23. Kidnapping

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Sheyla:

Alors qu'il décroche le téléphone, je remarque immédiatement le changement dans son expression. L'instant de tendresse que nous venons de partager semble s'effacer sous une ombre de préoccupation. J'attends en silence, essayant de deviner ce qui se passe.

Quand il mentionne le nom de Micha, je comprends que c'est sérieux. Je me prépare mentalement à ce que notre moment touche à sa fin. L'échange est bref, mais la tension est palpable. Je vois que quelque chose de grave est en train de se passer.

Il raccroche et se tourne vers moi, son visage devenu grave, presque fermé.

— Je suis désolé, il faut qu'on y aille. C'est urgent, dit-il, et je sais que ce n'est pas le moment de poser des questions.

— D'accord, dis-je simplement, essayant de cacher mon inquiétude.

Nous retournons à la voiture, et je sens l'atmosphère changer radicalement. L'excitation et l'intimité qui nous entouraient il y a à peine quelques minutes sont remplacées par une tension que je n'aime pas du tout. Je m'installe sur le siège passager, mon esprit tournant à toute vitesse, mais je garde le silence.

Andreï démarre la voiture et fait demi-tour, quittant la forêt d'une manière bien plus précipitée que celle dont nous sommes arrivés. Mon cœur bat fort, non plus à cause de notre passion, mais à cause de l'inquiétude grandissante qui s'installe en moi. Je ne sais pas ce qui nous attend, mais je sens que c'est grave, et je déteste cette sensation d'incertitude.

Je tourne la tête pour le regarder. Ses traits sont tendus, concentrés sur la route, mais je vois la tempête d'émotions qui se cache derrière son regard. J'ai envie de poser ma main sur la sienne, de lui offrir un peu de réconfort, mais je n'ose pas.

Le silence qui suit est lourd, chargé d'anticipation. Je ne sais pas ce qui nous attend à l'autre bout de ce trajet, mais je sais une chose : je suis prête à affronter ce qui vient, aux côtés d'Andreï, quoi qu'il arrive.

Nous arrivons enfin, et la voiture s'arrête devant une villa que je ne reconnais pas. Ce n'est pas la nôtre.

— On est où ? demandé-je, un peu perdue.

— Chez Micha, répond Andreï en coupant le moteur.

Il sort de la voiture, et je le suis, mais dès que je me lève, je réalise que je n'ai rien sur moi à part ma robe. C'est terriblement gênant, et je sens la chaleur monter à mes joues. Il faut que j'en parle à Andreï.

Il se tient juste devant moi.

— Andreï ! l'appelai-je, un peu hésitante.

Il se retourne et me regarde, visiblement confus. Je m'approche un peu plus, et je lui murmure à l'oreille, gênée.

— Je n'ai rien sous ma robe, et ça frotte entre mes cuisses... c'est vraiment gênant.

Il me sourit, un sourire un peu trop amusé à mon goût.

— Tant pis, je ne vais pas te laisser seule dans la voiture. Suis-moi.

Est-il sérieux ? Il est fou ? Je n'ai rien sous ma robe, et chaque pas que je fais rend la situation encore plus inconfortable. Je vais finir par le tuer.

Mais malgré tout, je le suis. Nous entrons dans la villa, et je me sens de plus en plus consciente de mon état. Mon cœur bat plus vite, non pas à cause de ce qui nous attend à l'intérieur, mais à cause de la gêne grandissante.

L'atmosphère dans la villa est si lourde que j'ai l'impression d'étouffer. Micha se tient devant nous, visiblement nerveux. Dès que nous franchissons la porte, il nous accueille, mais je devine déjà que ce qu'il va dire ne va pas plaire à Andreï.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant