Andreï:Je m'installe au volant, mais cette fois, c'est la colère qui bouillonne en moi. Je ne peux plus la contenir. Tout ce que j'ai retenu pendant la soirée explose.
— Qu'est-ce que tu voulais prouver là-bas, hein? dis-je en serrant les dents. Tu savais très bien que ce n'était pas le moment pour ce genre de jeu, Sheyla. Tu crois que je n'ai pas vu comment tu te comportais?
Je me tourne vers elle, les yeux brûlant d'une rage que je peine à maîtriser. Elle garde son regard fixé sur la route, mais je sais que mes mots la touchent.
— Et ta tenue... sérieusement? Tu pensais que c'était approprié? Tu savais que ça attirerait les regards, que ça me mettrait hors de moi, mais tu l'as fait quand même. Pour quoi? Pour te prouver quoi, exactement?
Je frappe le volant du plat de la main, le bruit résonne dans l'habitacle.
— Je ne comprends pas, Sheyla. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu cherches toujours à me pousser à bout? On était censés passer une soirée tranquille, pas entrer dans un jeu de provocation! Je suis fatigué de tout ça, fatigué de ces confrontations inutiles.
Elle reste silencieuse, mais je vois ses doigts se crisper sur son sac. Je respire profondément, tentant de calmer la colère qui continue de me ronger, mais c'est difficile.
— Tu crois que c'est facile pour moi? De te voir te mettre dans des situations comme celle-là, où je sais que ça peut mal tourner? Tu crois que ça m'amuse de devoir toujours jouer les gardiens, de te tirer hors de là quand tu fais n'importe quoi?
Je sens la tension dans mes épaules, et je relâche un peu ma prise sur le volant.
— Mais ce soir, tu es allée trop loin. Tu ne peux pas jouer avec moi comme ça, Sheyla. Pas quand tu sais que je m'inquiète pour toi.
Je m'enfonce dans le silence, laissant mes mots flotter entre nous. Le trajet continue, chargé de cette colère qui ne faiblit pas.
Enfin arrivé je coupe le moteur brusquement, laissant ma frustration parler pour moi. Sheyla descend de la voiture sans un mot, puis claque la portière avec une force qui reflète ma propre colère. Je sors rapidement à mon tour, sentant la tension monter encore d'un cran. Elle marche vers la villa à grands pas, mais je refuse de la laisser fuir cette conversation.
— Sheyla ! criai-je en accélérant pour la rattraper. Tu crois vraiment que tu vas entrer et tout ignorer ?
Elle ne se retourne pas, mais je sais que mes mots l'atteignent. J'entends ses talons frapper le sol avec plus de force, comme si elle voulait mettre de la distance entre nous et ce qui vient de se passer. Mais je ne vais pas la laisser s'échapper aussi facilement.
Je la rejoins enfin devant la porte et attrape son bras pour la forcer à s'arrêter. Elle se tourne vers moi, ses yeux brillants de défi, mais aussi de colère.
— Tu penses vraiment que tu peux te comporter comme ça et t'en tirer sans rien dire ? lui dis-je d'une voix plus basse, mais tout aussi mordante. Ce n'est pas comme ça que ça marche, Sheyla. Pas après ce que tu as fait ce soir.
Elle essaie de se dégager de mon emprise, mais je ne lâche pas. Je la fixe, cherchant à comprendre ce qui lui est passé par la tête.
— Qu'est-ce que tu cherchais à faire, hein ? Pourquoi ce jeu, pourquoi cette tenue ? Pourquoi me pousser à bout comme ça ?
Elle finit par me repousser, ses yeux lançant des éclairs.
— Parce que tu ne comprends jamais rien ! s'écrie-t-elle enfin, sa voix tremblante de colère et de frustration. Tu ne comprends jamais ce que je ressens, ce que je veux !
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PIERCE THE VEIL
RomansSheyla, 18 ans, a grandi dans l'ombre et la souffrance, sous l'emprise d'un père tyrannique, chef impitoyable de la mafia turque, qui la garde secrète et soumise, réprimant toute lueur d'émotion en elle. Mais tout bascule lorsqu'il décide de la mari...