Prologue : La nuit du carnage

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Sheyla:

J'avais cru que j'allais m'évanouir. Dès que je les avais vus, j'avais su que tout était terminé. Dans un élan de panique, j'avais couru hors de la villa, suivant l'homme qui m'avait tendu la main après avoir découvert les corps sans vie de mon père et de mon frère. Tout s'était déroulé si rapidement que j'avais à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait.

C'était le 12 juillet, un jour supposé être marqué par la fête et la célébration. Nos familles avaient organisé une réception en l'honneur des accomplissements de mon mari. Mon fiancé et mon père discutaient affaires à l'intérieur, comme à leur habitude. À un moment, une envie pressante de prendre l'air m'avait poussée à sortir dans le jardin. Là, j'avais été approchée par quatre femmes inconnues qui m'avaient gentiment proposé de me joindre à elles. Par politesse, j'avais accepté leur invitation et nous avions commencé à discuter, insouciantes.

Soudain, un bruit sourd avait retenti : des coups de feu. En une fraction de seconde, le chaos avait éclaté. Des cris perçaient de toutes parts, tandis que femmes et enfants couraient dans toutes les directions, cherchant désespérément à fuir. Tout résonnait dans ma tête comme une cacophonie assourdissante.

Plutôt que de rester figée dans la peur, j'avais couru vers la villa, déterminée à retrouver mon père et mon frère. À peine avais-je franchi la porte que la scène surréaliste qui m'attendait m'avait coupé le souffle : du sang maculait les murs et le sol, des corps jonchaient la pièce, certains morts, d'autres blessés et agonisants. L'horreur paralysait mes mouvements, et je restais là, tétanisée, jusqu'à ce qu'un homme me bouscule, me faisant tomber au sol.

La réalité me rattrapait brutalement : il fallait que je bouge. Respirer devenait de plus en plus difficile alors que je voyais, impuissante, des hommes se faire abattre, des femmes et des enfants être touchés par les balles. C'était un véritable carnage. Après un instant d'hésitation, je m'étais relevée, m'efforçant de trouver la force de continuer, et j'avais décidé de me rendre dans le bureau de mon père. La pièce était vide. Mon cœur battait à tout rompre, tandis que je priais pour que ma famille soit saine et sauve.

Mon espoir s'était rapidement effondré lorsque j'étais entrée dans la salle de cérémonie : le corps de mon père gisait là, sans vie, aux côtés de mon frère, âgé de dix ans à peine. Le choc m'avait frappée de plein fouet, et je n'avais pu retenir un cri déchirant. Submergée par l'émotion, mon corps avait cédé et je m'étais effondrée, perdant connaissance.

Lorsque je m'étais réveillée, des cris retentissaient encore autour de moi. C'est alors qu'un homme s'était approché pour m'aider à me relever.

— Madame Ivanov, nous devons partir immédiatement ! Suivez-moi, vite !

Sans réfléchir, je l'avais suivi hors de la villa, mais à peine avions-nous franchi la porte qu'un coup de feu avait résonné, brisant le silence précaire. L'homme à mes côtés s'était effondré sous mes yeux. Je n'avais même pas eu le temps de comprendre d'où venait la balle. À cet instant, Andreï, mon mari, avait surgi de nulle part et m'avait soulevée avec une rapidité incroyable. Il avait couru jusqu'à une voiture garée à l'extérieur, m'y installant rapidement.

— Emmenez ma femme en sécurité, je reviendrai dès que possible ! avait-il ordonné au chauffeur.

La voiture avait démarré en trombe, me projetant brusquement en arrière contre le siège. Je regardais par la fenêtre, cherchant désespérément mon mari des yeux, mais il avait déjà disparu de mon champ de vision.

— Mais qu'est-ce qui se passe ?! m'étais-je exclamée, la panique montant. Chauffeur, expliquez-moi ! Pourquoi avez-vous tué l'homme qui m'a aidée ?

Le chauffeur, impassible, avait jeté un coup d'œil dans le rétroviseur, son visage aussi dur que la pierre.

— Madame Ivanov, des hommes armés se sont infiltrés dans la villa. L'homme qui vous a aidée faisait partie de leurs complices.

Sous le choc, j'avais balbutié :

— Mais... qui sont-ils ?

Le chauffeur, hésitant, avait pris une profonde inspiration avant de répondre d'une voix grave :

— La mafia italienne, l'ennemi juré de M. Ivanov.

Et soudain, tout s'était éclairci : la fête, l'attaque, le carnage... Tout cela n'était qu'un plan machiavélique pour détruire ma famille.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant