- Tu ne comptes quand même pas t'y rendre tout seul ?!
El criait, lui courant après. Il dévalait les escaliers pour arriver le plus vite possible au dortoir et prendre ses affaires. Il n'y avait pas une minute à perdre.
- Malfoy !
Ce n'était pas la voix d'El. Draco s'arrêta avant de tourner vers la direction de la salle commune de Serpentards. Potter était juste derrière lui, à seulement quelques mètres – il venait de tracer totalement El, qui peinait à descendre les marches rapidement sans s'emmêler les jambes.
- Quoi ? lâcha-t-il, un peu sèchement.
- Tu ne peux pas y aller seul, fit Potter. Tu n'y arriveras pas.
- Pourquoi pas ?!
- Parce que seul, on n'est pas assez fort. Laisse-moi venir avec toi. On aura de meilleures chances à deux.
Le blond était abasourdi. Est-ce qu'il avait bien entendu ? Le gars le plus célèbre du monde des sorciers, le Gryffondor le plus courageux entre tous, venait de lui proposer son aide ? Il fallait clairement arrêter de fumer des pissenlits.
- Arrête de dire n'importe quoi, Potter !
Son nom, dans sa bouche, sonnait comme une insulte, comme cela avait été le cas tant de fois auparavant. Le brun eut l'air d'être blessé par son ton, ce qui était pour le moins étrange, étant donné que Draco lui avait dit bien pire. Peut-être que cette fois était différente. Tout était différent. Potter offrait son aide. L'accompagner. Venir avec lui. Dans ce manoir. Sa mère en danger. Combien de temps lui restait-il à vivre ? Est-ce que Lucius allait vraiment lancer un sortilège mortel à sa femme ? Etait-il prêt à torturer la femme qu'il avait épousée, avec qui il avait vécu plus de vingt ans, avec qui il avait eu un fils ? Et tout cela pour quoi ? Pour assouvir une vengeance perverse envers un jeune homme de dix-neuf piges ? L'idée de le revoir donnait la nausée à Draco. Et celle que Potter le voit aussi... Non, il ne voulait pas. Et si le Gryffondor se rappelait soudainement à quel point les Malfoy étaient pourris jusqu'à l'os ? Et s'il renonçait à sa volonté de faire la paix, être amis, et regarder le ciel qui se colore comme un arc-en-ciel délavé ? Renoncer aux rêves sans nom qui s'immisçaient sous ses veines, la nuit, l'aube, le jour, tout le temps, ces rêves qui devenaient respiration lorsque ses poumons brûlaient. Draco se souvenait croiser ses yeux et y lire du dégoût, après que leurs lèvres se soient rencontrées. L'impression inexprimable qu'il avait ressentie alors, cette impression de dégringoler, dégringoler, dégringoler, sans jamais toucher le fond – c'était une impression qu'il préférait ne pas ressentir de sitôt, s'il pouvait l'éviter.
Il se remit à marcher au pas de course vers sa chambre. Il comptait récupérer un manteau, et fouiller dans ses affaires pour trouver quelque chose d'utile. Et éventuellement un moyen pour partir de Poudlard, le plus vite possible.
Seulement, Potter était aussi collant qu'une sangsue.
- Malfoy, sois pas débile, fais pas ton ronchon. Tu vas pas pouvoir battre ton père, ses potes et un démon à toi tout seul, malgré tes super talents de magie.
- Ah ouais ? répliqua Draco. Déjà, depuis quand tu trouves que j'ai de super talents ?
El avait clairement abandonné la partie, elle était demeurée au bas des escaliers, à une dizaine de mètres d'eux, ce qui ne l'empêchait pas de participer vivement à la conversation.
- Vous êtes vraiment deux orchidoclastes, par Merlin !
Harry et Draco se tournèrent vers elle, à l'unisson.
- Hein ?! firent-il en même temps.
- Vous m'avez bien entendue, bande de sacs à Bombabouses ! Maintenant, cessez de faire les enfants et de vous engueuler pour rien : Draco, accepte de l'aide pour une fois, tu sais très bien que tu en as besoin ; Harry, si tu pouvais éviter d'en rajouter une couche et de te la jouer mec super cool, ce serait pas mal.

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Un jour
FanfictionDraco doit retourner à Poudlard pour faire une huitième année. Sera-t-il assez fort pour affronter le regard des survivants ? Réussira-t-il à enfin faire ses propres choix ? Mais surtout, pourra-t-il enfin découvrir qui il est réellement ? Les tén...