15. Confrontations électriques

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Andreï:

Je sors de la douche, me séchant rapidement avec une serviette, le visage encore marqué par la frustration. Je m'habille avec des gestes précis et déterminés, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions.

Je me dirige vers la porte de ma chambre et l'ouvre avec calme, prêt à retrouver Sheyla. Mais au lieu de sortir immédiatement, je prends un moment pour respirer profondément et me recentrer.

Je la trouve dans le couloir, attendant sans doute une réaction de ma part. Mon visage reste impassible, ma posture ferme et résolue.

— On doit parler, dis-je simplement, ma voix froide et directe. Je ne veux pas prolonger ce malentendu.

Je la guide d'un geste décidé vers l'intérieur de ma chambre, fermant la porte derrière nous avec assurance. Une fois à l'intérieur, je la fixe avec un regard déterminé, évitant tout signe de vulnérabilité.

— Je comprends que ce soit confus, dis-je, ma voix sans émotion. Mais il est clair que nous devons clarifier ce que nous ressentons et ce que nous attendons l'un de l'autre.

Je prends une profonde inspiration, cherchant à maintenir mon calme malgré la tension palpable.

— Je ne veux pas que ce soit mal compris. Nous devons être clairs sur ce que cela signifie pour nous, sans nous laisser emporter par les émotions.

Je me positionne de manière à ce qu'elle puisse voir que je suis sérieux, mais sans me montrer affecté. La décision de garder une certaine distance émotionnelle est un effort conscient, visant à éviter toute confusion supplémentaire et à établir des limites claires.

Je la regarde avec un regard indifférent alors qu'elle rigole, un éclat de défi dans ses yeux.

— Tu as sérieusement cru que ça m'a blessée ? Je n'en ai rien à foutre. Tu n'es que comme tous les autres hommes.

Sans un regard en arrière, elle quitte ma chambre en claquant la porte avec force. Le bruit du claquement résonne dans la pièce, mais je reste implacable.

Je me détourne de la porte fermée avec un soupir léger, retournant à ma position initiale avec une attitude de désintérêt apparent.

Je secoue la tête, un sourire cynique aux lèvres, conscient que sa réaction ne me touche pas vraiment. Le rejet ne m'affecte pas autant qu'elle pourrait le penser. Je me remets en position, détendu, et me concentre sur mes propres pensées et objectifs, laissant derrière moi les émotions turbulentes et le bruit de la porte qui s'est fermée.

Je regarde la porte fermée avec une expression froide, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres.

— De toute manière, c'est mieux comme ça, murmuré-je pour moi-même.

Je me détourne de la porte, ressentant un soulagement paradoxal. Au moins, maintenant, il n'y a plus de confusion ni d'attentes irréalistes. Je retourne à mes pensées, les émotions se calmant lentement alors que je me remets en place. Le poids de la situation semble moins écrasant, et je me concentre sur le fait que cette séparation peut en fin de compte être la meilleure solution pour préserver ce que j'ai construit et éviter des complications inutiles.

Je reste immobile un moment, les émotions conflictuelles se bousculant en moi. L'idée que je pourrais avoir failli tomber amoureux de Sheyla m'agace et me frustre.

Je m'assois lourdement sur le bord du lit, repensant à ces moments d'incertitude et d'intensité émotionnelle. J'ai failli me laisser emporter par des sentiments que je ne peux pas me permettre d'explorer.

— Putain, murmuré-je, la voix pleine de frustration. J'ai failli tomber amoureux d'elle, et maintenant ça complique tout.

Le sentiment de frustration persiste, comme une piqûre constante. Je me passe la main sur le visage, essayant de chasser les pensées tourmentées. Le fait que mes émotions aient failli me submerger me met en colère contre moi-même.

Je sais que je dois rester concentré sur mes objectifs et éviter les complications sentimentales qui pourraient compromettre tout ce que j'ai construit jusqu'à présent. Cette réalisation, bien que nécessaire, est douloureuse et déroutante.

Je me redresse, prenant une profonde inspiration pour me calmer. Le chemin est encore semé d'embûches, mais je dois garder le cap et rester fidèle à mes propres principes, même si cela signifie ignorer les émotions compliquées que je ressens.

Je me lève d'un coup, déterminé à ne pas laisser les émotions me détourner de ce que je dois accomplir. La frustration me pousse à agir plutôt qu'à rester dans l'inaction. Je me dirige rapidement vers mon bureau, essayant de mettre de côté les sentiments conflictuels pour me concentrer sur le problème urgent.

En entrant dans le bureau, je me dirige vers le bureau où se trouvent des documents et des informations éparpillés. Je prends une profonde inspiration et commence à rassembler les pièces du puzzle.

— Il faut que je comprenne ce qui se passe avec Sheyla, son père, le père d'Aylin, et... mon père, murmuré-je, en me parlant à moi-même.

Je me penche sur les documents, les notes et les fichiers. Les indices épars semblent former un enchevêtrement complexe, mais je suis déterminé à éclaircir la situation. Je commence à établir des connexions entre les différentes personnes impliquées, cherchant des points communs et des explications potentielles.

Chaque détail, chaque conversation entendue, est passé au crible avec une précision méthodique. Je note tout ce que je découvre, essayant de comprendre comment les différents éléments se relient entre eux.

— Si je peux comprendre ce qui lie toutes ces personnes et ce qui se passe réellement, je pourrais peut-être trouver une solution ou au moins une explication qui me permettra de mieux gérer la situation.

Le travail est intense, mais je reste concentré, mon esprit s'accrochant à l'idée de percer à jour les mystères qui entourent cette affaire. Mon objectif est clair : obtenir des réponses et démêler ce réseau de relations compliquées pour mieux comprendre ce qui se trame.

Je consulte l'horloge du bureau et réalise qu'il est déjà 15h. La prise de conscience que Sheyla est absente depuis un moment me pousse à quitter le bureau pour la chercher. Après avoir vérifié toutes les pièces de la maison sans succès, je croise l'un de mes hommes qui se promène dans le couloir.

— Oui, monsieur ? dit-il en se redressant.

— Tu sais où est passée Sheyla ? demande-je, l'inquiétude se mêlant à la frustration.

— Oui, elle est sortie il y a environ deux heures, répond-il.

— Tu te moques de moi ? Pourquoi personne ne m'a informé de son départ ?

Ma frustration est palpable, et l'homme semble de plus en plus mal à l'aise.

— Je... je suis désolé. Elle m'a dit que vous étiez au courant, explique-t-il, la gêne évidente.

Je souffle de colère, mais je me reprends rapidement. Il est essentiel de rester concentré et de prendre des mesures immédiates.

— Prépare-toi à partir avec moi. Nous allons chez Monsieur Demir, dis-je d'un ton ferme.

Je me dirige vers la sortie, déterminé à comprendre ce qui se passe et à retrouver Sheyla. La situation est urgente, et je ne peux pas me permettre d'attendre davantage.

Je prends place à l'arrière de la voiture, m'efforçant de garder mon calme alors que les pensées tourbillonnent dans ma tête. Mon homme s'installe rapidement au volant, prêt à conduire. Sans un mot de plus, il démarre la voiture et nous nous mettons en route.

Le moteur ronronne doucement alors que nous roulons, et je fixe la route à travers la vitre, le regard dur et concentré. Chaque seconde qui passe semble plus longue que la précédente, mais je garde mon expression impassible, déterminé à rester maître de la situation.

Le trajet se déroule dans un silence tendu, chacun sachant que l'enjeu est important. Mon esprit est déjà en train de calculer les prochains mouvements, prêt à faire face à tout ce qui m'attend une fois arrivé chez Aslan.

Le silence règne dans la voiture, seulement interrompu par le vrombissement du moteur et le bruit sourd des pneus sur la route. Mon regard reste fixé à l'extérieur, mais mes pensées sont ailleurs, tournées vers Sheyla et les mystères qui entourent cette situation.

Chaque virage, chaque ligne droite me rapproche de réponses, mais aussi de potentiels dangers. Je me concentre sur ce que je vais dire, sur ce que je vais faire. Tout doit être calculé, chaque geste, chaque mot.

Après un moment qui semble une éternité, nous approchons enfin de la propriété de Aslan. Mon homme ralentit en approchant de l'entrée, jetant un coup d'œil vers moi pour confirmer la suite des opérations.

— Attends ici, dis-je, sans détourner les yeux de l'entrée.

Je descends de la voiture avec détermination, la tension montant à chaque pas que je fais vers l'entrée. J'ignore les regards curieux ou inquiets des domestiques présents. Chaque mouvement est mesuré, chaque décision pesée.

Je pousse la porte et entre dans sa demeure prêt à découvrir ce qui se trame vraiment. La pièce est silencieuse, presque trop, et je sens que quelque chose d'important est sur le point de se produire.

Je m'avance dans le couloir de la demeure, le bruit de mes pas résonnant contre les murs silencieux. En approchant du bureau de Aslan, je sens une montée d'adrénaline, chaque fibre de mon être tendue, prête à réagir.

La porte du bureau est légèrement entre-ouverte, laissant entrevoir une scène à laquelle je ne m'attendais pas. Je pousse doucement la porte, et mon regard se pose immédiatement sur Sheyla. Elle est là, assise face à lui, une expression sérieuse sur le visage. Lui, assis derrière son bureau, semble en pleine conversation avec elle.

Leurs têtes se tournent simultanément vers moi alors que je fais irruption. Sheyla semble surprise, mais elle reste impassible, tandis que lui me fixe d'un regard calculateur, évaluant probablement ce que je vais faire ou dire.

La tension dans la pièce est palpable, mais je me force à rester calme, mon expression ne trahissant rien de l'orage qui gronde en moi.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demandé-je d'une voix froide, les yeux rivés sur Sheyla, mais parfaitement conscient de la présence de Demir.

Elle hésite un instant, cherchant probablement ses mots, tandis que Aslan prend la parole avec un calme déconcertant.

— Nous discutions simplement, Andrei. Rien qui ne mérite de t'inquiéter, dit-il, son ton aussi lisse que du velours.

Je reste silencieux, attendant une explication, tout en scrutant chacun de leurs gestes, prêt à tout.

PIERCE THE VEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant