Chapitre neuf

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Potter était là, devant lui, son regard flambait... Draco ne savait pas si les flammes dans ses yeux étaient réelles ou non. Il y avait des explosions autour d'eux, mais il n'arrivait pas à se concentrer dessus... il ne voyait qu'Harry, là. A genoux. Avec du sang sur le visage et des lames sur les joues, des larmes, des larmes, des torrents de larmes, qui ne s'arrêtaient jamais. Draco avait l'impression que quelqu'un le transperçait, mais non, non, personne ne le transperçait, il était en train de brûler... Brûler. Il était devant tout Poudlard, devant tout le monde, les élèves, les professeurs, tous les sorciers du monde, et il était accusé, de meurtre, il allait être brûlé vivant, sur le bûcher, et il sentirait la vie s'échapper de lui tandis qu'il crierait à s'en arracher les poumons... Un froid soudain s'abattit sur lui, en un instant. Il ouvrit les yeux, et vit sa chambre, sa chambre d'enfant, au manoir des Malfoy. Si froid, si dur, glacial. La voix de son père dans sa tête, ou alors celle de Lord Voldemort... Tu n'as pas le choix, Draco, pas le choix, pas le choix... tu dois obéir, obéir, ou mourir. Mourir ou obéir. Tu dois les tuer. Tu dois leur faire du mal. Tu dois le tuer... tu dois le tuer, le tuer, regarde-les dans les yeux pendant que tu les assassines. Tu deviendras un monstre, un assassin, tu n'as pas le choix, pas le choix... C'est le 2 mai, c'est la bataille, la bataille finale, tout se décide aujourd'hui... Tout finit, ou tout commence. Le feu, le feu, le feu, les explosions, Potter, devant toi, le regard émeraude, feu, transpercé, monstre, cheveux roux, il entendait les cris, les cris encore qui résonnaient sans fin, il sentait la mort se faufiler vers lui, et rien ne pouvait l'arrêter, le combat, le sang... Le feu. La mort. Tu brûles, Draco... Tu meurs.

Il se redressa brusquement, en sueur, dans des draps trempés. Un cauchemar. Encore. Il prit une grande respiration, s'essuya distraitement le front du dos de la main, tandis qu'il sortait de son lit. Il lança un sort inaudible pour tout sécher. S'il pouvait moins transpirer pendant ses cauchemars, ça l'arrangerait. Il avait l'impression qu'il venait de courir un marathon. Son cœur battait la chamade, et il ne parvenait pas à respirer normalement. Sachant qu'il ne restait que quelques heures avant l'aube, et que de toute manière il n'avait aucune chance de se rendormir, il se changea vite fait, enfila une veste et des chaussures, puis se glissa en dehors du dortoir. Il devait être aux alentours de 3 ou 4 heures du matin, il n'y avait probablement personne qui se baladait dans le château. Du moins, il espérait. Après le parc, un de ses endroits préférés étaient le haut de la tour d'astronomie. Bien-sûr, pas du tout par rapport à ce qu'il s'était passé en fin de sixième année... Certainement pas. Ceci était un mauvais souvenir. Comme tant d'autres. Non, il aimait cet endroit pour la vue imprenable sur le ciel étoilé. Il n'était pas féru d'astronomie, mais la beauté des étoiles le laissait toujours sans voix. Il se dirigea donc, le plus discrètement possible, vers la tour ; monta les marches en silence, sur la pointe des pieds, tout doucement. Il allait pour s'asseoir, dans son coin habituel, quand il se rendit compte que quelqu'un était déjà là. C'est une blague, putain. Aucune importance, se dit-il, si c'est un gamin de troisième année qui pense faire son rebelle en sortant la nuit, je n'ai qu'à le dégager de là.

Il s'avança donc d'encore quelques pas pour voir clairement qui était l'inconnu. Et, il crut qu'il allait sauter du haut de la tour quand il le vit.

- Potter... ? chuchota-t-il.

L'autre leva ses yeux émeraudes vers lui – toujours les mêmes, comme dans son cauchemar, comme toujours – et prit l'air le plus surpris de l'univers.

- Malfoy ? Toi, ici ? Qu'est-ce que tu fous ? C'est le milieu de la nuit, je te signale, commenta le Gyffondor.

- T'es aussi ici, je te ferais remarquer.

Un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant