Chapitre XVIII

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PDV Isaac

     — Explique-moi donc, mon ami. Dit Satan en croisant les bras. Pourquoi ne pas m'avoir prévenu aussitôt qu'une sang-mêlé existait ?

— Car nous n'en étions pas certains !... Avouais-je.

— Isaac a raison, mon Prince... Et si vous le punissez lui, punissez-moi. C'était ma théorie. Isaac pensait pour sa part qu'elle était de sang-mêlé avec un ange.

— Les anges ne se mélangent pas avec les humains. C'est un crime puni de déchéance. Tu devrais le savoir, non ?

Je serre les dents. Il sait où frapper pour faire mal. Alaric reprend :

— C'est arrivé, pourtant...

— Et vous savez ce qui est arrivé aux êtres à demi-angéliques. Ils ont tous périt des épées des Séraphins. Pourquoi Mana y aurait-elle échappé ?

— Je ne sais pas... Répond Alaric après un temps...

— Mais vous l'avez su à un moment, alors pourquoi vous n'êtes pas venu me prévenir tout de suite qu'une sang-mêlé à demi-démon était en vie ? Ça aurait dû vous venir à l'esprit aussitôt, que ce soit certain ou pas. Le moindre doute était suffisant pour m'avertir.

Je perçois une colère profonde dans sa voix, je crois même y déceler un léger tremblement. Je comprends la l'indignation de mon maître face à l'occultation d'un tel événement... je suis pleinement conscient de mon manquement.
     Je regarde mon frère, scrutant ses pieds. Puis soudain, il prononce :

— C'est ma faute. C'est moi qui-

— Je t'en prie, mon frère ! Le stoppais-je aussitôt, prédisant ce qu'il comptait faire. Tu as consentis à bien trop de sacrifices en ma faveur. Je ne saurais tolérer que tu endossés cette responsabilité. Satan, je suis le véritable fautif ici. C'est moi qui ai entravé Alaric, l'empêchant de vous alerter. Il y comptait, soyez-en sûr-

— Isaac... Soupire Alaric.

— Il y comptait ! M'écriais-je. Je l'ai retenu ! Je vous l'ai dissimulé, car je voulais que nul ne le découvre. Et par dessus tout, je ne voulais pas que Mana en soit informée.

— Ce qui mène à ma question suivante, poursuit-il aussitôt, pourquoi lui cacher ? À quel moment t'es-tu doté du droit de décider pour elle ? Et à ma place ?

— C'est vrai. Je l'ai fait. Avouais-je en le regardant dans les yeux. Vous alerter, et qu'auriez-vous fait ? Provoquai-je. Il ne me semblait pas que deux semaines s'écouleraient avant que le monde surnaturel ne s'abatte sur elle. Elle méritait d'avoir une vie norma-

Soudain, Satan de son pouvoir, m'agenouille avec violence à terre. Ses orbites se teintent d'un rouge sang cauchemardesque, tandis que d'imposantes cornes surgissent sur son crâne.

— À partir de quel moment... t'es-tu doté du droit... de décider à ma place, Isaac ? Dit-il en appuyant intensément chaque morceau de phrase de sa voix grave, tandis que je lutte contre une gravité surnaturelle prête à plaquer mon visage sur le sol. Je suis le seul être surnaturel capable de procréer dans cet Enfer ! Le seul ! Si la vie m'a donné un enfant... de quel droit m'en éloignes-tu... ?!

Cecidit AngelusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant