34. Trahison

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Sheyla:

J'ouvre les yeux et je vois Andreï qui me regarde.

— Salut, dit-il.

— Salut...

Et là, tout me revient en mémoire : hier, j'ai couché avec lui. Je sens la honte monter en moi, mon visage devient tout rouge, et Andreï le remarque. J'étais encore ivre !

Il se met à rire.

— Et dire que je t'ai crue quand tu m'as dit que tu étais saoule !

Je tente de me retourner pour fuir ce moment gênant, mais il m'en empêche doucement.

— Oh, allez, ce n'est pas grave. Personnellement, j'ai vraiment apprécié. Et toi ?

Je soupire.

— Oui...

Je reste silencieuse, mon esprit encore troublé par la tendresse d'Andreï. Pourquoi est-il toujours si doux et attentionné avec moi ? Ressent-il ce que je ressens, ce lien profond qui nous unit ?

Mes pensées sont interrompues par la sonnerie de son téléphone. Andreï se penche pour le prendre et regarde l'écran. "Lino appelle", annonce-t-il calmement.

Je me redresse instinctivement, un peu nerveuse.

— C'est le Lino qui m'a aidée ? demand-je, cherchant à m'assurer.

— Oui, répond-il, sans quitter l'écran des yeux.

Il décroche et met le haut-parleur, comme il le fait toujours quand il reçoit un appel en ma présence. Ce petit geste me rassure, il veut que je sois incluse dans ce qui se passe.

— Andreï, nous pouvons parler ? demande Lino de l'autre côté du fil.

— Je t'écoute, répond Andreï, le ton sérieux.

— C'est à propos d'Edoardo.

Mon cœur rate un battement en entendant ce nom. Edoardo... ce nom évoque tant de souvenirs, de peur et de tension.

— Oui ? demande Andreï, impassible.

— Il n'est pas mort. Il a survécu.

Un silence pesant tombe dans la pièce. Andreï prend une profonde inspiration, visiblement agacé.

— Viens chez moi, dit-il d'une voix tendue.

— Ok, répond Lino avant de raccrocher.

Andreï repose le téléphone sur la table et reste un instant silencieux, les yeux fixés sur un point invisible. Je sens la tension monter en lui, et cela m'inquiète.

Andreï pose sa main sur son visage, l'air désemparé.

— J'ai fait tout ça... pour rien..., chuchote-t-il, comme s'il parlait plus à lui-même qu'à moi.

Je reste silencieuse, troublée par ses mots. Qu'est-ce qu'il veut dire par "tout ça pour rien" ? J'ai du mal à comprendre, à assembler les pièces du puzzle.

Il se lève du lit brusquement, me laissant seule dans la confusion, et sort de la chambre sans un mot de plus. Une sensation désagréable monte en moi. Et là, une pensée amère s'impose : je me suis encore fait avoir.

Je réalise, avec une pointe de douleur, que je ne suis peut-être rien de plus qu'un objet pour lui, un simple sextoy. Juste un moyen de se distraire, sans réelle importance à ses yeux.

Je me lève, le cœur lourd, et pars chercher une tenue. Hors de question de rester en short et débardeur après ce qu'il vient de se passer. Je suis bien décidée à l'ignorer, comme il le fait si souvent avec moi.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant