44. Déchirante

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Sheyla :

Le lendemain,

Je me réveille avec une douleur intense au ventre, une sensation qui me tord de l'intérieur. J'essaie de sortir du lit sans faire de bruit pour ne pas réveiller Eren. Je me dirige rapidement vers la salle de bain, me sentant de plus en plus mal. Une fois à l'intérieur, je m'enferme et m'approche du miroir au-dessus du lavabo. Mon reflet me renvoie une image déprimante.

— Sérieusement..., je murmure à moi-même, désabusée.

J'ai des cernes marquées, la peau grasse, deux boutons bien visibles, et mes paupières semblent encore plus tombantes que d'habitude. Je soupire, puis me déshabille rapidement pour me glisser sous la douche.

30 minutes plus tard.

Après une longue douche qui ne me revigore pas complètement, mais qui me permet de me sentir un peu plus propre, je m'habille et me prépare. Je me retourne enfin vers le lit et réveille doucement Eren.

— Allez, mon grand, c'est l'heure de se lever, dis-je doucement en posant ma main sur son épaule.

Eren se réveille lentement, ses yeux encore mi-clos, et il se frotte le visage en grognant légèrement. Je lui souris malgré la fatigue qui pèse sur moi, essayant de ne rien laisser paraître.

— Encore cinq minutes, murmure-t-il.

— Pas cette fois, dis-je doucement. On a beaucoup à faire aujourd'hui.

Je sors de la chambre et descends rejoindre la cuisine. En chemin, je croise Micha. Il me jette un regard froid, plein de reproches. Je sais bien pourquoi : il ne m'a toujours pas pardonné d'avoir poignardé Andreï. Tant pis pour lui, bien fait, me dis-je, même si Andreï n'est pas mort. Je décide de ne pas prêter attention à son regard et continue ma route, mais je sens soudain sa main agripper mon bras. Je m'arrête et me tourne vers lui, le regard sévère.

— Qu'est-ce que tu fais ? dis-je sèchement.

— T'as beaucoup grossi ces derniers temps, lance-t-il, un rictus méprisant sur les lèvres.

Merde. Je dois trouver quelque chose, il ne doit surtout pas deviner que je suis enceinte. Je retire vivement mon bras de son emprise et le regarde avec méfiance.

— Tu devrais arrêter de te goinfrer comme un porc, ajoute-t-il d'un ton venimeux.

Avant même que je ne réussisse à répondre, il tourne les talons et disparaît dans le couloir. Je me retiens de crier après lui, mais je murmure entre mes dents :

— Connard.

Apparemment, il m'a entendue, car il se retourne brièvement, mais je m'en fiche. Un sourire en coin s'affiche sur mon visage, et je reprends mon chemin vers la cuisine. Ils ne savent pas encore ce qui arrive, pensai-je en silence, déterminée.

En arrivant dans la cuisine, je prends une grande inspiration. L'air y est plus frais, et l'odeur de café m'aide à calmer le tourbillon de pensées dans ma tête. Je me prépare un café rapidement et commence à sortir quelques ingrédients pour le petit-déjeuner d'Eren. Il mérite au moins un moment de normalité, malgré tout le chaos qui règne autour de nous.

Alors que je casse des œufs dans une poêle, mon esprit revient à Micha. Il commence à poser trop de questions, à être trop curieux. Cela pourrait devenir dangereux. Je ne peux pas me permettre qu'il découvre ma grossesse avant que je sois prête à le révéler. Si Andreï l'apprend avant que je ne sois en position de force, cela pourrait tout compromettre. Je dois rester vigilante.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant