12. Les révélations

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Sheyla:
Je regarde Andréï avec incompréhension, mais finis par comprendre. Cette fille va vraiment m'accompagner ? Elle se retourne après avoir fait un câlin à Micha et s'avance vers moi.

— Tu dois être la fameuse Sheyla !

Elle s'approche encore plus et me serre dans ses bras. Je lui rends son câlin malgré les picotements que cela me procure. Je n'ai jamais fait de câlin à part avec mon petit frère, donc c'est étrange. Elle se retire ensuite et me fait face.

— Oh ! Tu es tellement incroyable !

Je souris, gênée, et la remercie.

Andréï prend la parole, et elle se retourne vers lui.

— Comme tu as pu le comprendre, Sheyla, Aylin va t'accompagner. Ne t'inquiète pas, c'est une espionne très douée, elle t'aidera tout au long. Tu n'auras rien à craindre.

Comme si j'avais peur.

— Oui ! J'ai vraiment trop hâte ! D'ailleurs, y a-t-il un style vestimentaire à adopter pour cette soirée ? demande Aylin.

— Non, vous pouvez partir comme vous le souhaitez, répond Andréï.

Aylin se tourne alors vers moi et m'adresse un sourire qui veut tout dire.

— Andréï, demande à un de tes hommes de nous préparer une voiture.

— Pourquoi ? réplique-t-il.

— ON VA FAIRE DU SHOPPING !

Oh non, tout sauf ça, s'il vous plaît, je veux juste dormir !

Andréï appelle l'un de ses hommes pour préparer la voiture, et nous nous dirigeons rapidement vers celle-ci. Nous montons à l'intérieur, et nous partons en direction de la ville.

Enfin arrivées en ville, nous faisons plusieurs boutiques. Contre toute attente, je me sens à l'aise, ce qui est rare pour moi. Cette fille, Aylin, semble vraiment être une bonne personne. Nous essayons plusieurs robes de soirée chic, et je tombe sur une robe absolument resplendissante. Elle est noire, en mousseline de soie, avec des manches longues, un col en V, et une ceinture noire à la taille. J'adore cette robe, mais Aylin ne l'approuve pas. Elle me passe alors une autre robe, me forçant presque à l'essayer.

C'est une robe style sirène, en maille noire avec des fleurs 3D, moulante, épaule dénudée, avec une fente et une longueur qui traîne au sol. Franchement, elle met parfaitement en valeur ma taille, mes hanches, et mes fesses. On peut même apercevoir un peu de mon ventre, mais rien d'alarmant. De toute façon, je ne me soucie jamais des critiques ou des regards des autres sur mon corps. C'est le mien, pas le leur.

J'ouvre la cabine et sors pour lui montrer. Elle saute de joie, en criant :

— Mais t'es incroyable ! J'adore !

Je la remercie avant de me rhabiller. Ensuite, nous passons à la caisse. Aylin, de son côté, a choisi une robe encore plus audacieuse que la mienne. Elle a opté pour une longue robe noire ras-du-cou avec des paillettes, un dos nu, et un drapé longue à l'avant au niveau de la poitrine. Franchement, cette robe met vraiment en valeur ses seins.

Nous nous dirigeons ensuite vers un magasin de chaussures. J'opte pour des escarpins à plateforme Aevitas de Versace tandis qu'Aylin choisit des escarpins en cuir vernis So Kate de Christian Louboutin. Après les chaussures, nous passons évidemment aux sacs. Pour compléter ma tenue, je prends un mini sac en velours Greca Godess assorti à mes chaussures, tandis qu'Aylin choisit un mini sac My Dior noir, fidèle à son style.

Une fois nos achats terminés, nous rentrons. Pendant le trajet, Aylin ne cesse de me poser des questions sur ma vie personnelle. Certaines reçoivent des réponses, d'autres non. Mais une de ses questions reste gravée dans mon esprit : "Pourquoi a-t-il caché ton existence ?" Je dois vraiment découvrir la raison !

De retour à la maison, je n'adresse pas un mot à Andréï, et lui non plus ne me parle pas. Il est déjà 18h, et la soirée commence à 20h. Aylin prend l'initiative de me maquiller et de coiffer mes cheveux, et je fais de même pour elle. Ensuite, nous enfilons nos vêtements, nos chaussures, et je prépare mon sac.

Lorsque tout est prêt, nous sortons de nos chambres. Aylin passe la porte en première, et je la suis de près, prête pour la soirée qui nous attend.

Nous descendons les escaliers, où Andréï et Micha nous attendent. Dès que je commence à descendre, je sens le regard d'Andréï sur moi. Je le regarde aussi, mais seulement un instant. Une fois en bas, je ne m'arrête même pas et continue de suivre Aylin, sans adresser un seul regard à Andréï.
Aylin et moi avançons vers la porte d'entrée, laissant Andréï et Micha derrière nous. Je sens leur présence, mais je fais tout pour ne pas me retourner. Mon cœur bat un peu plus vite, mais je garde la tête haute et continue de marcher. Aylin me lance un petit sourire complice, comme si elle comprenait parfaitement ce que je ressens. Micha et andreï nous suivent de derriere et prennent une autre voiture.

Nous sortons enfin de la maison, l'air frais de la soirée nous accueille. Une voiture noire nous attend déjà devant l'entrée, prête à nous emmener à l'événement. Aylin s'arrête brièvement et se tourne vers moi.

— Prête pour ce soir ? me demande-t-elle avec une lueur d'excitation dans les yeux.

Je hoche la tête, essayant de ne pas penser à ce qui m'attend à l'intérieur de la voiture, ou à ce que cela pourrait signifier. Nous montons dans le véhicule, et la porte se referme doucement derrière nous, nous plongeant dans une atmosphère feutrée. Les lumières de la ville commencent à défiler par la fenêtre, tandis que nous nous éloignons de la maison.

Pendant le trajet, je ne peux m'empêcher de repenser à la question qu'Aylin m'avait posée plus tôt : "Pourquoi a-t-il caché ton existence ?" Cette question me hante, mais je garde le silence, observant la route devant moi, déterminée à rester concentrée sur la soirée à venir. Avant de partir, Micha m'a discrètement glissé une oreillette.

Nous arrivons enfin devant la somptueuse villa d'Edoardo. Les lumières éclatantes illuminent la façade, et une foule élégante se presse déjà à l'entrée. Lorsque nous sortons de la voiture, je remarque immédiatement le même homme que j'avais vu la dernière fois. Il se tient près de l'entrée, surveillant les allées et venues avec une vigilance tranquille.

Cette fois-ci, je me sens plus préparée. Dans ma main, je tiens fermement l'invitation, bien plus confiante que lorsque j'avais dû utiliser ma carte d'identité pour passer. Aylin, à mes côtés, me jette un regard rassurant avant de me précéder vers l'entrée.

Le regard de l'homme se pose sur moi, mais cette fois, il n'y a ni hésitation ni doute. Il hoche simplement la tête en signe de reconnaissance et nous laisse passer, l'invitation en main. Nous franchissons les portes de la villa, prêtes à affronter la soirée qui nous attend.

Nous pénétrons dans la villa, accueillies par une ambiance à la fois luxueuse et animée. Les éclats de rire, la musique douce, et le tintement des verres se mêlent dans l'air, créant une atmosphère envoûtante. Les invités, vêtus de leurs plus belles tenues, se déplacent gracieusement à travers la grande salle ornée de lustres scintillants et de tableaux d'art.

Aylin et moi échangeons un regard, une sorte de compréhension mutuelle, avant de nous avancer plus loin dans la pièce. Je me sens étrangement calme, malgré le luxe qui m'entoure et l'incertitude de la soirée. Ma robe, celle qu'Aylin m'a persuadée d'essayer, semble attirer quelques regards admiratifs, mais je reste concentrée sur notre objectif.

Alors que nous nous mêlons à la foule, Aylin commence à engager la conversation avec quelques personnes. Elle est dans son élément, souriante et charmante, alors que moi, je reste plus en retrait, observant les alentours. J'essaie de repérer Edoardo parmi les invités, curieuse de voir comment il va se comporter ce soir.

Soudain, je sens une présence derrière moi. En me retournant, je tombe nez à nez avec l'homme de l'entrée. Son expression est impassible, mais ses yeux semblent analyser chaque détail de ma tenue et de mon visage.

— Mademoiselle, dit-il d'une voix posée, le maître de la maison vous attend dans le salon privé.

Mon cœur rate un battement, mais je hoche la tête calmement. Aylin se tourne vers moi, ayant entendu l'échange, et m'adresse un regard encourageant.

— Je vais te suivre, murmure-t-elle, son ton rassurant.

Nous suivons l'homme à travers la foule, jusqu'à un couloir plus discret qui mène au salon privé. Chaque pas résonne légèrement sur le sol en marbre, amplifiant la tension qui monte en moi. Finalement, nous atteignons une grande porte en bois sombre, que l'homme ouvre avec respect.

À l'intérieur, la pièce est décorée avec une élégance sobre. Edoardo est là, assis dans un fauteuil, un verre à la main. Il se lève en nous voyant entrer, un sourire énigmatique aux lèvres. Ses yeux passent rapidement de moi à Aylin, puis reviennent se poser sur moi.

— Sheyla, vous voilà.

Ce gros salaud. Je lui adresse un sourire, cachant soigneusement la colère qui bouillonne en moi. Je suis presque certaine qu'il ignore que je suis au courant de ce qu'il a fait. Edoardo me renvoie mon sourire, puis prend la parole d'un ton suave :

— Excusez-moi, pourriez-vous nous laisser seuls ? dit-il en s'adressant à Aylin.

Aylin acquiesce et se dirige vers la porte. Avant de sortir, elle me jette un dernier regard, un mélange d'inquiétude et de soutien. Je lui souris pour la montrer que tout ira bien, même si une part de moi n'en est pas totalement convaincue.

— Venez-vous asseoir, dit Edoardo d'une voix douce.

Je m'avance vers le fauteuil en face de lui et m'assois, le fixant droit dans les yeux. Il est derrière son bureau, ses mains posées nonchalamment sur le bois poli, et moi, je suis assise juste en face, prête à découvrir ses intentions.

Le silence qui s'installe est lourd de sous-entendus, mais je ne baisse pas les yeux. Je me demande ce qu'il va dire, et surtout, comment il réagira s'il apprend que je connais la vérité.

— Comment allez-vous depuis ? demande-t-il avec une apparente courtoisie.

Je lui réponds avec un sourire, jouant le jeu.

— Très bien, et vous ?

Il me rend mon sourire, mais je perçois une légère insistance dans son regard.

— Bien, bien. La dernière fois, je vous avais donné mon numéro, mais vous ne m'avez pas contacté, dit-il, son ton se voulant léger mais teinté de curiosité.

Je sens qu'il essaie de comprendre pourquoi je suis restée silencieuse. Peut-être qu'il s'interroge sur ce que je sais vraiment, ou peut-être qu'il joue simplement avec moi. Dans tous les cas, je décide de rester calme et de continuer à lui répondre avec la même gentillesse apparente, sans dévoiler mes véritables pensées.

— Oui, désolée, j'étais très occupée ces derniers temps. Mais j'ai finalement réussi à dégager un peu de temps, la preuve : me voilà à votre soirée, exceptionnellement pour vous voir, dis-je en lui adressant un sourire poli.

Je vois son sourire s'élargir légèrement, satisfait de ma réponse. Il semble flatté par mes paroles, mais je garde mon masque d'amabilité, attendant de voir où il veut en venir. En réalité, je suis ici pour bien plus que simplement le "voir".

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant