05. Nuit de noce atypique

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Sheyla:

J'étais contre ce mariage mais mon père m'y a forcer. Le bruit de la musique et les rires des invités créent une atmosphère festive, mais tout semble distant et irréel pour moi. Le mariage est terminé, et maintenant je suis censée être une partie intégrante de cette soirée célébratoire, mais je n'en ai aucune envie.

Je me tiens à l'écart, observant les convives qui profitent de la réception. La chaleur des conversations et des éclats de rire m'atteint à peine. Mon esprit est envahi par des pensées tumultueuses. Je n'avais jamais imaginé me retrouver dans cette situation, contrainte de m'unir à un homme que je connais à peine, et encore moins dans un cadre aussi formel et stratégique.

Je prends une coupe de champagne sur un plateau et la fais tourner entre mes doigts pour me donner une contenance. Mon père, Demir, se déplace parmi les invités avec une satisfaction évidente, échangeant des poignées de main et des sourires. Il ne semble pas remarquer mon malaise, absorbé par les réjouissances et les conversations politiques.

Un groupe d'invités s'approche de moi, tentant de faire la conversation. Je réponds par des politesses, mais mon cœur n'y est pas. Leurs questions sur ma nouvelle vie, les commentaires sur la cérémonie, tout cela me semble dénué de sens.

Je finis par m'éclipser discrètement dans un coin moins fréquenté de la salle, loin des regards curieux. Mon regard se fixe sur une fenêtre, où la lumière de la lune illumine les jardins extérieurs. L'air frais me parvient à travers la vitre, et je me laisse aller à un soupir de soulagement en quittant momentanément l'agitation.

Un murmure à côté de moi me fait sursauter. Je tourne la tête et vois Andreï, le regard aussi détaché que le mien, se tenir là, observant la scène à l'extérieur. Il semble tout aussi inconfortable que moi dans cette situation.

— Vous aussi, vous avez besoin de répit ? demande-t-il, sa voix basse et teintée d'une lueur d'ironie.

Je le regarde, tentant de lire ses intentions.

— C'est difficile de se réjouir pour quelque chose qu'on ne veut pas, réponds-je, la voix chargée d'une amertume que je n'essaie même pas de cacher.

Il acquiesce, son expression montrant qu'il comprend bien plus que ce qu'il laisse paraître.

— Je suppose que nous avons tous les deux été entraînés dans ce mariage contre notre gré, dit-il d'une voix réfléchie. Mais maintenant que nous y sommes, nous devrions essayer de tirer le meilleur parti de cette situation.

Je le regarde, perplexe. Sa façon de parler me semble presque compatissante, bien que je ne sois pas certaine de la sincérité de ses intentions.

— Et comment proposez-vous que nous fassions cela ? demande-je, la curiosité mêlée à un désespoir sous-jacent.

Il réfléchit un instant avant de répondre.

— Je ne sais pas encore, mais je pense que nous devrions essayer de trouver un terrain d'entente. Peut-être que si nous travaillons ensemble, nous pourrons éviter les complications inutiles et tirer le meilleur parti de cet accord.

Je hoche la tête lentement. Peut-être qu'une coopération prudente pourrait être une voie vers une certaine forme de compréhension ou de respect mutuel. Ce mariage, bien qu'injuste, pourrait encore offrir des opportunités si nous jouons nos cartes correctement.

— D'accord, essayons de faire en sorte que cela fonctionne, dis-je finalement. Nous n'avons pas vraiment le choix, après tout.

Il esquisse un sourire léger.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant