Andreï:
Je monte dans la voiture, mes pensées tournées vers la confrontation à venir. Cette nuit peut tout changer, et chaque détail compte. Le silence dans l'habitacle est oppressant, mais je m'en sers pour me concentrer sur le plan. Sofia a promis de donner sa réponse rapidement, et Paolo est déjà avec nous. Il ne reste plus qu'à s'assurer que tout le monde joue son rôle correctement.
En arrivant à l'emplacement convenu, une vieille usine désaffectée à la sortie de la ville, je gare la voiture à l'écart et m'approche du bâtiment. Les lampadaires éclairent faiblement l'endroit, projetant des ombres inquiétantes autour de moi. Je resserre ma veste, non pas à cause du froid, mais parce que je sens la tension monter.
À l'intérieur, Paolo est là, accoudé à une vieille table métallique au centre de la pièce. Ses yeux me suivent attentivement alors que j'entre. Il ne dit rien, mais son expression est grave. À ses côtés, Marco se tient droit, les bras croisés, l'air impassible. Ce dernier a toujours été une figure de silence, mais ce soir, il semble plus préoccupé que d'habitude.
— Alors, tout est prêt ? demande Paolo, sa voix résonnant dans l'espace vide.
— Presque, je réponds en lui lançant un regard assuré. Nous devons encore attendre Sofia.
Marco fronce les sourcils, méfiant.
— Et tu es sûr qu'elle viendra ? Si elle nous lâche à la dernière minute, ça peut tout ruiner.
— Elle viendra, je rétorque calmement, plus pour me convaincre que pour les rassurer. Elle sait que sa survie en dépend.
Le silence pèse sur nos épaules pendant plusieurs minutes. Je me tiens près de la fenêtre, scrutant l'extérieur, quand enfin, un mouvement attire mon attention. Sofia approche, accompagnée d'une autre femme que je n'avais pas prévue. Son visage m'est familier, mais je n'arrive pas à la replacer immédiatement.
Je me tourne vers Paolo et Marco.
— Elle est là. On reste concentrés.
Sofia entre, vêtue de noir, son regard perçant chacun d'entre nous. Derrière elle, la femme avance en silence, le visage à moitié dissimulé par une écharpe. Puis, tout devient clair : c'est Claudia, l'ex-femme d'Edoardo.
— Qu'est-ce qu'elle fait ici ? demande Marco, surpris.
Sofia s'avance, jetant un regard lourd de sens vers Claudia.
— Claudia a ses propres raisons de vouloir voir Edoardo tomber. Elle a des informations que vous n'avez pas.
Claudia retire lentement son écharpe, dévoilant des marques sombres sur son cou. Des ecchymoses récentes, des cicatrices du passé, toutes laissées par Edoardo. Je comprends alors l'ampleur de ce qu'elle a dû endurer et pourquoi elle est ici.
— Il m'a tout pris, dit-elle d'une voix basse mais ferme. Ma vie, ma dignité... Et maintenant, je vais l'aider à tout perdre.
Paolo se redresse, intéressé.
— Qu'est-ce que tu sais ? Qu'est-ce que tu as pour nous ?
Claudia sort un téléphone de sa poche et le pose sur la table. Elle fait défiler des fichiers avant de les ouvrir : des enregistrements, des conversations entre Edoardo et ses hommes, des plans pour éliminer ceux qui se dresseraient contre lui. Ce sont des preuves solides, irréfutables. Avec ça, nous avons tout ce qu'il nous faut pour l'abattre.
— J'ai travaillé discrètement pendant des mois, continue-t-elle. Et j'ai tout. Ses comptes, ses alliés, ses faiblesses. Je veux qu'il paie, et je veux être là pour le voir tomber.
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PIERCE THE VEIL
Любовные романыSheyla, 18 ans, a grandi dans l'ombre et la souffrance, sous l'emprise d'un père tyrannique, chef impitoyable de la mafia turque, qui la garde secrète et soumise, réprimant toute lueur d'émotion en elle. Mais tout bascule lorsqu'il décide de la mari...