Chapitre onze

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Poudlard était dans tous ses états. Tout le monde s'affairait, en passant des élèves, aux professeurs, aux elfes de maison dans les cuisines, aux fantômes même. Le bal d'hiver avait lieu dans deux jours ; les préparatifs occupaient une partie des gens, tandis que l'autre moitié était obligée d'assister aux derniers cours avant les vacances.

Draco s'ennuyait ferme en Métamorphose, une matière qui ne lui avait jamais tapé dans l'œil plus que ça. McGo était peut-être une femme forte, courageuse, brillante, tout ce qu'on voulait, elle l'endormait presque autant que le professeur Binns – et ce n'était pas peu dire. Pour être franc, il devait bien avouer que cette fatigue n'était pas seulement due aux corbeaux qu'ils devaient changer en oreillers à plumes, mais aussi au trop peu de sommeil qu'il avait eu cette nuit. Dormir moins de deux heures, franchement ? Ce n'était pas terrible pour le teint, disait-on. Enfin, disait Alya. Lorsqu'elle l'avait vu, ce matin-là, arriver à la table des Serpents pour le petit-déjeuner, elle avait poussé un petit cri, puis s'était précipitée vers lui en l'assommant de : « Mais Drayyy qu'est-ce que tu as fait encooore ? Tu ressembles à un cadavre ! Tu as su-per mauvaise mine » et gnagnagna. De plus, il n'avait pas réussi à la faire décrocher de cet horrible surnom, alors elle continuait de l'appeler ainsi. Ce qui faisait rire El à gorge déployée, à chaque fois.

Les deux filles étaient vraiment excitées à propos du bal qui aurait lieu le surlendemain soir. Lui, pas tant que ça. L'idée de passer la soirée avec des gens, avec de la musique, de la danse, avec des couples, de devoir faire la discussion des heures durant, d'avoir l'air civilisé, d'essayer d'enlever le masque de circonstance de son visage, de rire, de parler, de ne pas être seul, ça le terrifiait quelque peu. Encore un grand changement. Auparavant, il aurait adoré ce genre d'événement. Sauf que là, il aurait mille fois préféré être seul. Il avait pris l'habitude d'être seul la plupart du temps, et même si quelquefois la solitude le pesait, ça avait quelque chose d'étrangement réconfortant. Enfin, bien-sûr, maintenant il passait aussi du temps avec ses « nouveaux amis », soient El, principalement, Alya et les garçons. Ce qui était bizarre aussi, par rapport au « lui d'avant », c'était qu'il ne s'était pas du tout rapproché des garçons, mais des filles. Dans un sens amical. Avant ça, il n'avait qu'une seule... connaissance – parce que le mot « amie » ne pouvait s'appliquer – féminine proche, étant Pansy Parkinson. Le reste de son entourage était masculin. Tous ses amis étaient des garçons.

Evidemment, il n'avait plus personne de cet ancien entourage, alors le changement s'imposait, de toute manière.

La sonnerie retentit. Il se leva précipitamment, et fit tomber ses affaires. Se maudissant d'être si brutal et maladroit – comme toujours –, il se baissa pour tout ramasser, et ne remarqua donc pas quand une personne s'arrêta près de lui. Ce n'est que lorsqu'il se releva, qu'il la vit, juste en face de lui.

- Luna ? dit-il, surpris.

La blonde à la chevelure de folle lui sourit à pleines dents.

- Bonjour Draco Malfoy, commença-t-elle, d'une voix très sereine.

Il finit de ranger son sac, avant de se diriger vers la sortie, sentant la Serdaigle sur ses talons. Qu'est-ce qu'elle venait faire là ? Même s'il ne prêtait pas beaucoup attention au cours, il était quand même capable de dire qu'elle n'y avait pas assisté, étant donné qu'ils n'étaient pas de la même année. Il ne perdait pas la boule à ce point. Mais, elle était donc venue exprès de ce côté-là du château pour venir le voir ? Lui parler ? Et comment pouvait-elle bien savoir qu'il serait là ?

Il s'assit un peu plus loin sur un banc libre, sachant d'instinct qu'elle s'assiérait à ses côtés. Ce qu'elle fit. Elle portait encore un de ses accoutrements étranges, ce qui lui donnait l'air d'une fille sortie tout droit de Ste Mangouste. Mais l'aspect loufoque de la blonde plaisait beaucoup à Draco – et pas qu'à lui d'ailleurs, mais c'était une autre histoire. Elle était décalée, et pas comme les autres, c'était ce qui était génial chez elle.

Un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant