrêmement visible, tout mon contraire. Ce petit bébé est extrêmement beau.
« Je ne peux pas descendre et te laisser ici, bonhomme... Tu ne veux vraiment pas dormir ?»
Il secoue une fois de plus la tête, me signalant que c'est peine perdue. Je me rends compte que pour le moment, j'ai loupé une majeure partie de sa vie. Malgré tout, j'aurais aimé le voir, la première fois qu'il a marché. Je crois même que maintenant, il mange normalement. Il a tellement grandi. Une vague de nostalgie me prend rapidement.
Avant, je le gardais régulièrement. Il est évident que ma mère s'intéresse bien plus à lui, qu'à moi, mais cela ne l'empêche pas de me le laisser régulièrement. J'en profité toujours pour le sortir, parce que je sais à quel point il a toujours aimé être dehors, malgré le froid très présent.
J'espère que malgré tout, il n'a pas trop changé. Qu'il aime toujours autant rester dehors, même si il fait froid. Qu'il n'est pas trop difficile pour s'endormir. J'espère que c'est toujours le petit garçon simple, joyeux, et adorable qu'il a toujours été.
J'essaie de l'occuper du mieux possible, en cachant mon visage de mes mains, pour lui faire peur. A chaque fois, il en profite pour doucement se jeter sur le lit, et rire d'un rire cristallin. Pourtant, cette activité ne l'occupe pas bien longtemps, puisqu'il commence à pleurer.
En tant normal, je sais que je me serais levé, et que je l'aurais bercé en marchant dans la chambre, et en lui chantonnant quelques chansons. Mais aujourd'hui, ma capacité à me lever est bien trop faible, et je ne veux pas prendre le risque de la blesser. De plus, la douleur que je ressens dans mes côtes est bien trop forte. J'essaie de le bercer, en restant assise, mais je comprends bien vite que cette action ne lui plaît vraiment pas.
« Chut, calme-toi. Tout va bien, je suis là.»
Mais mes mots ne semblent pas le calmer. Je déteste un peu plus ma mère de me l'avoir laissé, sans même prendre la peine de me donner quelques uns de ses jouets. Encore une fois, comme à chaque fois, elle n'en a rien eu à faire de mon avis. J'aurais pu lui conter à quel point ça allait être compliqué pour moi de le garder, et que ça serait bien plus simple qu'elle le prenne avec, elle m'aurait une fois de plus ignorée. Comme si à ses yeux, j'étais parfaitement invisible.
Je sursaute un peu lorsque mon téléphone sonne, à côté de moi. D'une main, je l'attrape, espérant quand même que ce soit ma mère. Je ne sais pas pourquoi je tiens tant à ce qu'elle change, puisque je finis toujours déçue.
De Pablo :
Je peux rentrer ?
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Bonsoir!!!
Comment vous allez?
Je sais, la mère de Soso est détestable. (c'est le but)
Est-ce qu'elle changera? Peut-être pas.
Mais Pablo est allé voir Sofia donc...
Encore une fois, ils sont choux et tout, mais je suis sa-di-que.
Donc méfiez vous...
Et à mercredi!!
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Crash|| P.G
FanfictionLors d'un soir d'hiver, le célèbre footballeur Pablo Gavi va malheureusement percuter Sofia, alors qu'il était en voiture. Cette dernière sombrera donc dans le coma quelques semaines. Pablo restera le plus souvent auprès d'elle durant cette période...