Chapitre un

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Le matin du 1er septembre, Draco Malfoy se dirigea vers la voie 9 ¾ accompagné de sa mère. Pour l'occasion, il s'était habillé avec un costume noir appartenant à son père. Il avait coiffé ses cheveux vers l'arrière, pour dégager son visage. Une boule d'angoisse se formait dans son estomac, un peu plus étouffante à chaque pas qui le rapprochait du train.

Ils passèrent la barrière magique sans aucun problème, et arrivèrent sur le quai. Draco inspira profondément puis s'avança vers la foule. Pour l'instant, personne ne semblait l'avoir remarqué, ni lui ni sa mère. Il espérait que ça durerait le plus longtemps possible - c'était pourtant peu probable.

A quelques mètres de lui, il aperçut Potter. Le grand, le fabuleux, l'extraordinaire Potter. Il retint un rire nerveux. Weasley et Granger étaient à ses côtés. Ils paraissaient tous plutôt en bonne santé, et joyeux à l'idée d'aller pour une dernière année au château. Leur bande d'amis étaient autour d'eux, autour du célèbre trio. Célébrité qui n'avait fait qu'accroitre depuis la défaite du Seigneur des Ténèbres. Ils avaient fait la une de tous les journaux sorciers, on leur avait proposé des places hautes placées au Ministère, mais ils avaient tous trois refusé, assurant qu'ils voulaient passer leurs Aspics comme il se devait. D'ailleurs, après cette annonce, bon nombre de jeunes voulurent eux aussi retourner à Poudlard pour une huitième année. Après cela, le Ministère dut travailler comme il se doit à la reconstruction du château, qui avait été partiellement détruit lors de la bataille finale.

Draco continua d'avancer, sans plus regarder les trois Gryffondors, mais une main se posa sur son épaule. Il sursauta au contact, et se retourna violemment.

- Malfoy.

- Potter.

Les yeux de l'Elu lui firent l'effet d'un poignard. Une haine pure se dégageait de lui, et Draco vacilla. Il n'était pas assez fort pour supporter ça.

- Tu oses te montrer ici, grinça le sauveur.

- Il faut croire que oui, Potter.

Il essayait de garder un ton calme et froid, mais sa voix tremblota sur le dernier mot.

Quelques secondes s'écoulèrent encore, sans que ni l'un ni l'autre ne bouge, mais Draco sentait la colère brûlante qui s'échappait du brun. Son regard vert émeraude était insoutenable. D'un mouvement brusque, il dégagea son épaule de la pression, et recula. Il lui jeta un dernier regard mauvais avant de monter dans le train. Narcissa n'avait rien raté de la scène, mais elle ne lui avait rien dit. Elle le connaissait mieux que quiconque. Elle disparut dans la masse de parents après un dernier au revoir.

Draco trouva un compartiment désert, et il s'y installa. Son altercation avec Potter l'avait mis dans tous ses états. Il avait la furieuse envie de taper dans un mur. Qu'est-ce qu'il était stupide ! Il ne pouvait jamais la fermer ? Il aurait mieux fait de ne pas répondre, et de l'ignorer. Mais non, il avait fallu qu'il le défit du regard, chose que le brun haïssait particulièrement. Il aurait pu s'excuser. C'était la moindre des choses après ce qu'il avait fait, non ? Draco en avait marre de sa faiblesse. Il n'avait même pas réussi à regarder Weasley. Et s'il revoyait un autre de ses frères, un autre rouquin ? Par Merlin, il n'était pas assez fort pour supporter tous leurs regards. Quant à Granger... eh bien, il ne savait pas quoi en penser. Elle n'avait pas l'air de le détester comme Potter ou Weasley. Peut-être juste qu'elle n'avait plus envie d'avoir rien à voir avec lui. Elle avait toujours été le cerveau du trio, et malgré toutes ces absurdités sur le sang impur, il l'avait toujours admirée. Premièrement, elle supportait Potter et Weasley à longueur de journée ; deuxièmement elle possédait une grande force ; troisièmement elle avait le sens du sacrifice. Draco avait remarqué qu'elle donnait la main au roux lorsqu'il était passé près d'eux, et cette image le fit sourire. Ces deux-là s'étaient enfin trouvés, après toutes ces années. Il leur aura fallu la fin du monde pour faire le premier pas. Enfin. Etrangement il était plutôt content pour eux. Leur amour était une bonne chose, pour tout le monde. Voir des gens heureux redonnait espoir, et c'est ce dont tout le monde avait besoin dans cet après-guerre. D'espoir. Pour surmonter la peine d'avoir perdu des êtres chers à leur cœur.

Un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant