16. Le dîner des masques

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Sheyla:

Pris par une colère bouillonnante après ce qu'Andrei vient de faire, je quitte la pièce d'un pas rapide pour retrouver mon père. Mon cœur bat à tout rompre, et je sens la rage me traverser de part en part. Je dois savoir pourquoi il a caché mon existence pendant tout ce temps, pourquoi il m'a laissé dans l'ombre.

Je marche droit vers son bureau, déterminé. Devant la porte, j'hésite un instant, mais la question qui me brûle les lèvres est trop pressante pour attendre. Je frappe sèchement, puis pousse la porte sans attendre de réponse.

Mon père lève les yeux, une expression neutre sur le visage, comme s'il s'attendait à cette confrontation. Je ferme la porte derrière moi, le regard fixé sur lui, les poings serrés.

— Pourquoi m'as-tu fait ça ?

Ma voix est tranchante, pleine de ressentiment.

— Pourquoi m'as-tu caché pendant toutes ces années pour ensuite m'utiliser comme une simple pièce sur ton échiquier ?

Il reste silencieux un instant, comme pour peser ses mots. Puis, il se lève lentement de son siège, son regard fixé sur moi.

— Tu es plus qu'une pièce, dit-il d'une voix calme, presque glaciale. Tu es ma meilleure arme.

Je sens ma colère monter encore d'un cran.

— Une arme ? C'est tout ce que je suis pour toi ? Une arme à manipuler ? Tu m'as menti, tu m'as utilisé sans jamais me laisser le choix !

Il s'approche de moi, son expression se durcissant. Le choix ? Tu crois que j'avais le luxe de te laisser choisir ? Tout ce que j'ai fait, c'était pour notre survie, pour la survie de ce que nous avons construit. Et toi, tu as un rôle à jouer, que tu le veuilles ou non.

Je recule d'un pas, dégoûté par ses mots.

— Je ne suis pas ton pantin. Tu ne peux plus me contrôler comme tu l'as fait jusque-là.

Il soupire, son regard se faisant plus intense.

— Tu crois avoir le contrôle, mais tu ne comprends pas encore ce qui est en jeu. Tu es impliqué maintenant, que tu le veuilles ou non. Et tu as intérêt à suivre le plan, sinon tout ce que tu connais, tout ce que tu aimes, sera détruit.

Je reste silencieuse, la rage et l'impuissance se mélangeant en moi. Les murs de la pièce semblent se rapprocher, m'étouffant sous le poids de la trahison et du fardeau que mon père m'a imposé. Mais je refuse de lui montrer ma faiblesse. Ce qu'il ignore, c'est que j'ai déjà commencé à chercher un moyen de me libérer de son emprise.

— Bon, viens t'asseoir, j'ai quelque chose à te dire.

Dit-il en se réinstallant dans son fauteuil. Je m'assois en face de lui, méfiante.

— Je veux que tu me racontes tout ce que tu as entendu à propos d'Andrei. Continue-t-il, le ton ferme.

Je fronce les sourcils, perplexe.

— Comment ça ? Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ?

Son regard se fait plus perçant, presque menaçant.

— Parce que si tu ne me dis pas tout, je m'assurerai que tu ne voies plus jamais Eren.

Je suis choqué, incapable de croire au chantage qu'il vient de faire.

Je prends une profonde inspiration, prêt à lui répondre, la colère bouillonnant en moi. Mais avant que je puisse dire un mot, la porte s'ouvre brusquement. Andrei surgit dans la pièce, son visage marqué par une détermination froide.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demande-t-il d'une voix tranchante.

Il me jette un regard glacial qui me fige sur place, un frisson me parcourant l'échine. Mon père, imperturbable, prend la parole.

— Nous discutons simplement, Andrei. Rien qui ne mérite ton inquiétude.

Dit-il d'un ton aussi doux que du velours.

Andrei reste silencieux, tandis que moi, je baisse la tête, incapable de trouver mes mots.

— Bon, tant que vous êtes là, pourquoi ne pas rester ? Nous pourrions manger et discuter de ce qui vient.

Propose mon père avec un sourire qui me met mal à l'aise. Mais l'idée de rester une seconde de plus ici me révulse. Je me lève brusquement et fais face à lui.

— Non merci, ça ira. Andrei est très occupé, il a une réunion ce soir, » dis-je en essayant de garder mon calme, bien que ce soit un pur mensonge.

Je lance un regard appuyé à Andrei, espérant qu'il comprenne que je veux partir au plus vite. Mais à ma grande frustration, il sourit malicieusement.

— En fait, ils ont eu un contretemps, donc je suis libre pour cette soirée, répond Andrei avec une pointe de malice dans la voix.

— Très bien, dit mon père, un sourire satisfait sur les lèvres.

Je sens la tension monter en moi, chaque mot d'Andrei et chaque regard de mon père ne font qu'attiser ma frustration. Rester ici, dans cette atmosphère pesante, est la dernière chose que je veux. Mais avec Andrei qui se range du côté de mon père, je me sens piégé, incapable de m'échapper de cette situation étouffante.

Je m'assois à nouveau, les épaules tendues, tandis que mon père ordonne la préparation d'un repas. La tension dans le bureau est palpable, et chaque minute qui passe me semble interminable. Je regarde autour de moi, cherchant désespérément une échappatoire, mais la seule option semble être de faire bonne figure et d'attendre un moment plus propice pour agir.

Il se relève.

— Allons dans la cuisine, nous pourrons discuter en mangeant, dit-il en se dirigeant vers la porte.

Je n'ai d'autre choix que de le suivre, malgré mon irritation. Nous quittons le bureau et nous dirigeons vers la cuisine, une pièce spacieuse et élégante, où une table est déjà dressée pour le repas.

En entrant dans la cuisine, je remarque que tout est préparé avec soin : les plats sont disposés sur la table, et l'atmosphère semble à la fois accueillante et formelle. Mon père prend place à l'une des extrémités de la table, tandis qu'Andrei s'installe de l'autre côté, le sourire toujours en place.

Je m'assois, essayant de garder mon calme. Les servantes commencent à servir les plats, et je vois Andrei me lancer des regards discrets, comme s'il trouvait la situation amusante.

— Alors, Sheyla, dis-moi ce que tu penses de la situation actuelle, » dit mon père
Une servante me tend un plat.

Je prends une bouchée, tentant de masquer mon anxiété.

— Je pense que nous devons aborder les choses avec prudence. Il y a beaucoup à considérer, et nous devons être stratégiques dans nos décisions.

Je fais maintenant partie d'eux, depuis que je suis mariée avec andreï, c'est drôle.
Mon père hoche la tête, satisfait de ma réponse.

— Exactement. Il est crucial de rester vigilant et de bien comprendre les enjeux.

La conversation se poursuit, mais chaque mot de mon père semble pesé et chaque sourire d'Andreï ne fait qu'ajouter à ma frustration. Je me force à participer à la discussion, tout en cherchant un moyen de sortir de cette situation. Je dois rester vigilante, car chaque instant passé ici est une opportunité pour moi de trouver une échappatoire.

Alors que le repas avance, je m'efforce de paraître intéressée, bien que chaque minute semble interminable. Je garde espoir qu'une opportunité se présentera bientôt pour me libérer de cette emprise et reprendre le contrôle de ma situation.

Une fois que nous avons enfin terminé de manger, nous nous dirigeons vers le salon. La pièce est élégante et confortable, avec des fauteuils en cuir et une grande cheminée. Mon père s'installe dans un fauteuil imposant, tandis qu'Andrei prend place à ses côtés. Je choisis un siège un peu à l'écart, en face de la cheminée, et m'efforce de paraître calme.

Mon père fait signe à l'un des servants.

— Pourriez-vous nous apporter du whisky, s'il vous plaît ?

La servante s'éloigne rapidement pour répondre à la demande. Tandis que nous attendons, mon père et Andrei reprennent leur conversation, discutant de sujets que je peine à suivre, leur ton se faisant de plus en plus animer. Ils échangent des commentaires sur des affaires, des stratégies et des plans futurs, tandis que je me contente d'écouter distraitement.

Je regarde autour de moi, le regard perdu dans le vide. L'atmosphère semble oppressante, et je me sens de plus en plus étouffée. Les conversations des hommes deviennent un bourdonnement lointain. J'essaie de me concentrer sur autre chose, mais le temps semble s'étirer indéfiniment.

Je tourne les yeux vers l'horloge murale et je constate avec un certain étonnement qu'il n'est que 20 heures. J'ai l'impression que cette soirée dure une éternité, chaque minute semblant s'étirer au-delà de ce qui est humainement supportable.

La servante revient avec une bouteille de whisky et des verres, que mon père prend avec un sourire de satisfaction. Il sert les boissons avec une habileté professionnelle, tandis qu'Andrei accepte son verre avec un hochement de tête.

Je me demande combien de temps encore je devrai supporter cette situation. La conversation continue, ponctuée de rires et de gestes complices entre mon père et Andrei. Je reste figée, mes pensées s'égarant loin de cette pièce luxueuse et de ses occupants, cherchant désespérément une solution pour quitter cet endroit et retrouver un semblant de contrôle sur ma vie.


Tandis que mon père et Andrei poursuivent leur conversation dans un ton enjoué. Ce qui me frappe particulièrement, c'est à quel point mon père se comporte différemment ce soir. Habituellement, il est toujours sur les nerfs, criant sur tout ce qui bouge et imposant sa volonté de manière autoritaire. Mais ce soir, il semble presque détendu, presque... amical.

Il rit aux éclats, se moque d'une anecdote racontée par Andrei, et le whisky semble atténuer sa nature habituellement abrasive. C'est presque irréel de le voir ainsi, si différent de l'homme que je connais, celui qui est toujours prêt à s'emporter au moindre désaccord. Cette façade amicale et décontractée me semble presque étriquée et artificielle.

Je tourne les yeux vers l'horloge murale, et je constate avec une certaine irritation qu'il est maintenant 21 heures. Les rires et les échanges de mon père et d'Andrei semblent décalés par rapport à l'agitation intérieure que je ressens.

Le contraste entre le comportement habituel de mon père et son attitude ce soir me perturbe encore plus. Il est comme un acteur dans une pièce, jouant un rôle qui ne lui ressemble pas. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il cache vraiment derrière ce masque de convivialité et pourquoi il choisit de se montrer sous ce jour particulier ce soir.

Je reste là, les pensées en vrac, cherchant désespérément une issue. L'illusion de normalité que mon père essaie de maintenir ne fait que renforcer mon sentiment d'être prise au piège, et je suis plus que jamais déterminée à trouver un moyen de sortir de cette situation.

Après un long dîner et des conversations interminables, mon père se lève enfin, visiblement prêt à conclure la soirée. Il nous accompagne vers l'entrée, son sourire affable toujours présent malgré le ton formel de ses adieux.

— Je suppose qu'il est temps pour vous de rentrer.

Andrei se lève également, un sourire léger aux lèvres, comme s'il savourait la soirée malgré sa longueur.

— Oui, il se fait tard. Nous devrions rentrer maintenant.

Je me lève et ajuste ma veste, essayant de cacher mon impatience. Mon père nous suit jusqu'à la porte d'entrée, où il nous souhaite une bonne soirée d'un air presque amical.

— Faites attention sur la route. À bientôt, Sheyla. Et toi aussi, Andrei, dit-il avec un sourire qui ne masque pas entièrement son soulagement de voir la soirée se terminer. Ce salaud, il joue bien son rôle.

— Merci, Père. À bientôt. Réponds-je, essayant de rester polie malgré le stress accumulé.

Andrei et moi sortons de la maison, les sons de la soirée se faisant de plus en plus lointains derrière nous. Nous nous dirigeons vers la voiture, et je respire profondément, enfin libre de quitter cet endroit étouffant.

Une fois installés dans la voiture, Andrei démarre le moteur et nous commençons à rouler vers la sortie de la propriété. Le bruit du moteur est presque apaisant après le tumulte de la soirée.

— Je suis content que nous soyons enfin partis, dis-je, enlevant ma veste et la posant sur le siège à côté de moi.

— Cette soirée a été plus longue que ce que je pouvais imaginer.

Andrei acquiesce, jetant un coup d'œil à la route devant lui.

— Oui, c'était une soirée difficile. Dit-il en rigolant légèrement, comme si la situation était presque amusante.

Je le fixe avec une colère contenue.

— Vraiment ? C'est surtout à cause de toi qu'on a dû rester aussi longtemps chez mon père. Ça aurait pu être beaucoup plus court si tu avais décidé d'écourter la soirée plutôt que de faire la conversation.

Andrei se redresse légèrement, son sourire se faisant un peu plus sérieux.

— Je comprends que ce ne soit pas facile. Mais il fallait bien gérer la situation avec ton père. Il n'est pas facile à manipuler, tu le sais aussi bien que moi.

Je laisse échapper un soupir frustré.

— Oui, je le sais. Mais ce n'était pas une soirée agréable, et tu sais très bien que c'était en partie à cause de ta présence là-bas.

La voiture roule en direction de la ville, les lumières de la rue éclairant notre chemin dans la nuit. Andrei garde le silence pendant un moment, comme s'il réfléchissait à ses paroles.

— Nous devons rester concentrés. La soirée était difficile, mais elle nous a aussi donné des informations cruciales. Nous devons maintenant utiliser ce que nous avons appris pour préparer notre prochaine étape.

Je regarde par la fenêtre, les paysages nocturnes défilant.

— Je sais. Je veux juste qu'on passe à autre chose et qu'on se prépare pour ce qui nous attend.

Andrei hoche la tête en silence, et nous continuons à rouler, le calme nocturne enveloppant la voiture. Bien que la soirée ait été éprouvante, je sais que la véritable bataille commence maintenant, et il est temps de planifier notre prochain mouvement avec soin.

Tandis que nous nous éloignons de la maison de mon père, je me sens à la fois soulagée et déterminée. La soirée a été une épreuve, mais elle m'a aussi donné des informations précieuses sur les intentions de mon père et sur la manière de les contrer.

Et je sais que nous avons encore beaucoup de travail devant nous. Mais au moins, ce soir, nous avons franchi une étape importante, et il est temps de se préparer pour les défis à venir.

Nous arrivons enfin à la villa. Je sors de la voiture en premier, les jambes encore tremblantes de la tension accumulée durant la soirée. Andrei me suit, fermant la voiture derrière lui avec un bruit sec.

En entrant dans la villa, nous sommes accueillis par le silence apaisant. Le contraste avec l'agitation de la soirée est presque saisissant. La tranquillité de notre villa est un véritable soulagement après le tumulte de la soirée chez mon père.

Je retire ma veste et la pose sur le porte-manteau près de la porte d'entrée. Je me dirige vers ma chambre, mais Andrei me stoppe avec sa voix.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Bah, je monte m'endormir.

Il rigole.

— Reste ici, viens dans le salon, non ?

Je ne comprends pas. Il veut quoi ?

— Pourquoi ? dis-je.

Il répond, un sourire en coin.

— Pour discuter. Tu penses qu'on va faire quoi ? L'amour ?

Il me provoque, et je décide de le suivre dans le salon. Je m'installe sur le canapé, Andrei me rejoint peu après, s'asseyant un peu plus près de moi, mais pas trop non plus.

— Tu veux regarder un film ? demande-t-il.

— Pourquoi tu es si gentil tout d'un coup ? lui dis-je, perplexe.

— Parce que je veux éviter de te tuer d'être sortie sans mon accord. N'oublie pas, c'est chez moi et tu es ma femme.

Je ris, trouvant sa réponse à la fois agaçante et absurde.

— Je suis ta femme que quand ça t'arrange. Et je fais ce que je veux. Je n'ai pas à te prévenir de tous mes faits et gestes !

Andrei hausse les épaules, un sourire amusé sur les lèvres. Nous restons là, le silence dans la pièce interrompu seulement par le murmure de la télévision en fond. Le calme de la villa est apaisant, même si l'ambiance entre nous est encore tendue.

— Bon, maintenant dis-moi, qu'est-ce que tu as discuté avec ton père ?

Je tourne la tête en sa direction, émet un souffle et décide de lui répondre.

— Il a voulu que je lui donne des informations sur toi. Je n'étais pas d'accord, mais il m'a menacée. Il a dit que si je ne disais rien, je ne reverrais jamais mon frère. J'étais prête à tout lui expliquer, parce que je ne suis rien à ses yeux et il pourrait m'empêcher de voir mon frère si ça lui chante. Mais je ne lui ai rien dit, parce que tu es arrivé juste à temps.

Andrei réfléchit un moment avant de parler.

— Je comprends. Mais n'oublie pas, je serai toujours là pour te protéger. Il ne pourra rien faire tant que je suis en vie. Donc, la prochaine fois, refuse simplement. Sinon, je me ferai un plaisir de te séquestrer.

Je le regarde, incrédule.

— Tu mens ! Tu fais ça juste pour que je ne lui dévoile rien.

Andrei reste sérieux.

— Si tu veux le penser ainsi, c'est ton choix. Mais ne dis pas que je ne t'aurais pas prévenue après coup.

Le silence retombe dans la pièce, marqué par une tension palpable. Les paroles d'Andrei flottent dans l'air, me laissant réfléchir à la manière dont je dois naviguer entre les menaces de mon père et les avertissements d'Andrei.

— Ça te dit de manger des sushis ?

Andrei propose cela avec une telle sincérité que je suis d'abord surprise. Après tout ce qu'il m'a dit plus tôt, je m'attends à une attitude plus distante. Cependant, j'ai un peu faim, et les sushis sont l'un de mes plats préférés.

— Oui, d'accord, réponds-je.

Andrei se lève et se dirige vers la cuisine. Quelques minutes plus tard, il revient avec un plateau de sushis qu'il pose sur la petite table devant nous. Il y a des sauces soja, deux types différents, probablement sucrée et salée. Le plateau est garni de diverses sortes de sushis, accompagnés de Coca-Cola et de café, que je suppose être pour lui. Il y a aussi des baguettes.

— Je pense que tu n'aurais pas voulu de café, alors je t'ai mis du Coca-Cola, dit-il en posant les derniers éléments sur la table.

Je remarque ce geste attentionné malgré tout ce qu'il m'a fait endurer. C'est un peu mignon, mais je reste sur mes gardes.

— Merci, dis-je simplement.

Je prends une baguette, la déplie et décide de goûter l'un des sushis. Je le porte à ma bouche, et une explosion de saveurs me ravit. Ça fait un moment que je n'ai pas mangé de sushis, et je savoure chaque bouchée. La fraîcheur du poisson et la douceur du riz sont tout simplement délicieux.

Il s'installe à côté de moi, se servant lui aussi. Nous partageons ce moment silencieux, le calme de la maison nous enveloppant. Malgré la tension et les défis qui se profilent, je profite de cette pause inattendue, appréciant le goût simple mais réconfortant des sushis.

Il se sert une portion généreuse de sushis et prend une gorgée de café, tout en observant le plateau entre nous. Le silence de la pièce est doux et tranquille, contrastant fortement avec l'agitation de la soirée précédente.

Je prends une autre bouchée, savourant chaque instant. La fraîcheur des sushis est un véritable réconfort après tout ce qui s'est passé. Malgré les tensions, ce petit moment de calme est agréable. Je remarque qu'Andrei semble aussi apprécier le repas, bien qu'il garde une expression sérieuse.

— Tu veux toujours qu'on parle de ce qui s'est passé chez mon père ? demande-t-il après un moment.

Je secoue légèrement la tête, appréciant le répit.

— Pas tout de suite. Pour l'instant, je préfère juste profiter de ce repas.

Il acquiesce, puis se concentre sur ses sushis. Le silence entre nous est apaisant, interrompu uniquement par le léger bruit des baguettes et le cliquetis des assiettes.

Je finis ma portion de sushis, et je me sers un peu de Coca-Cola. Andrei se resserre du café, l'air pensif. L'atmosphère tranquille de la villa me permet de décompresser, même si les événements de la soirée sont encore frais dans mon esprit.

— Alors, que prévois-tu pour demain ? demande-t-il après un moment, le regard toujours sérieux.

Je prends une profonde inspiration, essayant de me détendre autant que possible.

— Je ne sais pas encore.

Andrei hoche la tête, semblant comprendre mon besoin de calme. Nous continuons à manger en silence, chacun perdu dans ses pensées, profitant de ce moment de tranquillité après une soirée aussi éprouvante.

Le film continue et une scène apparaît à l'écran. Une scène où les deux personnages font l'amour avec une intensité brutale. Ma bouche s'ouvre légèrement alors que je fixe l'écran, la scène montrant un plaisir presque palpable. La femme crie de plaisir tandis que l'homme la prend sauvagement. Je suis complètement absorbée par ce qui se déroule devant moi.

Soudain, j'entends un rire provenant d'Andrei. Je tourne la tête vers lui, confuse.

— Tu aurais dû voir ta tête ! dit-il en rigolant de plus en plus fort.

Je rougis instantanément, embarrassée par la situation. Le rire d'Andrei n'arrange rien, et je me lève précipitamment, décidée à fuir vers ma chambre. Mais avant que je ne puisse faire un pas, Andrei me rattrape. Dans un mouvement rapide, il m'attrape et je me retrouve assise sur ses genoux, face à lui.

Je le regarde, perplexe, cherchant une explication à cette situation incongrue. La proximité soudaine me déstabilise encore plus, et je ne sais pas comment réagir.

— Qu'est-ce que tu fais ? dis-je, essayant de garder mon calme malgré la chaleur qui me monte aux joues.

Andrei, toujours amusé, me fixe avec un sourire en coin.

— Tu semblais tellement absorbée par le film que je n'ai pas pu résister à te taquiner.

Je prends une profonde inspiration, essayant de me détendre malgré la situation. La proximité d'Andrei est à la fois déconcertante et intimidante.

Andrei attrape mes fesses et les serre fort. Je suis surprise par ce geste, me demandant pourquoi il se concentre toujours sur cette partie de mon corps. Je me demande s'il y a une raison derrière cela, mais un sentiment étrange de plaisir me parcourt, et je ne peux pas le cacher. Andrei semble lire cette réaction sur mon visage.

— Je me suis même demandé si tu voulais reproduire cette scène, dit-il avec un sourire malicieux.

Je suis déstabilisée par sa remarque et tente de me relever, mais il me maintient fermement sur ses genoux.

— Reste là, ordonne-t-il.

Je me débats, cherchant à me libérer, mais il me retient avec force. Mon agitation ne fait qu'attiser sa détermination.

— Putain, Sheyla, arrête !

Je continue de me débattre, et je sens quelque chose de dur sous moi. Andrei balance sa tête en arrière, un soupir échappant à ses lèvres.

— Si tu bouges encore une fois, je te promets qu'il n'y aura pas de retour en arrière.

Sa voix est ferme et déterminée, et je comprends qu'il est sérieux. Le mélange de surprise, de frustration et de désir crée une atmosphère chargée de tension. Je finis par me figer, réalisant que toute tentative de résistance pourrait avoir des conséquences imprévues.

Je sens toujours son érection sous moi, et je ne peux ignorer la taille imposante. La gêne me fait rougir profondément. Andrei relève enfin la tête et nous échangeons des regards chargés de désir.

Nos yeux se croisent, exprimant une attraction mutuelle que ni l'un ni l'autre ne peut nier.

Bien que je ressente une intense envie de lui, aucun de nous n'émet de mot. Je me demande si je ne devrais pas en profiter pour jouer avec lui d'une manière ou d'une autre, peut-être comme une forme de vengeance pour tout ce que j'ai vécu.

Je garde mon regard fixé sur Andrei, tandis qu'il me scrute également avec une intensité brûlante. En prenant une décision audacieuse, je commence à bouger légèrement sur son érection Chaque mouvement déclenche des râles de plaisir de sa part, et il balance une fois de plus sa tête en arrière, perdu dans un soupir de satisfaction.

Le moment est chargé d'une tension palpable, et je laisse le jeu commencer, savourant la montée de l'intensité entre nous.

Je continue de bouger doucement sur son érection, ajustant mes mouvements pour qu'ils soient à la fois lents et sensuels. La tension entre nous est électrique, chaque petit mouvement provoque des frissons d'excitation et de plaisir chez Andrei. Je peux sentir son érection dure et imposante contre moi, et cela intensifie encore plus le désir qui m'envahit.

Andrei ferme les yeux un instant, grognant de plaisir, puis les rouvre pour me fixer avec une intensité brûlante. Ses mains se déplacent doucement le long de mes hanches, son contact augmentant encore plus la chaleur entre nous.

— Tu n'as pas l'air de vouloir te calmer, murmure-t-il, sa voix rauque remplie de désir.

Je souris légèrement, jouant avec lui, tout en continuant à me mouvoir lentement. Chaque mouvement génère une réponse de plus en plus intense de sa part, et je sens ses mains se serrer fermement autour de ma taille, accentuant notre connexion physique.

Il grogne encore, ses yeux brillant de désir, et sa respiration devient plus rapide. Je maintiens le rythme, profitant de chaque réaction qu'il a, mon propre plaisir croissant avec chaque mouvement.

Le silence de la pièce est interrompu par les bruits de notre plaisir mêlé aux murmures de satisfaction. Andrei semble lutter pour garder son contrôle, son souffle se faisant plus irrégulier à mesure que je continue. Sa tête tombe en arrière à nouveau, laissant échapper un soupir profond.

— Arrête de jouer avec moi comme ça, dit-il d'une voix brisée, presque suppliante.

Je me contente de sourire et de continuer, savourant le pouvoir que j'exerce sur lui. Le plaisir que nous partageons est à la fois intense et fascinant, et chaque moment devient une exploration délicieuse des limites de notre désir.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant