Chapitre sept

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Draco se releva, avec l'impression que seules dix minutes s'étaient écoulées, tandis qu'il était effondré au sol, frigorifié par la neige qui trempait ses vêtements, les joues mouillées de larmes salées. Mais, le soleil était déjà en train de se coucher, teintant les nuages de violet et rose clair. Ses cauchemars étaient si vif et nombreux, son sommeil si vain et manquant la nuit qu'il s'était endormi toute la journée durant, dehors, allongé à même le sol. Il était glacé jusqu'aux os, affamé. Il prit une grande bouffée d'air, essuya d'une main les quelques perles qui restaient au coin de ses yeux, puis se mit en chemin vers le château. Avec cette désagréable impression d'avoir fait preuve d'une grande faiblesse. Il espérait que personne n'y avait assisté. On se ficherait encore de lui, on l'appellerait la mauviette, le pleurnichard, et il n'avait franchement pas besoin de ça maintenant.

Il jeta un coup d'œil à sa montre en argent, un cadeau d'anniversaire, qui avait appartenu à son père avant lui. Les aiguilles indiquaient une heure bien trop tardive. Il aurait dû être dans la Grande Salle pour dîner depuis presque vingt minutes. Il était censé manger avec ses « nouveaux amis », soit la bande d'Alya, alias la bombasse, El, alias la rousse folle, Oli, Charles et Alex, alias les trois inséparables insupportables. Et il allait se faire atomiser pour être en retard.

Il songeait toujours à une excuse potable à leur sortir lorsqu'il prit place à côté d'eux, ses habits encore humides et froids, ses cheveux mal coiffés qui collaient à son front, ses yeux rouges d'avoir pleuré pendant des heures. Avec un peu de chance, personne ne remarquerait rien, n'est-ce pas ? En tout cas, ils ne firent aucun commentaire sur son arrivée.

Par habitude, il regarda furtivement l'endroit à la table de Gryffondor où Potty, Weasmoche et Granger mangeaient chaque jour. Etrangement, Harry – depuis quand l'appelait-t-il par son prénom ? – était seul, sans ses meilleurs amis. Draco pensa en souriant que ces deux-là étaient peut-être partis faire des... affaires de couple. Il allait se mettre à ricaner bêtement à cette pensée, quand deux émeraudes se plantèrent dans ses yeux. Il avait du mal à l'avouer, mais il n'arrivait pas à rester de marbre face à ça. Jamais. Il se sentait transpercé. Il avait du mal à respirer. Ce n'était pas normal. Pourquoi est-ce que des conneries pareilles lui arrivaient toujours ? Que son cœur accélère comme un détraqué pour ça ? N'importe quoi. Il était vraiment à bout. Vraiment. Quel con.

Potter le fixait toujours. Pourtant, il ne semblait pas en colère. Il avait changé de comportement depuis le début de l'année. Enfin, il avait l'air d'avoir changé. Il ne l'avait plus frappé, ni insulté de monstre. C'était un beau progrès, non ? Il avait changé. Plus précisément... depuis ce fameux cours. Sur l'Amortentia. Merde. Encore ça. Ça revenait. Bordel !

Draco secoua brusquement sa tête de gauche à droite, quitta le brun du regard, se concentra de nouveau sur ses camarades. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement oublier ?

- Et donc, c'est officiel maintenant ! s'exclama joyeusement Oli, celui qui lui avait été présenté comme « celui qui devient tout rouge quand il rit. »

- Qu'est-ce qui devient officiel ? demanda Draco, essayant de s'incruster avec discrétion dans la discussion en cours.

- Tu n'écoutes donc jamais ! ria le garçon.

Le blond haussa les épaules. Il aurait tout aussi bien pu répondre « c'est parce que je m'en fous totalement », parce qu'il le pensait, mais bon, il devait être... gentil.

- On parlait du bal d'hiver. McGo a annoncé ça, au début du repas. Ça aura lieu le premier jour des vacances de Noël. C'est pour ça que la plupart des élèves restent à Poudlard pour les fêtes.

Un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant